Il est presque 7 h du soir lorsque je passe la porte de la clinique privée que dirige Alberto. Après être sortie de l'agence de décoration d'intérieur que ma sœur et moi avons réussi à mettre sur pied récemment, j'ai décidé de faire un tour à la clinique pour voir Max. Je pensais y passer un petit quart d'heure, mais le temps a filé bien plus vite que je ne l'avais imaginé. J'espère pouvoir arriver plus tôt à la maison pour passer un peu plus de temps avec mes aînés avant qu'ils ne retournent à Séville.
- On rentre Humberto, dis-je à mon chauffeur alors qu'il me tient la portière ouverte.
- Très bien señora Santa-María, acquiesce le chauffeur en refermant la portière.
Il ne faut pas longtemps pour que j'entende le moteur de ma voiture se mettre en marche. Je pose ma tête contre la vitre de la voiture tandis que je regarde distraitement le paysage architectural de Cadix. Encore une fois, je repense à ma visite impromptue au travail de Lucío.
Après que nous soyons rentrées à Cadix, il ne m'a fallu que de quelques jours, avec son téléphone, son nom de famille et les relations de ma famille, pour retrouver la trace de Lucío. Fran a usé de toutes ses capacités de persuasion pour me dissuader de revoir le jeune homme, et j'avoue que j'étais sur le point d'y renoncer. Mais lorsque j'ai dû accueillir des amis à lui, venus m'exprimer leurs soutiens dans cette période difficile. Je me suis tellement sentie seule et incomprise que sur un coup de tête, j'ai demandé à mon chauffeur de me conduire à son travail. Je ne savais pas en allant à son travail, ce que j'attendais de cette rencontre. Mais j'avais le sentiment que je devais le voir. J'étais persuadée que seul lui comprendrais ce que je vivais vraiment. Au final, la rencontre n'a pas eu l'effet escompté, et mes questions demeurent toujours sans réponses, mais je ne regrette pas.
- Señora, voulez-vous qu'on s'arrête à la confiserie.... Pour la petite Sol ? Propose le chauffeur.
- Je ne crois pas qu'il le faille aujourd'hui Humberto. Avec la venue de son frère et sa sœur, je pense qu'elle atteindra son quota de sucrerie sans qu'on vienne en rajouter. D'ailleurs, tu devrais attendre quelques jours avant de lui donner le paquet de m&m que tu lui as acheté ce matin.... Vous la gâtez trop, lui repproché-je.
Il me fait un petit sourire coupable à travers le rétroviseur avant d'ajouter :
- Désolé Señora, je n'ai pas pu résister, avoue t-il.
Je lui retourne son sourire avec indulgence.
- Vous êtes son parrain et vous pouvez lui offrir ce que vous voulez, mais ne lui passer pas tous.
Humberto m'a presque fait accoucher de Sol, alors quand il a fallu lui trouver un parrain, c'est tout naturellement que j'ai pensé à lui. Au début, Maximo n'était pas d'accord avec le fait que notre chauffeur soit le parrain de sa fille, mais quand on a compris l'attachement que lui témoigne le jeune homme et combien Sol le lui rend, nous avons su que nous n'aurions pas pu mieux choisir.
- Très bien, Señora ! Je vous promets que je vais essayer.
- Je me demande combien de temps, vous allez tenir cette fois ? Je me moque de lui.
- J'espère bien dépasser la barre des trois jours Señora, dit-il avec une pointe d'amusement dans la voix.
- Je me demande combien de temps, vous allez tenir cette fois ? m'esclaffé-je.
Je vois déjà ma petite fille faire sortir ses trésors de persuasion devant un Humberto désemparé.
- Je suis content Señora...que de Vous voir sourire, lâche subitement mon employé sur un ton mal assuré. Dernièrement, vous ne souriez pas beaucoup, et je trouve ça dommage parce que vous êtes de ces personnes qui sont faites pour avoir le sourire aux lèvres.
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Le Mensonge De Nos Vies( falsedad de nuestras vidas)
AléatoireLa trentaine révolue, Máximo et lució, son compagnon, mènent une vie tranquille dans la ville de Cadix. Leur couple transpire le bonheur et tout semble aller pour le mieux. Un jour alors que le couple revient de ses vacances, Máximo a un accident q...