Chapitre 21 : Le Colisée (2)

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Le Colisée de Rome, une des plus grandes constructions de l'antiquité romaine, le monument le plus visité de Rome et trônant dans son centre-ville. Malgré son triste état : une grande partie de la façade extérieure est tombée, l'arène elle aussi, les sous-sols sont à l'air libres, tout aussi dégradés, certains gradins ont disparu. En ces lieux, se disputaient de longues journées de spectacles différents, allant de la plus poétique, les présentations d'œuvres d'arts, aux actes les plus barbares, les combats de gladiateurs, les exécutions de condamnés.

C'était en ces lieux que le groupe de Bucciarati cherchait un dénommé Polnareff. Cet homme leur avait donné rendez-vous au Colisée pour leur donner un pouvoir qui les aiderait à s'échapper d'Italie si jamais ils avaient à faire une nouvelle fois au Boss. Ce qui relevait d'une forte probabilité.

« Où est-ce qu'il est censé nous attendre ? demanda Narancia au bout d'un moment, impatient.

- Il n'a pas donné d'endroit exact, répondit Bucciarati, sur ses gardes tout de même. Mais continuons à chercher. »

Je ne le sens pas.
Giorno et Abbacchio venaient de penser la même chose. Tous les deux avaient un mauvais pressentiment sur cet endroit. Ce n'était pas tant l'offre de Polnareff qu'ils redoutaient, c'était plutôt un imprévu qui pouvait vite arriver. Le Boss devait savoir qu'ils étaient déjà à Rome : la présence des manieurs de Stand Cioccolata et Secco les avaient déjà alarmés. 

Bucciarati et les autres se retrouvèrent en haut du Colisée. Quelques grandes pierres semblables à des bouts de murs s'y trouvaient. Il y avait d'autres escaliers non loin qui permettaient de descendre tout en bas du Colisée contrairement aux autres qui s'arrêtaient aux étages différents.
Mista gardait sa main près de son pistolet. Narancia jugea bon de laisser apparaître Aerosmith et de monter en hauteur pour être plus précis dans ses recherches de dioxyde de carbone ; c'était pratique quand il fallait localiser les ennemis sur son radar.

« Tu sens une respiration, Narancia ? questionna Giorno.

- Mmh... Une faible pour l'instant.

- Elle vient d'où ?

- Des escaliers. Elle me paraît calme, je pense que c'est ce Pol-truc. »

Trish réprima un frisson. Elle n'osait pas parler du malaise qu'elle ressentait depuis tout à l'heure. Ce sentiment qui vous prend au cœur et fouille vos entrailles pour les serrer. Trish resta silencieuse, une plaque de chair de poule apparut sur ses bras. Elle ne sut dire si c'était la peur ou le froid ambiant.

« Ça se rapproche ! s'exclama Narancia.

- Restez sur vos gardes. » Prévint Bucciarati.  

Quelque chose clochait. Giorno tentait de se rappeler la brève conversation qu'ils avaient eu avec Polnareff, et il lui avait semblé que le vieil homme avait parlé d'un certain handicap. Peut-être était-il accompagné ? Peu probable, il l'aurait mentionné. J'ai une soudaine envie de partir le plus vite possible du Colisée mais je ne peux pas faillir à Bucciarati. Ni à mon rêve.
Cette fois, des pas mesurés retentirent sur les marches en pierre du Colisée, de l'escalier qui menait du sol à là où l'équipe se tenait.
Une ombre se profila et se révéla, sortant de la pénombre. Bucciarati fronça les sourcils. Ces cheveux roses... ce visage plutôt enfantin qu'adulte... cette démarche. Bucciarati reconnut le gamin qu'il avait sauvé un peu plus tôt des griffes de Secco. Que faisait-il là ? À moins que...
Le gamin avança d'un pas, et, brièvement, une aura rouge l'entoura, dévoilant un stand plutôt humanoïde à ses côtés, disparaissant en un clin d'œil.

« Une personne n'est capable de grandir qu'après avoir éliminé sa part la plus faible de lui. »

L'espace sembla se détruire autour de Doppio ; il était le seul à pouvoir se mouvoir dans cet effacement.

« J'ai accepté cette fatalité pour me tenir victorieux de mon passé. »

La voix de Doppio descendit progressivement dans les graves et il retira son haut, dévoilant un corps plus adulte, tatoué et des mèches roses sur ses épaules, piquées de points noirs ; un rouge à lèvres rose peignait ses lèvres, et ses yeux luisaient d'un vert émeraude terrifiant.
Le temps reprit son cours normal. Si pour Diavolo, tout cela n'avait duré qu'une poignée de secondes, cela avait été instantané pour les autres. Ils arboraient à présent une crainte grandissante sur leur visage.

« Il ne m'a pas fallu longtemps pour vous retrouver. »

Trish recula d'un pas. Alors, c'était cela les liens du sang : reconnaître par un simple pressentiment un membre de sa famille.

« Vous vous êtes donnés tant de mal pour essayer de quitter l'Italie. Mais j'avais toujours une longueur d'avance sur vous. Le passé, c'est comme un ver de terre sous un rocher, il essaie toujours de ressurgir. »

La voix de Diavolo était empreinte de colère.

« C'est pourquoi je dois vous éliminer, vous êtes des entraves à mon futur. »

Mista fit tourner le barillet de son arme dans sa main et pointa Diavolo avec, déterminé à le tuer avant.

« Attends, Mista, on ne sait pas de quoi il est-... »

La phrase de Giorno fut coupée par le bruit de trois détonations. Trois balles avaient filé à toute vitesse vers Diavolo. Étonnamment, il n'avait pas bougé. Il n'en n'eut nul besoin. Les balles vinrent perforer le mur de derrière. Mista écarquilla les yeux. Il était pourtant sûr d'avoir vu les balles traverser Diavolo. Bucciarati serra le poing. Le pouvoir du Boss leur était tous inconnu, impossible de savoir ce qu'il venait de se passer. Les méninges de Giorno réfléchissaient à toute allure. Ce fut à Narancia de tirer une salve de balles avec Aerosmith, mais le résultat demeura le même.

« Vous n'êtes absolument pas de taille face à moi. »

En un clignement de paupières, l'ennemi venait de disparaître complètement.

« Il s'est enfui ! s'écria Mista.

- Narancia, appela Bucciarati, poursuis-le avec Aerosmith ! »

Je le poursuis déjà !
C'est ce que Bucciarati s'attendait à entendre. Au contraire, seul le silence lui répondit.

« Narancia ? »

Aucune réponse.
Trish allait se rapprocher de Bucciarati, histoire de se rassurer, la peur s'imprégnait même dans son âme, mais un liquide sombre s'écoulant d'un mur à leur gauche éveilla son attention.
L'instant d'après, elle cria.

Narancia, les yeux vitreux regardant le ciel, vides d'émotions, et inerte, avait le corps transpercé mortellement par quatre piques en métal. 

orange ✿ jjba 🤍Où les histoires vivent. Découvrez maintenant