Chapitre 19

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C'était tellement beau, je vous jure que même dans mes rêves les plus fous, j'aurais jamais imaginé vivre un truc pareil. Et j'exagère pas. Il y avait cette alchimie, cette connexion, qui ne pouvait pas s'expliquer mais qui nous faisait vibrer. On était dans notre bulle dès qu'on se retrouvait, rien ne paraissait compter plus.

Ça ne nous empêchait pourtant pas de continuer à mener nos vies correctement. Elle était très prise par son boulot et son projet professionnel, j'étais très pris par la musique et le label. En réalité, c'était un parfait équilibre qu'on avait trouvé presque immédiatement. Ni elle ni moi n'avions envie de nous couper du monde, mais c'était juste bon d'être ensemble.

Je réalisais petit à petit qu'elle était enfin entièrement investie dans notre relation, et qu'elle n'avait plus que moi en tête. Ca peut paraître prétentieux dit comme ça, mais je n'avais aucun doute sur l'affection qu'elle me portait. Elle savait parfaitement me le montrer, et même ce qu'elle ne montrait pas la trahissait.

Elle passait régulièrement des nuits chez sa mère. C'était pas si grave, en soi, et ça lui faisait du bien, mais j'aimais pas quand elle était loin de moi. Je préférais l'avoir sous les yeux, quand elle était pas là, je me sentais super seul en rentrant dans mon appartement. Mon frère se foutait de ma gueule quand il me voyait impatient de la retrouver ou dépitée à l'idée de passer des soirées seul, mais c'était plus fort que moi. J'avais besoin de l'avoir près de moi.

Ce soir-là, elle débarquait directement en rentrant de son boulot, et même si elle avait l'air épuisée par sa journée, elle prenait le temps de me sauter au cou pour m'embrasser avant de se jeter telle un phoque sur mon canapé.

Il n'y avait rien de gracieux dans sa posture, là tout de suite, mais ça ne m'empêchait pas de la trouver belle. J'étais définitivement perdu, mais oui, je la trouvais belle épuisée et vautrée dans mon canapé, comme je la trouvais belle au réveil, ou quand elle ronflait le visage écrasé sur mon oreiller.

- Demain, il faudra que j'aille récupérer des papiers chez moi... Elle glissait soudainement, alors que je m'appliquais à caresser ses cheveux, sa tête posée sur mes genoux.

- C'est vraiment urgent ?

- Il me faut des documents pour m'ouvrir un compte en banque, on n'avait qu'un compte joint. Faudra aussi qu'on se mette d'accord pour vendre l'appart' et voir ce qu'on fait de tout ce qu'on a acheté ensemble... Et puis je dois appeler l'avocat pour les démarches à faire pour le divorce, j'ai besoin des papiers du mariage... Ça me fatigue d'avance.

- Je t'aiderai, t'en fais pas.

- Tu vas pas pouvoir faire grand chose, mais c'est gentil de proposer.

L'idée qu'elle doive voir cet Antoine encore un bon nombre de fois ne m'enchantait pas. Mais alors pas du tout. Même si je ne doutais pas ses sentiments pour moi, ça me faisait flipper qu'ils passent du temps ensemble, même si c'était pour régler le divorce. J'avais pas envie de le lui dire, je voulais pas passer pour un gamin immature qui cherche à garder pour lui son précieux trésor, mais j'avais peur qu'elle finisse par douter, que notre bulle idyllique explose et que tout vole en éclat. Elle était trop importante pour que je puisse envisager de la perdre.

- Il va accepter de signer la convention de divorce, tu crois ? Je demandais, pour m'assurer qu'il n'ait pas l'intention de faire traîner les choses.

- Il n'a aucun intérêt à ne pas le faire... C'est pas quelqu'un de mauvais, je crois pas qu'il ait envie de me mette des bâtons dans les roues... c'est une belle personne malgré tout.

SUR TES LÈVRES SUCRÉES [FRAMAL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant