Chapitre 12

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On s'était endormis dans les bras l'un de l'autre, et je pouvais dire au réveil que j'avais rarement aussi bien dormi. Réveil un peu brouillon, par contre. J'avais été sorti de mon sommeil réparateur par une Lise qui rallait d'avoir oublié de mettre une alarme et de devoir courir pour arriver en retard de toutes manières. J'avais mis quelques secondes, redressé sur mes coudes, peinant à ouvrir mes yeux, pour comprendre ce qu'il se passait. Il avait fallu dans un premier temps réaliser où j'étais, puis pourquoi j'étais à poil dans son lit. Mais très vite, le souvenir de notre soirée et de notre nuit me ramenait sur terre.

Ca avait été un moment hors du temps. Je vous arrête tout de suite, on avait pas passé la nuit entière à s'envoyer en l'air. On avait rigolé, on avait chahuté, on avait discuté. Il y avait une complicité entre nous que je n'avais jamais expérimenté avec les femmes que j'avais fréquentées avant Lise. C'était fluide, et naturel, comme si on se connaissait depuis toujours. J'avais du mal à me figurer qu'elle était entrée dans ma vie depuis aussi peu de temps, tellement la place qu'elle avait pris dans ma tête était démesurée.

J'aurais du culpabiliser, j'aurais du me jurer qu'on ne recommencerait jamais, mais je ne ressentait rien de tout ça. Egoïstement, j'appréciais mon bonheur d'être là où j'étais. Lise courait dans tous les sens, fouillait comme un animal sauvage dans son armoire, faisant voler ses fringues à travers la pièce.

- Putain putain putain.... Elle criait dans l'appart', sous mon regard médusé.

C'était un spectacle plutôt drôle, en réalité. Je l'avais connue joviale, triste, sérieuse, joueuse, et je la découvrait maintenant paniquée et à cran. Vous allez me prendre pour un idiot de première classe, mais vraiment, j'adorais découvrir de nouvelles facettes de sa personnalités.

- Eh... Je disais doucement en lui prenant le poignet pour la faire se retourner vers moi. Calme toi, t'es en retard, y'a pas mort d'homme.

- Je déteste être en retard Idriss, vraiment je déteste ça...

- T'es déjà à la bourre, 5 minutes de plus ou de moins, ça changera pas grand-chose.

- T'as pas tout à fait tort, mais j'aime pas ça quand même. Faut que je parte, ils m'attendent à la boutique, mon boss m'a déjà appelée deux fois. Tu claques la porte en partant ?

- Ok...

- Prend ton temps, fais comme chez toi.

- T'inquiètes, je m'habille et je pars.

Elle mettait à la hâte sa veste et ses chaussures, et venait se poster devant moi. Il y avait ce petit sourire sur son visage, qui m'avait charmé dès la première minute. Il était plein de malice, et de douceur. Je regrettais qu'elle doive partir aussi vite. J'aurais préféré me réveiller dans le calme, j'aurais aimé caresser sa peau douce, qu'on se fasse un petit dèj' et qu'on prenne le temps de profiter de l'instant. Mais je pouvais rien y faire, elle bossait, elle pouvait pas tout envoyer valser pour passer du temps avec moi.

- On se revoit vite hein ? Elle demandait, l'air enfantin.

- Quand tu veux.

- Ce soir ?

- Ah ouais t'es déjà accro, je la taquinais.

- Jamais de la vie, j'ai juste peur que tu dépérisses sans me voir... Elle enchaînait. A ce soir !

Un baiser rapidement posé sur mes lèvres, et elle était déjà partie. Je me retrouvais un peu con, seul dans ce grand lit. Par politesse, elle m'avait dit de faire comme chez moi, mais clairement, j'oubliais pas que j'étais pas chez moi. J'étais même loin de l'être. J'étais chez Lise, mais aussi chez ce Antoine, cocu depuis hier, et probablement loin d'imaginer ce que j'avais fais avec sa femme la veille au soir.

SUR TES LÈVRES SUCRÉES [FRAMAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant