Máximo.

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Je luttais de toute mes forces contre une irrépressible envie de vomir. Même si je savais qu'il il y avait de forte chance qu'un jour la vérité éclate, jamais ce que j'ai imaginé n'aurais pu me préparer à répondre à ce à quoi je fais face en ce moment. Ce visage d'une pâleur presque cadavérique, ce regard mordoré, d'habitude si brillant, semblant éteint.... Et cette voix qui se veux résolue, mais tremblotante. attendant impatiemment que je réponde à la question qu'elle vient de formuler.

Après que Liliana nous ait prévenu du réveil de Maxi, nous sommes restés un moment à se fixer sans rien dire. Je n'osais ouvrir la bouche de peur de dire quelque chose qui pourrait envenimé'es choses, surtout après la bêtise que je venais de faire. C'est à ce moment là que sa question à fuser.

- S'il te plaît Santos, ne m'oblige à me répéter, me rappelle à la réalité Catalina. Réponds-moi simple. Ton frère est-il gay ?

Pendant un bref moment, je suis tenté de lui mentir, parce que je sais que de ma bouche, ce qu'il sortira, aura une importance capitale quant à ce qu'elle décidera de faire. D'inventer une histoire, comme sais si bien le faire Maximo, dans une tentative désespérée de le protéger lui, mais aussi moi. L'idée qu'elle puisse me détester m'est insupportable. Cependant, j'ai le sentiment que mentir serait encore pire.

Peut-être José a t-il raison ? Peut-être qu'il est temps que les masques tombent et que chacun se montre tel qu'il est en réalité ? Peut-être est-il temps qu'on puisse faire face aux liens qui nous unissent ?



  FLASHBACK ( Région de Cadix, vingt ans plus tôt)

  Au volant de la décapotable toute neuve, avec les meilleures amis, Alberto Liliana et Renato et aussi mon petit frère Maximo pour y passer les deux prochaines. Effet, je suis hyper excité à l'idée de passer ces deux semaines de vacances à la maison de Jerez de la frontera. J'ai toujours particulièrement aimé cette ville. Elle a quelque chose à la fois de noble et de populaire, de pittoresque et festive qui la rende si fascinante à mes yeux.

- Demain, c'est la fête des vendanges..., Entonne Renato.

- Elle sonne le début de la récolte..., Continue Alberto.

- Des fruits mûrs et juteux à souhait, de quoi faire le bonheur des journaliers que nous sommes, terminons nous en cœur.

- Et je suppose que par fruit, il faut entendre jeune fille. Vous êtes d'un vulgaire....., Nous sermonne Liliana. Auriez vous oubliez qu'il y a un enfant parmi nous.

- Eh! S'insurge Maximo. Je ne suis plus un enfant, j'ai seize ans.

- En effet! approuve Renato. D'ailleurs, il est temps qu'on prenne en main notre petit homme, qu'en dis-tu Santos ?

- J'en dis que mon petit frère n'a pas besoin qu'on lui tienne la main. Avec des yeux comme les siens, les jeresiens n'ont qu'à bien tenir leurs filles.

- Ou leurs garçons, ajoute Liliana sur un ton léger.

- N'importe quoi, réponds-je sur le même ton. Ce n'est pas que j'ai quelque chose contre les gay, mais dans la famille, on ne mange pas de ce met là, n'est-ce pas Maxi ?

- heu mouais ! Lâche mon petit frère avec une certaine gêne dans la voix.

Je froncé les sourcils, intrigué par sa réponse lorsqu'une douleur fulgurante me saisit au bras.

- Aïe ! Glapis-je en me massant le bras. Mais tu es devenue folle Liliana.

- Tu mériterais que je te pince à nouveau sombre idiot. Je suis sûr que tu n'as pas une seconde pensé à Alberto avant de déblatérer tes inepties.

Je comprends immédiatement pourquoi mon frère semblait gêner de me répondre.

- Je n'ai pas cherché à offenser Al, je voulais simplement dire que les Santa Maria sont des hommes à femme.

- Serais-tu en train d'insinuer de Al non? Me réprimande à nouveau Lili. Je te signale que lui aussi a son quota de conquête féminine et qu'il n'y a que les hommes qui l'attire.

J'ouvre la bouche pour me justifier, mais la brune me devance:

- À ta place, j'éviterai d'ouvrir la bouche au risque de dire encore une autre une énormité.

- Et pendant que tu y es, toi aussi, dit-il sur un ton où perce son agancement.

- Quoi? Croasse la jeune fille surprise. Mais moi....

- S'il y a quelque chose que je déteste encore plus les homophobes, ce sont ceux qui crient à tort et à travers au scandale, l'interrompt Al. Même si la manière reste à désirer, Santos est en droit de dire que les hommes ne l'intéresse ni lui, ni les hommes de sa famille autant que moi lorsque je dis être attirer par eux. Cela fait à peine un mois que je vous ai confessé cette part de moi, et je ne m'attends à ce que vous changiez subitement de manière de penser, mais j'ose espérer qu'avec le temps vous saurez la prendre en considération.

Je hoche la tête, l'expression grave. D'aussi loin que je me souvienne, Al à toujours fait partir de la vie. Et la dernière chose que je voudrais c'est que ce soit autrement. Apprendre sa bisexualité a été un  choc pour moi, autant son attirance pour les hommes que le fait qu'il me l'ait caché. J'essaie de faire comme si ça n'avait pas d'importance, mais je pense qu'il s'en est rendu compte. Je pense que bien plus qu'aux autres, ses dernières paroles m'étaient destinées.

- Permet moi de te rectifier mon cher ami, dit soudain Renato sur un ton espiègle. Je pense que le mot homophobe ne s'applique pas à toi. Je crois que le mot le plus est "bisophobe"....ou bissophobe....ou encore bisexophobe....

Un éclat de rire parcours l'habitacle, ce qui a le mérite de réchauffer l'atmosphère qui s'était alourdie.

- Arrête de dire des bêtises gros con, dit Lilia sur un ton sévère que le léger retroussement de ses lèvres dément.

C'est à ce moment là que la villa nous apparaît. C'est alors que je lance:

- Que ce soit avec des filles où des gars, je sens qu'on va bien s'amuser pendant cet été.

Fin du flashback.

- Qu'est-ce que tu fais? me demande Liliana en s'asseyant en face de moi, dans la salle d'attente.

Le regard perdu dans le vague, je lui réponds :

- Je repense au dernier été qu'on a passé tous ensemble à la maison de Jerez.

- Ah, cet été là! Se contente t-elle de dire simplement.

- Je n'arrête pas de me dire que si j'avais agit différemment pendant cet été là, j'aurais peut-être pu....

- Tu n'aurais pas pu agir autrement, m'interrompt Lilia. Lorsque tu as pris cette décision, tu n'as pas un seul fois pensé à toi. Tu as pensé à ton père et à Maxi et c'est ce qui fait de toi la personne que tu es. Tu t'es peut-être trompé, mais tu n'as jamais cherché à faire du mal aux autres. Tu es quelqu'un de bien Santos, ne l'oublie jamais.

Elle se lève de sa place et vient prendre ma main dans la sienne avant d'ajouter.

- Il est temps Santos que tu te décharges de ce fardeau et que tu vives.

A ce moment là, un sanglot s'échappe de ma gorge. J'essaie de retenir mes larmes, mais il est plus fort que moi.

- Je suis tellement fatiguée Lilia.... tellement !

- Je sais....je sais, murmure la jeune femme à mon oreille en m'etreignant.



 

Le Mensonge De Nos Vies( falsedad de nuestras vidas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant