Chapitre 46 - Le début d'une nouvelle aventure

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Début octobre

— Attention à ce carton Ange, comme tu as dû lire dessus, il y a marqué « fragile ».

— Ah ouais ?

Le roulement d'yeux de Fabrice fut des plus grands. Comme toujours son ami ne faisait pas attention aux détails.

Heureusement qu'il y avait les déménageurs qui eux, étaient sérieux. Enfin, Fabrice osait l'espérer du moins. Parce qu'après tout, il les payait une fortune pour ce déménagement.

— Et si tu te reposais un peu ? proposa le châtain en priant pour que ça suffise à stopper son meilleur ami qui avait décidé de mettre la main à la pâte.

— Je fais un travail si merdique que ça ?

Fabrice fuit le regard de son pote. Il n'avait pas envie qu'Ange aborde le sujet du travail et encore moins du fait qu'on lui avait longtemps répété qu'il était une merde. Oui, son ancien patron avait été un connard, mais ce n'était pas une raison pour en parler tout le temps.

Lui par exemple, ne parlait pas tout le temps de sa famille.

— Ouah, ça c'est vraiment cool de ta part ! rouspéta Ange.

Sa barbe avait repoussé et désormais qu'il n'avait plus à se présenter devant sa famille, il avait décidé de laisser ses poils vivre leur vie. Ça lui donnait un air... Fabrice n'aurait si dire. Mais ça lui donnait un air, ça c'était certain.

— J'ai pas payé le service de déménagement pour que mon ami se pète le dos.

— Bien rattrapé, commenta Ange avant de venir s'asseoir à côté de Fabrice.

Ça y est, la paix revenait.

— Tu es sûr que ton ancien propriétaire va laisser ta nouvelle adresse dans la boite aux lettres pour que les prochains locataires fassent suivre ton courrier ?

Le rire d'Ange fit comprendre à Fabrice qu'il avait été bien naïf rien qu'à prononcer cette phrase. Bah oui mais les gens bien, ça existait encore. C'était un peu en voie de disparition, mais il y avait quelques individus qui résistaient. Enfin, Fabrice osait l'espérer.

— Non, absolument pas. Attends, je viens de lui dire que je me barrais de son trou à rat, il doit l'avoir de travers. Mais au pire, tu sais quoi ? J'en ai rien à foutre.

Ange avait quitté son boulot dans le même état d'esprit. Toutes ces chaînes qui autrefois l'avaient gardé prisonnier, il s'en était libéré. Et la plus difficile à retirer, il l'avait vue récemment. D'ailleurs, il lui arrivait encore d'avoir des flashs du visage de sa mère. Mais le jeune homme l'avait dit, il devait partir. C'était certain désormais. C'était le mieux à faire.

— Le plus important, c'est que tu aies transmis la nouvelle adresse à ton patron, pour l'envoie des papiers de fin de contrat.

Même ça, Ange s'en foutait. Bien sûr, il ne savait pas de quoi serait fait le lendemain, mais il n'avait plus envie de vivre en pensant à la veille.

Ce tour dans le bar où il pariait autrefois, cette discussion avec ses anciens camarades de jeu, cette bagarre avec ce conducteur, il le comprenait désormais : il avait souhaité faire son adieu à ses anciennes occupations. Et désormais que c'était derrière lui, il ne comptait plus repenser au passé.

— Tu comptes le dire à Luce que l'on rejoint sa ville ?

Bon, presque tout son passé.

Le regard surpris d'Ange fit comprendre à Fabrice que son ami ne s'était pas attendu à ce qu'il pose la question.

Baisers salés (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant