Chapitre 4

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Je mettais ça sur le compte de l'euphorie du moment et de l'alcool qui me jouaient sûrement des tours, mais je la trouvais encore plus belle que le jour de la dégustation. Elle s'appliquait tellement, qu'un petit bout de langue s'échappait de ses lèvres, emprisonné entre ses dents. Si on m'avait dit qu'un jour, je trouverais ça sexy, je pense que je ne l'aurais pas cru. J'étais relativement loin d'elle, mais je vous promets que je n'en ratais pas une miette. Ses cheveux étaient attachés en un chignon lâche, laissant quelques mèches couler sur son front et ses joues. Une poupée, voilà à quoi elle ressemblait. Pas une poupée superficielle ou vulgaire, plutôt une poupée mignonne et douce qu'on a envie de garder toujours auprès de soi.

Je divaguais, clairement. J'avais rien à faire dans le fond de la salle, à côté des gâteaux, alors que tout le monde profitait de la soirée, mais je m'approchais quand même. J'arrivais pas trop à savoir ce que j'allais faire ou lui dire, mais je m'approchais, comme si ma vie en dépendait. Bon ok, j'exagère un peu, mais vraiment, on n'en était pas loin. Il y avait comme une force qui me poussait à me rapprocher d'elle.

- Vous avez besoin d'un coup de main ? Je lui criais près de l'oreille pour qu'elle m'entende.

- Merci, mais j'ai fini, elle répondait en se tournant vers moi, un grand sourire aux lèvres. Vous validez ?

- Complètement.

Elle me fixait, toujours son grand sourire satisfait décorant son joli visage, avant de s'avancer timidement vers moi, provoquant de subtiles frissons le long de mes côtes. Elle était si proche de moi, que je pouvais sentir son parfum. Et vous savez quoi ? Sans surprise, elle sentait divinement bon.

- Je me souvenais pas que vous étiez si beau, la dernière fois...

Elle avait lâché ça comme ça, avant de tourner les talons, et de disparaître dans une pièce au fond de la salle, me laissant planté là, incapable de bouger. Un instant, je me demandais si j'avais pas rêvé. C'était un peu lunaire, comme situation, je m'attendais à tout sauf à ça, et honnêtement, je commençais à les sentir, ces célèbres papillons dans le ventre. Mon cerveau était complètement à l'arrêt, c'était vraiment flippant.

Alors que je m'apprêtais à lui courir après, même sans savoir comment gérer tout ça, Valentine m'attrapait par le bras, pour m'indiquer qu'ils allaient changer la musique pour qu'Hakim et Maé puissent prendre place derrière les gâteaux.

Quelle déception... Je fulminais en réalité. En quoi elle pouvait bien avoir besoin de moi pour gérer ça ? J'allais pas les couper à leur place leurs foutus gâteaux au citron et à la fraise, ils pouvaient très bien se débrouiller sans moi. Lise venait de me faire une action digne d'une comédie romantique comme les aiment les gonzesses de l'entourage, et je ne pouvais même pas rebondir pour essayer d'en tirer profit.

- Oh Fram, réagit !! Me hurlait la blondasse qui venait de me niquer mon coup. Tu dragueras les serveuses plus tard !

- Tu fais vraiment chier Valou, ma parole. Je rétorquais un brin tendu.

******

Les gâteaux avaient fait fureur, et heureusement qu'on avait prévu de compter large, parce que nombreux avaient été ceux qui avaient réclamé du rab. Faut dire qu'ils étaient à tomber par terre, ce qui ne m'étonnait pas du tout, ayant pu les goûter en avant-première et admirer les douces mains qui les avaient faits.

Tout le monde était retourné sur la piste, Ken s'égosillait au milieu, la chemise grande ouverte, ça sautait dans tous les sens, Doums nous faisait sa plus belle chorégraphie de poulpe, Théo galochait sa femme sans retenue et Maé bougeait collée/serrée avec Valentine. J'avais chaud à en mourir, je transpirais comme si je sortais de scène. Je décidais, après encore quelques minutes, d'aller fumer, au frais, sur les escaliers menant dans le jardin.

SUR TES LÈVRES SUCRÉES [FRAMAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant