Le Mensonge De Nos Vies( falsedad de nuestras vidas)

Santos ou Ces liens qui nous unissent 4

Catalina et moi avons quitté le café depuis presque un quart d'heure.  Nous cheminons lentement dans les rues, moi cherchant le courage de lui parler de mes erreurs et elle attendant patiemment que je veuille m'ouvrir à elle.

    Je lui jette un regard à la dérobée tandis que d'un geste lent, elle ramène quelques mèches de cheveux derrière l'oreille. Son geste aussi simple et anodin soit-il dégage une sensualité à couper le souffle. Seize ans que je la connais et elle continue de faire battre mon coeur comme au premier jour. J'ai essayé de me la sortir de la tête. Je me suis marié, j'ai fondé ma propre famille.... mais quoique je fasse je finissais indubitablement pas revenir vers elle. On dit que l'amour est la plus belle chose qui puisse nous arriver, et bien pas dans mon cas. Pour moi, c'est un mal qui me suit depuis seize ans. Max s'en est assuré.... à cause de ce que je lui ai fait.

Flashback 20 ans plus tôt.

- Debout la marmotte ! Crie Renato derrière la porte de ma chambre.

Je me retourne dans mon lit et fixe le plafond pendant quelques instants avant de m'asseoir sur mon lit  nonchalamment.

- Tu m'entends Santos ? Crie t-il à nouveau.

J'ai l'impression que ma tête va exploser. J'essaie de me relever, mais je suis pris de vertige et  manque  de m'effondrer sur le lit.

- Bon, j'entre ! Décide mon ami.

La porte de la chambre s'ouvre à la volée sur un Renato énervé et impatient.

- Mais enfin qu'est-ce que tu fous? je vais être à la bourre, s'impatiente le jeune homme. Lève ton cul de ce lit tout de suite.

J'appuie mes tempes tandis qu'une douleur lancinante me vrille la caboche.

- Tu peux arrêter de hurler cinq minutes.

- Quoi.... comme ça ?! Hurle t-il encore plus fort. Ça t'apprendra à faire la fête jusqu'à pas d'heure alors que tu as cours le lendemain.

- Et bien tu n'avais qu'à ne pas me laisser seul là-bas !

- Et jouer le rôle de ta nounou? Ricane le blond. Non merci. Ce rôle je le laisse à Alberto....tu sais ton meilleur ami à qui tu n'as pas parlé depuis un mois. Maintenant tu lèves ton cul de ce lit ou je te promets d'hurler tellement fort que je serais entendu jusqu'au palais de sa Majesté.

- Ok, je me lève, ai-je grommelé en m'extirpant du lit tant bien que que mal. Tu peux me faire un café bien fort pour quand j'aurai fini, s'il te plaît.

- Et pourquoi ne pas me demander de  te torcher le cul tant que t'y es ? se moque Renato. Je te l'ai dit mec, si tu veux quelqu'un pour te dorloter tu as intérêt à aller t'excuser auprès de Alberto.

Sur ce, il sort de la pièce en claquant la porte derrière lui. Je me passe la main sur le visage en soufflant. Renato est l'un de mes meilleurs amis. Son père n'avais beau être que le jardinier dans le lycée où nous étudions, il ne s'est jamais pour autant senti inférieur à nous. Il n'avait pas honte de ses origines et ne se gênait jamais pour aider son père quand il en avait l'occasion, s'attirant parfois les moqueries des autres élèves. C'est quelqu'un d'authentique et de franc...un peu trop franc même.

   Il ne manque aucune occasion pour me rappeler combien j'ai merdé pendant ce qui était sensé être de belles vacances. Pour lui, je suis le seul responsable du fiasco de nos vacances. Et il n'a pas tord. J'ai été trop loin avec Al. Les mots que j'ai choisi étaient particulièrement cruels. Mais lorsque je l'ai vu me reluquer pendant que je préparais le petit déjeuner et qu'il m'a avoué plus tard éprouver des sentiments pour moi, je n'ai pas pu m'empêcher de me sentir trahi. J'avais l'impression qu'il salissait avec ses sentiments notre amitié... Tout ces moments que nous avons partagé.