Chapitre 11 : suivre la carte

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Une brise fraîche que je n'avais jamais ressenti auparavant, autant que je me souvienne, vint caresser délicatement mon visage. Le Labyrinthe était froid, il y régnait une ambiance lourde, inquiétante. Plusieurs fois je voulu rebrousser chemin, mais je m'y abstenais.

Je tournai à gauche, à droite, suivant toujours scrupuleusement la carte. Je ne savais pas depuis combien de temps je courrai, mais mes jambes commençaient à fatiguer.
Je m'assis quelques minutes contre un mur afin de reprendre ma respiration. Je ne savais pas ce que je faisais. J'étais entrée dans un immense labyrinthe sans rien y connaître.

Je n'avais pas vraiment de notion du temps, mais je savais bien que je courrai depuis au moins 5 heures. Je passai devant de grands murs couverts d'une liane épaisse semblant conquérir une majorité du Labyrinthe. Je n'en pouvais plus. Je voulais craquer. Je n'avais même pas pris d'eau, ni de nourriture. Ma gorge me brûlait atrocement, mes jambes étaient engourdis et chaque respiration était une épreuve. Mais je ne voulais pas abandonner. Je m'étais aventurée dans le Labyrinthe, je n'allais pas me laisser abattre si facilement. Je me remis en route.

A tout moment je pouvais repartir, retrouver le Bloc et ne plus jamais m'aventurer ici, mais je ne pouvais pas. J'avais fait le plus dur. Pourtant, chaque pas était désormais un supplice. J'ai plusieurs fois craqué, pleuré. Mes coupures au ventre n'avaient pas totalement cicatrisé et j'aurais mis ma main à couper qu'elles s'étaient ré-ouvertes.
J'avais mal, soif, faim, et peur. Je voyais au dessus de moi. Le ciel bleu prenait une teinte plus foncée. Des hurlements effrayants commençaient à se faire entendre. Les Griffeurs. La manière dont Alby m'en avait parlé m'avait restreint d'aller ici. J'aurais du écouter ma raison. Pourquoi je n'ai pas réfléchi ? Je n'ai aucune idée de ce que je fais. C'était totalement idiot. J'étais totalement idiote.

J'avais la tête baissé, me souciant toujours  de l'endroit où j'allais. Savoir où je me situais était là seule chose qui m'empêchait de me rouler en boule et d'attendre mon heure.
Quelque chose me bloqua dans ma route. Un grand mur. Il était vierge, gris.
Je regardai plusieurs fois la carte. En aucun cas il n'était inscrit qu'un mur épais bloquait le passage.

Un bruit aigu sortit de ma poche. Le cylindre métallique vibrait tout en émettant un petit son désagréable. A côté du 7 se trouvait une flèche qui se tournait vers le mur.

- Tu vas enfin me servir à quelque chose, murmurai-je.

Le Labyrinthe - Newt (terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant