Chapitre 4

2.7K 109 13
                                    

- T'es piquée, lâche-t-il soudainement.

Je recrache toute l'eau que j'ai dans la bouche et éclate de rire.

- Nan attends, t'es sérieux ? demandé-je en voyant mon ami le visage plus que sérieux.

- Fais pas genre Cass, je vois très bien comment tu le regardes. Personne ne regarde quelqu'un comme tu le fais, et comme lui le fait.

Je rigole nerveusement.

- La fatigue te joue des tours Sam, je vais me doucher, bisous à demain, dis-je en prenant mes affaires et en sortant de la salle.

Mon ami n'essaye pas de me retenir, et je l'en remercie.

Il est malade de dire ça. Je connais Cinq depuis approximativement, quoi, deux heures ? Il nous a pété une durite.

Alors que je me balade dans les couloirs pour retourner dans ma chambre, une voix qui me deviens familière m'interpelle.

- Très impressionnant tes pouvoirs, numéro Cinq.

Je me retourne vers la source de bruit et tombe sur l'autre numéro Cinq.
Encore lui ?

Pourquoi je sens que ça va être compliqué de nous comprendre si on s'appelle tous les deux numéro Cinq...

Je souris gentiment malgré la fatigue.

- Merci, tu étais donc là ?

Le brun se place à mes côtés et marche avec moi les mains dans les poches et le regard vers ses chaussures.

- Ouais, on est un binôme maintenant alors je voulais venir voir à quoi tu pourrais bien me servir, déclare-t-il d'un ton neutre.

- Sympa...

Alors que je compte enfin rentrer dans ma chambre toute seule pour me détendre après cet entrainement intensif, Cinq me suit.

Merde, j'avais oublié qu'il dormait ici maintenant.

- Donc, ton pouvoir c'est de tuer des gens avec des bâtons ? me demande ce dernier.

Je rigole et me retourne vers lui.

- Bon, je serais ravie de te parler de tout ça maintenant mais je déteste être sale, je vais à la douche et je te raconte tout à tête reposée après, d'accord ?

Cinq acquiesce et je sors de la chambre, direction la douche.

Ce n'est que quarante-cinq minutes plus tard que je retourne dans ma chambre, vêtue d'un jogging gris et d'un sweat méga oversize, les cheveux emballés dans une serviette.

Je rentre dans ma chambre en chantonnant, comme d'habitude et je me jette sur mon lit en foutant mes affaires sale dans le panier prévu à cet effet, enfin à côté, je ne suis pas très douée en basket.

- J'en connais une qui n'aime pas le basket.

Je me retourne, surprise, voire effrayée. Ce petit con m'a fait peur.

- Putain Cinq, tu m'as fait tellement peur ! m'exclamé-je en me redressant sur mon lit.

Le brun prend un air innocent et vient s'assoir sur mon lit, à l'autre bout de moi, évidemment.

- Mais tu sais pourtant que je dors ici, non ?

- Laisse tomber, dis-je en retirant ma serviette de mes cheveux, j'avais la tête ailleurs.

- Oui, commence Cinq, c'est sûr que c'est plus drôle de chantonner des chansons à la con. Au passage, cool la tenue.

Oh ça ne me plaît pas du tout ça.

- Arrête deux minutes de me critiquer, tu veux ? demandé-je rhétoriquement à Cinq. En plus, les sweat large c'est super confortable, tu devrais essayer au lieu de garder ta culotte courte.

Je me lève, prends une brosse et commence à la passer dans mes cheveux, sans un mot. Je sens le regard de Cinq posé sur moi, pourtant, je n'y fais pas attention.

- Alors Miss, raconte-moi, demande Cinq.

Je pose ma brosse, le regarde et m'assois sur mon bureau.

- J'ai vu que tu aimais bien faire mumuse avec les bâtons, continue-t-il.

Ah nice, il a l'air vraiment intelligent celui-là.

Je soupirai très (très) fort et presse mes yeux avec mon pouce et mon index, totalement exaspérée.

- En voilà des belles paroles, commencé-je en rigolant, mais non pas totalement. Je ne fais pas « mumuse » comme tu dis, et ce ne sont pas des bâtons mais des sabres.

Je prends bien soin de mimer les guillemets avec mes doigts lorsque je prononce le mot « mumuse ».

- Bien, alors tu sais te battre, conclut Cinq.

Je le regarde, offusquée.

- Si je sais me battre ? C'est une blague ? Je fais partie de la Shadow Academy, enfin Cinq ! Et tu m'as vu à l'œuvre, je me trompe ?

Le brun se couche sur mon lit et boit une gorgée de sa boisson préalablement rapportée, du café je pense.

- Hum, c'est vrai tu te défends bien et tu as de très bons réflexes. Mais, c'est tout ce que tu sais faire ? me demande-t-il, comme si ça ne suffisait pas.

Je me lève et marche dans ma chambre, je commence à être légèrement exaspérée par ces conneries.

- Non, au cas où tu n'aurais pas écouté tout à l'heure, je suis télépathe, dis-je en regardant par ma fenêtre, le regard perdu sur les arbres qui entourent notre demeure.

- Télépathe, répète Cinq en regardant le fond de sa tasse, tu me fais une démo ?

Je me retourne vers lui et il me regarde cette fois. Je prends une grande inspiration et plonge mon regard verdâtre dans le sien. Je dois avouer que ce n'est pas trop désagréable.

« Salut toi » dis-je à l'intérieur de la tête de Cinq.

Ce dernier secoue soudainement la tête comme un hystérique.

- Oh putain, c'est hyper désagréable ! peste-t-il. Ne recommence plus jamais.

Je rigole franchement, je sais pertinemment que ce n'est pas agréable de faire entendre une voix dans la tête de quelqu'un mais c'est vraiment super drôle de voir leurs réactions.

- Arrête de rigoler, bécasse, s'indigne-t-il.

Mon regard se noircit soudainement.

- Bécasse ?

Cinq me tourne le dos et je viens le pousser de mon lit. Il se pète lamentablement la gueule sur le sol.
J'éclate de rire et mon regard reprend sa teinte naturelle.
Il se relève et me regarde furieusement, les cheveux tous ébouriffés.

- Ça va pas non ? me demande-t-il rhétoriquement.

Je rigole de plus belle.

- Je ne suis pas une bécasse, déclaré-je vexée mais amusée, les malpolis dorment par terre, bonne nuit.

Sur ces belles paroles, je m'enfouis sous mes couettes et m'endors en quelques minutes.

Pour ceux qui veulent savoir, je ne suis pas si infame que ça, Cinq dort sur un matelas bien douillet et il a un oreiller et des couvertures.
Monsieur n'est pas mal traité. Cependant, j'ai pu l'entendre râler en se relevant du sol pour aller se coucher. Je suis même sûre d'avoir entendu un « bonne nuit bécasse » de sa part.

Charmant.

The Shadow Academy [Five Hargreeves] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant