"Arvin Russell, tu ne me fais pas peur"

2- Effrayant

Mercredi après-midi arrive et je retrouve Lenora derrière le bâtiment principal. On commence à réviser. Bob et sa bande ne font pas attention à nous, elle semble être soulagée. Arvin arrive quelques temps après.

- Hey ! Mes parents sont d'accord pour vendredi soir, on se donne rendez-vous à quelle heure ?

- Salut ! Super, je passe te prendre vers 18h ?

- Parfait, alors à vendredi et à demain Leno.

- Tu as besoin que je te ramène ?

- Non, tout bon Arvin, je suis à vélo aujourd'hui.

Je les salue de la main et rentre à la maison.

Vendredi à 17 heures, ma mère est dans tous ses états. Elle n'a pas eu le temps de recoudre le bas de ma robe jaune, je suis tellement soulagée. Je trouve un joli pantalon et une blouse, j'enfile mon fidèle chandail pour me tenir chaud.

- Bon, je vais quand même te tresser les cheveux...

- Maman, c'est bon !

Je ne peux même pas plus argumenter que ma mère me brosse les cheveux. Elle tresse mes boucles ébène et termine avec un ruban jaune... elle l'aura eu son jaune.

- Tu vas mettre ce vieux chandail ?

- Maman, il me tient chaud et il va très bien ce chandail.

- Demain, je t'en trouve un autre.

Je soupire et je me dirige à la cuisine où mon père lit le journal.

- Ravissante ma fille.

- Merci Pa.

On tourne la tête en même temps en apercevant des lumières de phares entrer dans notre chemin. Il relève la tête et regarde l'horloge.

- Au moins, il est pile à l'heure.

Arvin sonne à 18 heures précise à la porte. Mon père va lui ouvrir, ils se serrent la main. Je vois mon père s'arrêter sur la lèvre blessée d'Arvin. Il porte sa fidèle casquette bleue et sa veste en jeans. Il a mis une chemise blanche. Ma mère le salue et lui demande comment va sa grand-mère. Il répond poliment. Je décide de couper court à ses discussions vides de sens et je dis au revoir à mes parents et je prends Arvin par le bras.

- Tu la ramènes à 23 heures, ordonne mon père.

- Oui, monsieur, répond Arvin.

23 heures... mon père est sympa cinq heures de sortie ? je n'ai jamais le droit à autant quand je sors avec Jackie et le reste des filles.

Il m'ouvre la portière et attend que je sois assise pour la refermer, il a bien été élevé. On se met en route, en silence. Il allume une cigarette et ouvre sa fenêtre.

- Tu veux manger un burger et prendre le milkshake en dessert ? me demande-t-il quand on arrive vers le Diner.

- Oui, pourquoi pas.

On arrive à 18h30, le Diner est plein et je réalise que j'ai décliné auprès de Jackie, il y a deux semaines, pour l'accompagner à ses trucs organisés par la jeunesse. Je vois d'ailleurs ma bande de l'école devant l'entrée, je me glisse sur le siège pour essayer de passer inaperçue.

- Ça va ?

Je relève la tête, Arvin m'interroge du regard. Je souris timidement.

- J'ai décliné l'invitation à cette soirée. Si on me voit avec toi, ils vont me détester.