Chapitre 11

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Quelques heures plus tard à peine, j'étais déjà en train de refaire le trajet en direction de chez Lise.

J'avais passé l'après-midi au studio avec Nek, et je peux vous dire que ça m'avait fait le plus grand bien de penser à autre chose et de m'enfermer dans ma bulle. Ca m'avait évité de trop ressasser ses mots. « Tu me manques déjà Idriss ». Je sentais ma détermination flancher d'heure en heure, et je me demandais bien comment j'allais faire pour passer encore une soirée à ses côtés sans me jeter sur elle comme un animal assoiffé de chair fraîche.

Mais l'idée étant de ne pas lui faire peur, et dans ma voiture qui commençait à connaître la route par cœur, je me mettais en condition comme si je m'apprêtais à me lancer dans un combat de boxe : Du calme et surtout pas de précipitation.

La Lise qui m'ouvrait la porte n'avait plus rien à voir avec celle que j'avais quittée tôt dans la journée. Elle avait l'air d'avoir repris du poil de la bête. Ses yeux n'étaient plus gonflés, ses cheveux n'étaient plus en bataille, et son visage angélique était de nouveau paré de son joli sourire.

Un film était déjà prêt à être lancé sur la télé, deux verres et une bouteille d'alcool étaient positionnés sur la table basse, n'attendant que nous. La seule lumière provenait d'un petit halogène dans un coin, je me disais que c'est limite si elle m'avait pas accueilli avec des bougies et des pétales de roses...

En temps normal, j'aurais eu envie de rire et de me foutre de sa gueule. Le romantisme, c'était pas ma tasse de thé. Pourtant, quand je la voyais dans sa robe d'été parsemée de petites fleurs, visiblement super fière, j'avais pas du tout envie de rire. J'étais touché, en réalité. Ca ne faisait que la rendre plus belle.

- Il est si nul que ça ton film, pour que tu ais besoin de me faire boire ? J'essayais un trait d'humour, qui semblait plutôt bien fonctionner.

- Tu peux boire avant ou après, c'est toi qui choisis. Moi, je l'adore, tu me diras ce que tu en penses après. Rétorquait-elle en me gratifiant d'un clin d'œil.

- D'abord, je veux manger. J'ai faim.

- J'ai préparé des petits trucs, ça évite de devoir attendre le livreur. Elle m'indiquait un peu timide, en entortillant ses doigts. J'espère que ça va te plaire !

Sans perdre plus de temps, je prenais place dans le canapé, à la même place que d'habitude. Ca se prend vite, des habitudes, quand même... J'avais décrété que c'était ma place, et ça ne semblait pas la déranger. Je m'enfonçais dans ses coussins, de manière à être en de bonnes conditions pour subir son film, qui ne m'inspirait pas confiance du tout.

- C'est un film Russe des années 60, j'espère que ça te dérange pas de lire les sous-titres ?

- T'es pas sérieuse ? Je demandais, probablement les yeux ronds comme des billes.

- Tu verrais ta tête, elle répliquait dans un éclat de rire. Mais non, je plaisante...

- Je vois que ça te fait rire de te foutre de moi, je plaisantais, l'air faussement vexé.

- C'est pas un Marvel, y'aura pas de super-héros ni d'effusions de sang, mais je suis sûre que ça va te plaire.

Elle lançait le film, après m'avoir ordonné de le regarder attentivement, sans me laisser déconcentrer par quoi que ce soit. D'après elle, c'était une pépite, et il fallait se plonger entièrement dedans pour bien l'apprécier.

J'avais pas du tout envie de me frapper un film de deux heures qui nécessitait de la réflexion. Je réfléchissais bien assez en ce moment, mon cerveau commençait à avoir de sacrées crampes.

SUR TES LÈVRES SUCRÉES [FRAMAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant