Baisers salés (Terminée)

Chapitre 27 - L'erreur de diagnostique

De la surprise, l'émotion principale de Luce passa au désir. Les mains d'Ange dont l'une était toujours posée sur sa joue et la seconde accrochée à sa taille, lui firent tourner la tête. Depuis combien de temps un homme ne l'avait pas embrassée ?

Si elle avait eu un moment d'égarement après son accident, instant durant lequel elle avait fait n'importe quoi, elle était vite tombée en dépression par la suite et avait ainsi fait ses adieux à la gent masculine.

Cela faisait des années par conséquent qu'aucun homme ne l'avait touchée comme était en train de faire Ange et même si en soi, aucun de ses gestes n'étaient déplacés ou trop poussés, elle avait l'impression de brûler de l'intérieur.

La force involontaire de ce corps contre elle, cette barbe naissante qui lui avait gratté la joue quelques secondes plus tôt, lorsqu'il avait quitté ses lèvres pour lui murmurer qu'il était là, avec elle, tout était parfait.

Mais les doigts de la jeune femme qui commençaient à se perdre dans une chevelure dense, la puissance avec laquelle elle répondait au baiser d'Ange, le gémissement qui s'échappa d'entre ses lèvres charnues qui faisaient des miracles, furent peut-être les responsables du recul de son partenaire quelques secondes plus tard.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? s'étonna-t-elle.

— Euh... Ouah, souffla Ange. Attends, c'est... tu n'as pas donné ton autorisation pour que j'arrête de t'embêter avec mon histoire au moins ?

Luce manqua d'éclater de rire, mais elle se rendit vite compte que la question du jeune homme était sincère.

— Bien sûr que non ! rétorqua-t-elle alors. Tu n'es pas un monstre. Et les gens changent. Je crois que je serais plutôt mal placée pour dire le contraire.

Heureusement que la brune ne pouvait pas le voir en ce moment, car Ange n'avait jamais su cacher ses émotions et que son visage contrarié le trahissait. Un doute, vicieux, venait de s'infiltrer en lui et ne semblait pas vouloir le lâcher.

— Donc je ne te fais plus penser à Ethan ?

Il l'agaçait, il le sentait. Il s'agaçait lui-même. Mais les choses étaient trop importantes pour qu'il fonce sans réfléchir. Puis il y avait cette horde de questions qui l'écrasaient tels des zombies se montant l'un sur l'autre pour l'atteindre le premier.

— Est-ce ta technique pour m'annoncer que finalement, tu ne veux plus de moi ?

— Non ! Surtout pas ! s'exclama Ange et la panique dans sa voix réconforta Luce.

— Alors qu'est-ce qu'il se passe ?

Il s'en voulut de l'inquiéter. Mais c'était plus fort que lui. Sans même s'en rendre compte, il s'était mis à réfléchir à la situation. Il avait cherché la moindre petite coquille. Et justement, il avait buté contre plusieurs. Plusieurs qu'il devait éclaircir pour s'assurer qu'elles soient bien inoffensives.

— Est-ce que je suis le deuxième conseil de Claire ?

L'hésitation qu'il lut sur le visage de Luce le fit soupirer.

Certes, la grande perche avait dit à la brune qu'il pouvait l'aider, mais elle ne lui avait pas dit de sortir avec lui pour se soigner. Pourtant, l'espace de quelques secondes, le doute s'était immiscé dans l'esprit de la jeune femme.

Et c'était quelques secondes de trop justement.

— Oh putain c'est pas vrai, murmura Ange pour lui-même.

Comment avait-il pu croire que Luce, cette femme magnifique et caractérielle avait pu songer ne serait-ce qu'une seconde à ce qu'ils auraient pu être tous les deux ? Il se sentait con. Vraiment très con désormais.