Baisers salés (Terminée)

Chapitre 17 - Le secret d'Angèle

Jeudi matin, alors qu'Angèle avait annoncé la veille à son ami qu'elle comptait revoir Paul pour mettre les choses au clair, le blond fut réveillé à l'aube. Avec Fabrice, ils avaient décidé qu'ils se feraient une journée entre mecs. Parce qu'avec toutes ces femmes autour d'eux, ils n'avaient plus vraiment été tranquilles depuis leur arrivée à la mer.

— Alors, tu comptes le contacter ?

Tandis que Fab était en train de charger la voiture, Ange, un croissant à la main, se faisait en retard un petit-déjeuner de roi.

— De qui est-ce que tu...

Fabrice ne finit pas sa phrase. Aujourd'hui, Ange n'était pas décidé à jouer à l'imbécile.

— Non, pas encore. J'espère juste qu'il va me déshériter et que je n'entendrais plus parler d'eux.

— Fab...

— Je sais ce que tu penses. Que j'ai une famille qui s'intéresse à moi, même si c'est par intérêt. Mais toi aussi t'as une famille. Il te suffit juste d'aller la voir et de parler avec elle pour arranger les choses.

— Tu sais que c'est faux.

— Ils ne t'ont jamais considéré comme un meuble !

— Non, ils me voient comme un détraqué !

Les yeux d'Ange croisèrent ceux de Fabrice. Cela clôtura leur petite discussion sur leurs proches.

— T'as choisi la destination ? demanda le blond en jetant une œillade à la tente voisine qui, s'il en croyait les soupirs agacés qu'il entendait, s'apprêtait à faire sortir une Luce vénère.

Lui arrivait-il d'être calme ? Même si Ange ne la connaissait pas beaucoup, il se doutait qu'elle était tout le temps ainsi. A moins qu'il fut celui qui la rendait comme ça... Non, c'était impossible.

— J'ai entendu dire qu'il y avait un coin randonnée sympathique à une cinquantaine de kilomètres.

— Chouette, on va se la jouer Indiana Jones ! rigola Ange.

Malgré tout, ses yeux ne croisèrent pas ceux de son ami, car comme il l'avait deviné, une Luce à moitié endormie émergea de la tente. Avec sa queue de cheval sur le côté à moitié défaite, son short laissant apparaître des cuisses galbées et sa brassière qui visiblement, était un peu trop petite pour ses seins, elle ressemblait à une tentatrice.

— Arrête de rêver mec, t'as vu la même chose que moi hier. On s'est fait avoir, et en beauté !

L'annonce de Fabrice le fit soupirer. Il eut envie de lui répondre qu'il ne fallait pas se fier aux apparences et lui parler d'Angèle. Mais il se rappela qu'il avait promis à son amie de ne pas révéler son secret. Pas ici en tout cas.

— Bref, cette randonnée ! souffla Ange en tapant dans les mains.

Aussitôt, Luce sursauta. Apparemment, elle s'était cru seule. Le blond se dit alors qu'il se vengeait comme il pouvait.

***

Vers le coup des treize heures, les deux amis décidèrent de prendre leur pause. Quelque peu dépaysés au milieu de toute cette végétation et ses chemins difficiles, ils ne s'étaient pratiquement pas reposés. Seuls les bruits de la nature avaient fait la conversation.

— Elle ne l'aime pas.

Désormais, Ange n'en pouvait plus. Il ressentait le besoin de partager avec son meilleur ami la situation de celle qu'il avait pris sous son aile.