Chap 2 : Crises

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17 octobre 2020

Sur le chemin, plus il réfléchissait, plus ses pensées se bousculaient, formaient un brouillard dans sa tête, s'entassaient dans sa gorge. L'air de faisait plus lourd, plus chaud, le forçant à prendre de plus grandes bouffées d'air et il sut qu'il devait se dépêcher de se réfugier dans sa chambre d'hôtel. Cette pression ne fit qu'accentuer celle qui broyait ses poumons, et il haletait déjà en entrant dans l'hôtel.

Il poussa hâtivement la porte de sa chambre et la claqua derrière lui, sentant des fourmis dans les bouts de ses doigts. Il se laissa glisser le long de la paroi, reprenant difficilement son souffle. Bientôt, ses mains furent paralysées alors que des larmes longeaient ses joues, il pleurait et sanglotait, ses courtes bouffées d'air stoppées par des hoquets. Il sentait ce foutu air s'échapper, il sentait les murs se refermer, comme la gueule béante d'un loup.

Les pensées dans sa tête l'étouffaient, et dans ces moments-là, alors que la sensation qu'il allait mourir le faisait trembler de la tête au pied, malgré lui, il pensait à Lucas. Aux paroles rassurantes qu'il avait quand il faisait ces mêmes crises, aux gestes attentionnés. À sa patience. Il revoyait ses sourires compatissants. Ça lui donnait la nausée, à moins que ça ne soit la crise, il ne savait plus. Il se perdait tellement, depuis qu'il avait repoussé Lucas, mais il le fallait.

Ils étaient trop proches, et il avait peur de lui en dire trop, à chaque instant. À chaque crise, il suffoquait et les larmes qui l'étranglaient le tentaient à parler. Parler de son passé. Rien qu'à l'évoquer dans sa tête, il ferma les yeux le plus fort qu'il put, faisant tomber deux larmes qui vinrent mourir sur la peau froide de ses mains rigides. Il ne devait pas y penser, ça ne faisait qu'empirer sa crise. Il devait se focaliser sur des choses heureuses.

Il avait l'impression de chercher toujours plus loin dans ses souvenirs, et Squeezie figurait presque dans chacun de ses souvenirs heureux. Mais maintenant, maintenant qu'il était loin, partit pour toujours par sa faute, il devait se concentrer sur autre chose. Quelque chose qui faisait encore allusion à un sentiment joyeux, pas un qui avait été entaché par cette foutue nostalgie. Il pensait à sa communauté, bien que ce réconfort était maigre face à la perte d'un pilier comme Lucas. Un pilier majeur, sans qui les fondations étaient bancales.
Tiendraient-elles sous les bourrasques, sans lui ?

Parce que sans lui, cette nuit encore, il ne dormirait pas. Cette nuit encore, il laisserait l'obscurité l'englober et ses démons le consumer, alors qu'il resterait immobile, impuissant, bouffé de l'intérieur comme par un incendie au cœur d'une forêt, autrefois luxuriante, désormais asséchée et seulement animée par le brasier. Il n'est pas assez fort pour vaincre ses fantômes, alors il pleure, il tremble, il supplie en silence pour que tout s'arrête. Il subit.

Et quand tout se termine enfin, quand l'air redevient respirable, quand ses mains reviennent à la normale, quand les poids de rétractent, quand les peines se dissimulent derrière le cœur, il reste ainsi, immobile, des heures durant, ne voulant pas enclencher à nouveau la venue de ses terreurs nichées dans ses tripes.

Si les démons vivent en lui, il est un monstre. Un monstre de nuit ; un ami, un fils, un streamer le jour.
Mais un être dépourvu d'humanité aussitôt il se retrouve seul, dans le noir, caché de tous, loin de toute main tendue.

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J'ai l'impression que c'est de moins en moins cohérent, non ?

La musique sur Wattpad c'est débile, ça marche qu'au début du chapitre mais soit.

Bonne journée/soirée/nuit et buvez de L'EAU

Effet Papillon - LockzieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant