Effet Papillon - Lockzie

Chap 13 : Pour Toujours

Mais le simple fait de s'imaginer sourire, jouer, ignorer l'orage dans sa tête lui retourna l'estomac.

Merde, comment était-il passé du streamer souriant au fantôme qu'il était aujourd'hui ?

Il ne pouvait presque plus sourire sans avoir ce creux dans le ventre. Son présent n'avait plus rien à voir avec son passé, passé qu'il regrettait tant.

Et là, alors qu'il hurlait à l'aide dans sa tête, sur sa peau, même Locklear s'était tut, sûrement emporté avec les fragments de son cœur.
Et lui, il s'était jeté dans les flots. Avalé par le passé, rongé de regrets qu'il avait lui-même créé.

Il avait toujours essayé d'enfouir son passé, mais la bête s'était nourrie de ses craintes, de ses doutes, de ses chutes et aujourd'hui, elle habitait son corps et hantait son âme.

Chaque jour s'écoulait avec un poids de culpabilité supplémentaire, il devait se redresser. Après tout, il avait eu cette rare chance d'avoir une place privilégiée en tant que Streamer/Youtubers, et beaucoup rêvaient d'être à sa place.
Non, beaucoup rêvaient d'être Locklear, tous enviaient son masque.

Et qui lui avait prodigué cette place, offert cette chance ?

Il soupira, comme si ça ferait disparaître l'image rémanente de Lucas, alors qu'il n'était même pas sûr que la Mort l'effacerait.

Il réussit à se lever, s'habiller mais là, face à la caméra, ça faisait plusieurs minutes qu'il était paralysé, le bras tendu. Il ne voulait, pouvait pas.

S'il faisait une crise ?
S'ils remarquaient ?
Si on voyait ses bandages ?
Si un de ses amis voyait la vidéo ?
Ou pire, s'il voyait la vidéo ?

Il verrait tout de suite que quelque chose clochait.

Mais il ne l'a verra pas. Il ne verra rien.

Parce que Lucas n'est pas comme Baptiste.

Lucas a déjà tourné la page.

Lucas l'a déjà oublié.

Il vit immédiatement sa vue se troubler à cette pensée, et il frappa des poings sur son bureau. Il envoya plusieurs objets contre le mur, ses larmes s'écrasant lamentablement au sol.

Non, il ne pouvait pas oublier.
Tout ce qu'ils avaient vécu, ensemble. Toutes les épreuves, tout les rires, les longues heures ensemble.

C'était marquant, c'était… Important ?

On a jamais été amis !

Ses propres mots lui donnèrent le vertige, et il balança une tasse à travers la pièce, qui éclata en morceau sur le sol. Il n'avait pas pu le croire, il savait.

T'as osé te FOUTRE DE MOI…

Il savait.

TOUT CE TEMPS…

Il savait…

Va te faire foutre, Locklear.

Pas vrai..?

Et ne t'avises même plus de me regarder.

Il déglutit, ravalant ses larmes alors que son corps lamentable s'échouait dans le chaos que sa peine misérable avait créé.
Comme toujours.

Tu me dégoûte.

S'en fut trop pour Baptiste, qui se pencha sur le côté pour vomir, agenouillé comme un animal, entre sa colère et sa peine, entre ses larmes et ces débris de tasse.

Il voulait hurler mais sa gorge était déchirée par la peine.

Pleurer mais ses yeux étaient secs.

Le rattraper, mais il était trop tard.

Revenir dans le passé, mais les secondes s'écoulaient toujours.

Son monde s'écroulait.

Il restait seul, entre le vide et le trop plein.

Sans savoir s'il chutait toujours, ou s'il avait déjà atterri.

Pourtant, il sentait tout le poids du vide englober son corps, mais il ressentait ses os brisés à la suite de la chute.

Il était tout et rien.

Il avait mal à cause de tout.

Mais il ne lui restait rien.

Rien.

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Allô ALUIL !

Comment vont mes pignoufs préférés ? (Prenez pas la conf molo on a pas élevés les torchons et les serviettes ensemble.)

Alors votre rentrée ? Moi j'ai pas le prof que je voulais et mon emploi du temps pue le zob sinon ça va, on voulait déjà rentrer une poule dans le lycée mais c'est rien c'est le bac pro.

En parlant de bac je le passe cette année la chiasse est à son maximum.

Sur ce, bonne journée/soirée/nuit et n'oubliez pas votre TROUSSE.