The bunker

Chapitre 17

Le seizième jour fut un jour plutôt étrange et assez froid, sans doute parce que l'un comme l'autre sentait que c'était la fin, qu'ils ne leur restaient plus que quelques heures peut-être même quelques minutes avant que tout ça ne soit fini. Ils sentaient tout les deux qu'ils allaient très bientôt quitter ce bunker et que tout serait différent.

Ce matin là, en se réveillant, ils ne se firent aucun baiser, pas même quelques chastes caresses. À vrai dire, ils ne s'adressèrent même pas la parole et ils déjeunèrent dans un silence pesant. Ils rangèrent ensuite le bunker du mieux qu'ils le purent et Betty rédigea quelques notes sur l'enquête avant d'aller se préparer. Elle remit les affaires qu'elles portaient lorsqu'elle était venue dans le bunker le premier jour, ceux que Jughead et elle avaient lavé du mieux qu'ils avaient pu en riant il y a quelques jours de cela et ils avaient d'ailleurs bien rit en le faisant. Jughead se prépara également après avoir plier et ranger ses affaires, mettant une chemise ainsi qu'un jean noir.

Betty passa les dernières heures dans un silence pesant avec pour seul bruit, les touches de la machine à écrire contre les doigts de Jughead. La jeune femme fut légèrement triste, malgré un début difficile et cette désagréable impression d'être enfermée à son insu, Betty avait passé un bon séjour dans ce bunker avec Jughead et elle ne voulait pas qu'il se termine dans un froid aussi désarçonnant. Elle voulait terminer cette expérience sur une touche positive.

Elle s'approcha donc du jeune homme et déposa un léger baiser sur ses lèvres, pensant qu'il répondrait au baiser et qu'ils passeraient un agréable dernier moment ensemble avant de se mêler au monde compliqué de la surface. Mais le jeune homme ne répondit pas au baiser, pire il la repoussa et cela brisa le cœur de la jolie blonde. N'avait-elle été qu'un passe temps pour ne pas qu'il devienne fou dans ce bunker ?

«-J'ai fait quelque chose de mal ? Demanda doucement la jeune femme.
-Non, tout va bien, mentit le jeune homme mais Betty était loin d'être stupide, elle voyait dans les yeux du jeune homme que ça n'allait pas.
-Je suis pas idiote Jug, je sais quand tu mens, dis-moi ce qu'il y a.
-Rien du tout.
-Jug. »

Il ne voulait pas lui dire pour ne pas lui faire de peine mais la vérité c'est qu'il était triste et en colère contre la jeune femme et contre lui même pour tout un tas de raisons différentes. Il avait enfui tout ça au fond de lui ces derniers jours pour faciliter la vie dans le bunker et pour profiter du temps qu'il avait avec la jeune femme mais désormais son subconscient lui hurlait que tout ça prenait fin très bientôt et tout ces doutes, ces insécurités, tout les choses qu'ils reprochaient à la jeune femme, tout le mal qu'elle lui avait fait sans le vouloir, tout ce qu'il avait enfoncé en lui durant sept ans était entrain de remonter à la surface.

Archie était l'un des plus gros reproches qu'il avait à faire à la jeune femme, que ça soit à cause de ce qu'ils avaient fait sept ans plus tôt, le fait qu'ils soient ensemble aujourd'hui ou le fait que Jughead ai été assez stupide pour donner sa confiance à Betty, croyant bêtement qu'elle le choisirait au lieu d'Archie. Il savait qu'une fois à la surface la jeune femme continuerait probablement sa vie avec le beau rouquin alors qu'il serait seul avec ses bouteilles d'alcool. Malheureusement, il ne pouvait pas blâmer toute la faute sur elle, il avait été investi autant qu'elle dans leur relation dans ce bunker.

«-Tu tiens vraiment à le savoir ? Demanda doucement Jughead.
-Oui, affirma Betty, espérant pouvoir régler les choses, n'ayant aucune idée de ce qu'il l'attendait.
-Qu'est-ce qu'on est entrain de faire Betty ? Nous deux, c'est un jeu pour toi ?
-Quoi ? Non ! Pourquoi...
-Pourquoi je dis ça ? Parce que tu es avec Archie ! Mon dieu Betty c'est toujours la même chose avec tout et à chaque fois je tombe dans le panneau ! Tu viens vers moi à chaque fois qu'Archie te rejette ou attendant de le retrouver et ensuite tu me laisses tomber ! Tu l'as fait au lycée, notre relation reposait sur un mensonge et tu le sais parce qu'à la seconde où Archie t'a ouvert ses bras, tu as couru vers lui en m'abandonnant sur le bord de la route, te fichant complètement de ce que je pouvais ressentir. J'étais qu'un passe temps le temps qu'il te remarque, un moyen de le rendre jaloux, c'était le cas à l'époque et c'est encore le cas aujourd'hui ! La preuve, la première chose que tu as fait lorsque tu es rentré à Riverdale, c'est te jeter dans ses bras pour filer le parfait amour. Tu te souviens de ce que je t'ai dis lors de la fête d'anniversaire de mes seize ans, que tu étais avec moi en attendant qu'Archie change d'avis, tu l'avais mal prit mais il s'avère que j'avais totalement raison ! T'as jamais vraiment oublié Archie, même quand on était ensemble t'espérais qu'il te remarque enfin ! J'étais juste une de tes bonnes actions pour ne pas que les gens te voient comme une mauvaise personne. Est-ce que tu m'aimais vraiment ? Est-ce que tu le pensais réellement lorsque tu disais que tes je t'aime étaient sincères ? Est-ce que tu pensais vraiment la promesse que tu m'as faite de toujours m'aimer ?
-Oui ! Jughead je t'aimais !
-Vraiment ? Est-ce que tu m'aimais vraiment ? Où est-ce que tu aimais juste l'idée d'être avec quelqu'un ? Et est-ce que tu as vraiment tenu ta promesses ? Non, tu ne l'as jamais tenue ! Est-ce que t'as pensé à ce que je pouvais ressentir lorsque tu as commencé à voir Archie, qui est censé être mon meilleur ami ?! Non ! Vous vous êtes sûrement dit que c'était pas grave puisque ça faisait sept ans et que toi et moi c'était qu'une amourette de lycée sans importance ! Tu veux savoir ce que j'ai ressenti ?! J'étais brisé ! Tu m'as brisé encore une fois ! Tu m'as brisé encore plus puisque la vérité c'est que jamais vraiment remis de notre rupture ! Et je souffre à chaque fois que je suis dans la même pièce que l'un de vous ou que je vous vois ne serait-ce que vous échanger des regards ! J'ai mal parce que contrairement à toi j'ai pensé tout mes je t'aime et j'ai tenu cette putain de promesse ! Pas une seule seconde, j'ai cessé de t'aimer, même si tu veux être avec mon meilleur ami ! Même si tu m'as fait tout ce mal ! Durant toute ses années tu es resté dans un coin de ma tête ! Tu es la femme qui détient toujours mon cœur après tout ce temps ! S'exclama le jeune homme, ravalant chaque larmes qui lui montait aux yeux.
-Tu ne peux pas m'en vouloir ! Tu es celui qui a mit fin à notre histoire ! Hurla Betty à son tour, laissant quelques larmes rebelles coulées sur ses joues. Elle savait qu'elle l'avait blessé, le regard qui lui avait lancé lorsqu'elle lui avait dit la vérité la hantait encore, mais jamais elle ne s'était rendu compte d'à qu'elle point avant aujourd'hui et elle s'en voulait énormément.
-Parce que je pensais que tu te bâterais pour moi ! Je voulais que tu te battes pour nous ! Mais tu n'as rien fait parce que pendant tout ce temps c'est Archie que tu voulais et que je n'avais aucune importance pour toi ! Je n'ai pas cessé d'aimer une fille qui ne m'apportait aucune importance ! Et je m'en suis voulu à chaque fois que je couchais avec une autre fille, que je sortais avec une autre fille, que je parlais avec une autre fille parce que j'avais l'impression de te trahir et de briser la promesse que je t'avais faite. Mon amour pour toi est graver sur ma peau, j'ai écrit un livre à ton effigie et je suis entrain de recommencer ! Parce ce que je t'aime et je t'aimerai toujours ! Mais toi tu vois qu'Archie ! Et ça, fit Jughead en les pointant tout les deux des doigts à tour de rôle, nous, ce qui c'est passé dans ce bunker durant ces derniers jours, c'est pas important pour toi, tu n'en a rien à faire !
-C'est faux ! C'est important pour moi ! Tu es important pour moi Jug, avoua la jeune femme d'une voix forte, tremblante et remplie d'émotion, essayant désespérément de retenir ses larmes.
-Ah oui ? Pourtant on sait tout les deux que lorsque tu sortiras d'ici, tu iras le rejoindre en faisant comme si c'est deux semaines n'avaient jamais existé !
-Je... »

Mais alors qu'une larme coula sur sa joue, la jeune femme ne put dire un mot de plus, non seulement parce que l'émotion prenait le dessus sur elle, mais aussi parce qu'ils entendirent la porte du bunker s'ouvrir, ils étaient enfin libre.