(2) Chapitre 5

310 20 9
                                    

Nous marchons de longue minutes, guidées par Ruy et l'autre elfe. Un véritable labyrinthe de couloirs et d'escaliers constitue cet étrange endroit. Je tente de retenir le chemin que nous empruntons, mais je perds rapidement le file. Tournent à droite, tournant à gauche. Monter les escaliers, traverser le couloir, passer devant le nombre étonnant de portes clauses, qui semblent parfois n'avoir étés ouvertes qu'il y a fort longtemps. Je me mets alors à me questionner sur l'âge de cette "organisation". Je n'en ai aucune idée.

Nous nous arrêtons devant une porte métallique, semblables à toutes celles qui bordent le couloir dans lequel nous nous trouvons. Ruy toque, et bientôt nous pénétrons dans la petite pièce, peu lumineuse. Les murs sont recouvert d'étagères encombrées de gadgets, d'outils et de documents de toutes sortes. Je mets un instant avant de me rendre compte que quelqu'un se tient au milieu de ce bazar. En découvrant que cet nouvel elfe rester dissimulé sous un grand manteau, à l'instar de tous les Invisibles que j'ai pu croiser jusqu'à présent, je ne suis pas vraiment surprise. J'ai compris que nous n'obtiendrons pas leur confiance facilement.

- On m'a informé que de nouvelles recrues étaient arrivées, dit-il, en nous jetant un regard inquisiteur. Je suppose que je dois les désidentifier.

Je ne sais pas vraiment ce que veut dire "désidentifier", mais un frisson me parcourt. Ça n'annonce rien de très agréable...

- Ça n'a rien de bien terrible ! s'empresse-t-il de dire en voyant nos grimaces. Je vais simplement vous retirer votre cristal d'identification ainsi que votre nexus.

Rien de bien terrible. Du moins en apparence. Je sais bien qu'ils veulent empêcher le Conseil de nous pister, mais je sais aussi que sans nexus, nous serons bloquées ici. Impossible de sauter. Mais ce n'ai pas comme si j'avais l'intention de m'enfuir...

Il - car je suppose qu'il s'agit d'un homme - sort une pair de cisaille en argent, puis nous demande d'approcher. Il casse alors la chaîne de nos collier, qui viennent s'écraser au sol avec un tintement aiguë. Je tourne mon nexus pour apercevoir la jauge : remplis au deux tiers. Celle d'Astrale ne l'est qu'à moitié. Je laisse ensuite l'Invisible me l'enlever, à l'aide d'un étrange outil. Surement un truc de technopathe.

Une fois nos poignets et cou nus, Ruy nous demande de le suivre. Une nouvelle fois, nous nous faisons entraîner dans le couloir, sans un instant de répit, comme si les Invisibles désiraient nous faire perdre la notion de temps et d'espace. Les couloirs s'enchaînent, et j'en viens à me demander quelle taille fait leur planque. Elle parait immense. Alors enfin nous nous arrêtons devant une porte, totalement banale.

- Voici votre chambre. Vous avez beaucoup de chance d'être logées ici dès votre premier jour. Vous avez donc intérêt à ne pas vous faire remarquer. Surtout toi, Kora.

Il parle certainement de mon magnifique sarcasme et de mon humour hors du commun. Ça me flatte.

Une fois à l'intérieur, la porte se ferme et au bruit des pas qui s'éloignent, je comprends que les Invisibles sont partis. La pièce est obscur, aussi me faut-il un instant avant de pouvoir en distinguer chaque détails : Deux matelas, une petite table, une étagères bancale. Génial.

- Me dis pas qu'on va passer notre vie dans cette misérable endroit... soupire Astrale.

- Je veux pas être rabat-joie, mais j'ai bien peur que si. Non mais regarde ça ! On dirait un vieux cagibi !

Je donne un petit coup de pied sur le sol, et un nuage de poussière envahit la pièce. Prise d'une violente quinte de toux, je regrette presque d'être venue là. Presque.

- Enfin bref... Il faut voir le bon côté des choses : on est ensemble. Imagine si on avait été séparées ?

Je frissonne à cette idée. Tous les membres de l'organisation étaient-ils passés par là ? J'imagine Ruy, sortant tout juste d'Exilium, les vêtements crasseux, le teint pâle, recroquevillé sur le sol d'une pièce comme celle ci, avec sa peur du noir et sa colère contre le Conseil qui l'avait banni. Mais il m'avait dit que nous avions de la chance d'être logées ici. Peut-être n'avait-il pas eu cette chance. Peut-être avait-il connu bien pire... On ne peut jamais juger quelqu'un avant de connaître son histoire.

- Tu as une idée de l'heure qu'il est ? me demande alors ma meilleure amie, me tirant de mes pensées sombres.

- Je... je me raidis, me rendant compte que je n'en ai aucune idée. Je ne sais pas.

- Moi non plus ! C'était trop leur demander de mettre une horloge ou un truc dans le genre ?

- Apparemment, je soupire. Mais si on va par là, ils auraient aussi pu passer le balais et mettre une lumière digne de ce nom !

Nous restons silencieuses un instant, avant que la voix de mon amie ne s'élève de nouveau :

- Est-ce que tes parents te manquent ?

- On est là depuis seulement quelques heures. Donc non, ils ne me manquent pas.

- Kora...

Je m'attends à ce qu'elle continue, mais elle laisse sa phrase se perdre dans le gouffre qui nous sépare. Parfois, j'ai l'impression d'être à des kilomètre d'elle alors qu'il suffirait que je tende le bras pour la toucher.

- Personne ne te manque jamais. dit-elle enfin.

Je ne sais pas quoi répondre. C'est faux, bien évidemment. Mais je ne le laisse jamais paraître, je refuse d'accepter d'être faible, je refuse d'admettre les choses qui me font souffrir. Je préfère les transformer en colère, en piques ou en sarcasme. Transformer les larmes en glace.

- On devrait ranger nos affaires. dis-je finalement.

Elle acquiesce en silence, puis attrape son sac. Je fais de même, sortant mes habits, que je dépose sur l'étagère. Je laisse précautionneusement les élixirs que j'ai emportés au fond de mon sac, à l'abri des regards. À l'instant où l'ennui refait surface, la porte s'ouvre violemment sur mon cousin.

- Venez. C'est l'heure de manger.

Ce qui fait office de réfectoire au Invisibles est une vaste salle meublées d'une tables massive en bois. Ruy m'apprend que la plupart des membres mangent chez eux ou dans leur quartier, aussi ne sommes nous pas nombreux dans la pièce. Les quelques personnes qui s'y trouvent sont cachées dans l'ombre de leur cape, et se servent sans un mot. J'attrape donc une assiette, et m'assois entre Astrale et Ruy.

- Il n'y a pas de gnomes ? demande soudainement ma meilleure amie, intriguée.

- Non.

Je me tourne vers notre interlocuteur, surprise que l'elfe à l'autre bout de la table se joigne à notre conversation.

- Si j'étais vous, j'arrêterais de poser des questions idiotes. ajoute-t-il, avant de se cloitrer de nouveau dans le silence.

J'échange un regard avec Astrale. Nous n'ajoutons rien cependant. Ruy s'approche alors de nous et souffle :

- J'espère que vous avez profité de votre journée libre, car demain, nous verrons de quoi vous êtes vraiment capable.


Hi guys ^^ (On va faire comme si j'avais pas 3 jours de retard, hein )

J'essaie d'écrire le prochain chapitre à la suite, mais je sais pas encore quand je le posterai... En tout cas, je reste sur au moins un chapitre par semaine. Mais avec Noël, c'était pas évident de trouver le temps pour écrire (surtout que j'ai passé les trois premiers jours des vacances à dormir XD

Enfin bref, j'espère que vous avez aimé ^^ Si c'est le cas, n'hésitez pas à voter. (Je sais que c'est pas le plus intéressant des chapitres, désolée...)

JOYEUX NOËL À TOUS,

Bizou <3

Kora - Fanfiction Gardiens des cités perduesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant