Catalina.

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  Je dépose un vase de superbes jonquilles que j'ai cueilli en revenant de mon jogging matinal sur le guéridon du petit salon. Je lève la tête, et contemple d'un air distrait la pelouse et les arbres qui bordent cette vielle batisse, savant mélange de style baroque et maure. La demeure en elle-même n'est pas immense, à savoir deux fois moins grande que la demeure familiale de Séville. Elle compte cinq chambres, deux salons, une bibliothèque qui sert aussi de bureau à Maximo ainsi que le quartier des domestiques et une petite écurie. C'est plutôt l'immense étendue verdoyante, une pelouse qui s'étend sur plus hectares et un petit parc qui m'ont tout de suite séduit. 

- Je savais que je te trouverais ici ! Retentit une voix à l'entrée du petit salon que je reconnais immédiatement.

Hier, après la petite discussion houleuse que j'ai eu avec ma mère, j'ai dû renoncer à l'idée d'aller voir mon fils dans sa chambre, de peur de m'effondrer sous ses yeux. Aussi, je n'ai pas eu l'occasion d'aller saluer mon fils et voir comment il va.

- Salut toi....comme tu m'as manqué ! Dis-je.

Je me précipite pour le prendre dans mes bras, mais il m'esquive au dernier moment.

- Ce n'est pas l'envie de te serrer dans mes bras qui me manque, mais certainement pas quand tu es collante de sueur comme maintenant, argue l'adolescent en grimaçant.

- Tu me vexes là, mon bébé, je plaisante en feignant une mine contrite.

- Crois-moi, tu t'en remettras, se moques gentiment mon garçon. Et tu ferais mieux de monter te prendre un bain avant que grand-mère ne descende. Je demanderai à Amparo de te faire monter un plateau pour que tu n'aies pas à prendre ton petit-déjeuner avec le dragon, termine Maxi en souriant. 

- Merci, articulé-je doucement la voix nouée par l'émotion.

Même si Maxi ressemble plus à son père physiquement, pour ce qui est de ses traits de caractères, il tient énormément de son oncle Santos. Il est très prévenant et protecteur avec les personnes auxquelles il tient, et fait preuve d'une maturité étonnante pour un adolescent d'à peine treize ans.

- Je suis là maintenant maman, et je vais veiller à ce que tu ne te négliges pas. 

Après les trois dernières semaines que je viens de passer, je suis triste qu'il n'y ait qu'une seule personne qui veuille me faire plaisir sans chercher à m'influencer, ni s'attendre à ce que je joue le rôle de l'épouse désespérée, et que cette personne soit mon fils de treize ans qui ignore tout des problèmes que je rencontre. 

- Ça te dis que j'annule tous mes rendez-vous de la journée pour qu'on la passe ensemble, toi, tes sœurs et moi ? On pourrait faire une promenade dans les ruines romaines et y pique-niquer, après être allé voir ton père ? Proposé-je pour me distraire du cour que prenaient mes pensées.

- Pour la promenade et le pique-nique, c'est d'accord, mais je n'irai pas avec vous à l'hôpital.

- Pourquoi ? M'étonné-je.

- Je vais passer la matinée chez oncle Santos, m'informe l'adolescent.

- Tes cousins sont, eux aussi, revenus de Séville ?

- Non, répond Maxi. C'est avec oncle Santos que je compte passer ma matinée.

- Tu ne pourrais pas remettre ça à plus tard ? Ai-je suggéré. C'est important qu'on soit tous....

- Vu que je doive retourner à Séville dans un ou deux jours, je ne préfère pas, me coupe mon fils. Mais je te promets que je trouverais un créneau pour le voir... Plus tard. 

Le Mensonge De Nos Vies( falsedad de nuestras vidas)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant