Chapitre 40 - Les ennuis

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Durant plusieurs jours, Luce fut de mauvaise humeur, au plus grand dam de Claire qui dut supporter les réflexions de son amie. La châtaine avait bien compris que l'agacement de la brune était né d'une phrase ou tout simplement du comportement d'Ange, mais ne voulant pas s'attirer la foudre, elle avait préféré laisser couler.

Et elle laissa faire, jusqu'au vendredi, date à laquelle Claire se dit qu'il était temps de faire comprendre à Luce qu'elle ne méritait pas qu'elle s'en prenne à elle ainsi. Parce qu'après tout, elle n'était pas son souffre-douleur. Claire avait naïvement cru que son amie l'avait compris, durant les vacances à la mer, mais visiblement, elle venait de l'oublier.

— Écoute, je sais que tu es e colère contre Ange, d'ailleurs peut-être qu'extérioriser la chose en en parlant te permettrait de ne plus être une boule de nerfs, mais sache que je n'y suis pour rien moi. Alors s'il te plaît, arrête de me traiter comme si j'étais la pire des personnes.

Le cœur battant à folle allure, la châtaine regarda le visage de son amie se fermer. Allait-elle encore recevoir une horde de réflexions blessantes ? Est-ce que Luce allait encore dire qu'elle ne comprenait rien ? La brune avait-elle oublié que Claire aussi avait eu une histoire de vacances et qu'il lui était aussi difficile de retourner à sa routine ?

— Tu ne l'as pas entendu, souffla tristement Luce.

Surprise par cette déclaration et le fait que son amie montre sa faiblesse plutôt que de monter, comme d'habitude, sur ses grands chevaux, Claire attendit la suite.

— Il est devenu froid et distant, d'un seul coup. Il ne m'a même pas vraiment dit au revoir, il a juste dit qu'il raccrochait. Tu te rends compte du culot qu'il a eu ? Il m'appelle super tard, pour me parler de Fabrice qui veut quitter la ville puis sans raison, il me fait comprendre qu'il n'a plus envie de parler.

Claire s'assit sur le rebord de la commode et soupira. Elle n'aimait pas voir Luce contrariée ainsi. Mais elle se doutait aussi que son amie ne lui disait pas tout.

— Et depuis ce jour-là, vous ne vous êtes plus reparlé ? s'étonna-t-elle en fronçant les sourcils.

Lequel des deux était le plus borné ? Ça, elle se le demandait encore.

— Tu crois vraiment que je vais être idiote au point d'envoyer un message au mec qui m'a presque raccroché au nez ? Attends, tu me prends pour qui ?

— Je te prends juste pour la femme qui a vécu des choses avec lui durant ses vacances. Je te prends pour celle qui passera au-delà de cette blessure d'ego et qui réalisera qu'elle peut perdre beaucoup en faisant la tête à Ange.

Parce que Luce commençait à froncer les sourcils, signe qu'elle allait répliquer, Claire ajouta :

— Bien ! Sur ce, j'espère que tu seras moins exécrable quand je rentrerai du boulot et te souhaite une bonne journée. Des dossiers m'attendent, il faut que j'y aille.

***

Pendant toute sa journée de travail, Luce fut irritable. Ce fut simple : rien ne se passa comme elle l'avait souhaité. Les pianos se moquaient d'elle en jouant aux rebelles. Les clients étaient désagréables. Son patron aussi.

Alors lorsqu'elle quitta les lieux, quelques heures plus tard, elle s'empressa d'envoyer un message vocal à celui qui pourrait parler avec elle de cette ambiance insupportable : Dorman. Il était le seul à devoir subir une attaque invisible mais oppressante de l'état d'âmes des clients.

— Raconte-moi, comment ça se passe ?

Assise sur un tabouret du bar où Dorman devait jouer ce soir, Luce attendit que son ami lui fasse un résumé complet de sa nouvelle expérience professionnelle.

Baisers salés (Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant