Chap 18 : Retrouvailles.

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26 décembre 2020

Le jour vint et il se préparait pour y aller, enfilant un sweat pour couvrir ses bras, qu'il ne pansait pas, pour éviter d'attirer l'attention dessus.

Mais là, face à la porte d'entrée, il se figea.

Est-ce qu'il avait réellement envie de voir tout ces gens, est-ce qu'il en avait le courage ? Pas vraiment. Ça faisait plusieurs mois qu'il ne côtoyait plus personne, et retourner à la vie sociale d'une manière si brusque n'avait pas l'air d'être une bonne idée, après réflexion. Mais il avait promis, aussi il prit une grande bouffée d'air et quitta le confort de son appartement pour s'aventurer dans la rue où tout lui paraissait hostile.

Il se faufila dans le métro, emmitouflé dans son sweat. Il essayait de se focaliser sur la musique dans ses oreilles mais il ne pouvait empêcher son esprit de psychoter. Et si cette fille sur sa droite le fixait ? Ces deux jeunes hommes riant aux éclats se moquaient sûrement de lui. Il sentait l'angoisse monter en lui, et malgré tout ses efforts, il voulait, devait fuir.

Il sentait cet instinct irrépressible monter le long de sa gorge, lui hurler au fond de ses entrailles de prendre ses jambes à son cou. Il savait que l'air allait s'épaissir et l'étouffer. Il jeta un regard désespéré à l'écran qui affichait les stations restantes ; il en restait deux avant la sienne. Il soupira, essayant de reprendre le contrôle.

C'était une quinzaine de minutes, qu'est-ce que ça pouvait changer ?

Beaucoup pour lui, mais il se concentra sur le son dans ses écouteurs, essayant de ne pas prêter attention au monde l'entourant.

Finalement, après un quart d'heure qui semblait être une éternité, les portes s'ouvrirent et il se fraya hâtivement un chemin entre les nombreux corps qui s'agitaient, puis il entama la marche jusqu'à chez Arif.

Une fois face à la porte, et malgré lui, pour la promesse qu'il avait faite, il leva le poing nonchalamment et toqua sur le dernier rempart qui se dressait face à cette sociabilité tant redoutée. Alors qu'il priait pour que personne n'ouvre, il ne put que soupirer en entendant la porte s'entrouvrir, pour laisser paraître le visage de

- Merde, Corentin ! Je pensais pas que tu serai là.
- Toujours présent, et toi ? Tu renais de tes cendres ?
- On peut dire ça, ouais.

Corentin se tourna vers l'intérieur de l'appartement, sa voix s'élevant dans celui-ci.

- Eh, Lock reprend du service !

Il reconcentra son attention sur le susnommé, qui était rouge de gêne ; lui qui ne voulait pas attirer l'attention

- J'espère que t'es toujours aussi énergique, parce qu'on a quelques coincés, là.

Face au visage perplexe de Baptiste, il s'expliqua davantage.

- Bah y en a un qui tire la tronche depuis un temps, on arrive trop rien à faire, mais toi tu devrai réussir, pas vrai ?
- Qu'est-ce qui te fait penser que moi j'y arriverai ?
- Bah, c'est ton Lucas, non ?

Le cerveau de Baptiste arrêta immédiatement de prendre toute information extérieure alors que tout son corps s'était mis en alerte. Il sentait ses mains devenir moites, son estomac se tordre, sa gorge se serrer et sa salive devenir pâteuse dans sa bouche alors même qu'il se persuadait avoir mal entendu.

Merde, il avait été tellement focalisé sur sa phobie sociale qu'il n'avait pas envisagé la possibilité qu'il soit là.

Mais c'était pourtant une évidence.

Il se serait claqué le front s'il navait pas été face à Corentin. Il revint à la réalité quand Corentin essaya de le tirer par la manche, en vain. Il était fixement ancré dans le sol, bien plus que si l'on avait mit ses pieds dans du ciment ; d'autant que son corps entier était rigide comme la pierre.

- Gros, tu viens ?

Sans réfléchir, il nia de la tête, le cou si raide qu'il bougea à peine.

- Quoi ? Pourquoi ? Il est sur le balcon, de quoi t'as peur, là ?

Il ne pouvait parler et pourtant il savait pertinemment qu'il ne pouvait plus prétendre que tout était normal ; le masque s'était brisé à la simple évocation de son nom. Arif et Corentin le fixaient déjà, des mines incompréhensives sur le visage.

- Baptiste, youhou ?

Il eu envie de dire tellement de choses en même temps que les mots s'emmêlèrent dans sa gorge pour ne former qu'un bruit étrange, qui n'avançait pas réellement la conversation.

- Bon allez viens, c'est jamais que Lucas.

Il le tira et la rigidité des jambes de Baptiste sembla s'évaporer au détriment d'une mollesse presque étonnante pour un corps humain. S'il avait pu se laisser lamentablement tomber au sol, il l'aurait fait. Mais il ne fit rien d'autre que de suivre les mouvements d'Arif, chaque pas faisant s'alourdir son cur un peu plus. Il se stoppa dans le salon, l'air idiot face à Arif qui lui tendit une bière. Il l'a prit et remit difficilement son sourire sur son visage.

- Désolé, j'ai déjà un peu bu avant de venir, j'suis bizarre quand j'ai bu.
- T'en fais pas, mais c'est pas très fairplay de pas nous avoir attendu !
- J'en prends note pour la prochaine fois.

Il sourit maladroitement et aussitôt qu'Arif disparu à l'angle d'un mur, Baptiste se tourna, posa sa bière et se dirigea, presque machinalement, jusqu'à la baie vitrée qui menait au balcon. Ses yeux s'écarquillèrent et son souffle fût coupé, balayé d'un coup sec. Il ne l'avait plus vu depuis des mois, hormis à travers des photos, et il lui semblait qu'il n'était encore qu'une image, des pixels stupides sur un téléphone.

Pourtant, il lui suffisait de franchir ce cadran de porter, pousser la masse en verre pour l'atteindre ; mais ça paraissait si loin, si dur, impossible. Inimaginable de le voir là, ici, comme ça, de le voir tout court.

Et lui, est-ce qu'il le voyait ? Est-ce qu'il le verrait, le reverrait ? Est-ce qu'il l'ignorerait et passerait à côté de lui sans un regard ? Ou est-ce qu'il le regarderait de haut en bas comme lui le faisait à l'instant ?

Il s'attardait sur le moindre petit détail, voulant imprimer cette image sous ses paupières comme s'il allait se volatiliser, à nouveau. Alors qu'il allait s'avancer, le voir de plus près, peut-être même l'atteindre, un mur de béton se forma face à lui.

Mais c'était une question qui l'avait stopper net.

Comment allait-il réagir ?

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WESH LES BOYZZZ

Toujours vivante toujours la banane vous en faites pas.

Gros chapitre pour me rattraper, j'suis pas trop une connasse.

Cette histoire est maudite, entre le cahier dans lequel j'ai écrit toute l'histoire qui disparait, l'ordi qui bug, le tel sur lequel j'ai pas tout recopier, les dizaines d'OS qui trainent partout, parce que des fois j'ai des idées pour plus tard dans l'histoire et faut pas que je les perde, et les 700 cahiers où j'ai commencé à recopier mais qu'il manque toujours des bouts je vous jure que c'est un miracle que je m'y retrouve.

Bref normalement je reviens, si je finis pas de nouveau à l'hosto ou jsp où mdr.

Sur ce, bonne journée/soirée/nuit et n'oubliez pas de vous brosser les dents.

Effet Papillon - LockzieOù les histoires vivent. Découvrez maintenant