Chapitre 42 : il comprendra

1.4K 44 5
                                    



EXTERNE

Ses oreilles bourdonnaient. Se tenant fermement le ventre, ses jambes ne supportaient plus son poids. La main ensanglantée, son corps s'écroula bruyamment en toussant, laissant échapper du sang à travers sa bouche.

Tout passait en revue dans sa tête : son arrivée, sa rencontre avec ses amis, ses peurs, ses espoirs et sa joie de savoir que tout n'était pas perdu. Sa joie de savoir qu'il y avait une sortie au Labyrinthe. Sa joie de savoir que son calvaire était terminé. Sa joie de savoir que bientôt tout le monde allait enfin pouvoir voir l'extérieur.

Pourquoi cela devait se terminer ainsi? Quelle injustice. Tout faire pour aider les autres, tout faire pour que tout le monde soit un maximum heureux. Tout ça pour ça? Pour finir de cette manière?

Pas besoin d'être en colère, triste ou énervé.
Aucune émotion. Son ressenti n'était pas là. Son cœur essayait d'envoyer de l'oxygène, faire marcher ses poumons. C'était trop tard. Elle avait faillit à sa mission. Alby lui avait demandé une chose et elle n'avait pas réussi.
Elle ne voyait plus rien. Elle mit sa main pleine de sang sur sa joue à lui. Les larmes ne coulaient pas.
Cependant, une partie d'elle voulait être ici. Elle savait que son acte n'était pas vain, loin de la. Elle ne voulait aucun regard de pitié. Elle venait de sauver son ami, elle venait de lui permettre de vivre, elle venait de lui offrir la chance d'avoir un avenir heureux.

- S'il te plaît, s'il te plaît, supplia t-il.
- Tout va bien, tout va bien, trembla t-elle.
- Arrête ! ARRÊTE ! s'étrangla le jeune homme en pressant sa tête contre la poitrine de la jeune fille.

Il lui agrippa fermement la main et la pressa contre sa joue. Elle sourit. Elle savait qu'il allait survivre. Il le devait. Elle ne se le pardonnerait pas. Il allait se battre et finir ses jours heureux, vivant,  comme tous les autres.

- Vis, susurra t-elle, je t'en supplie, vis, pour moi, pour eux, pour tout le monde.

Il la prit dans ses bras, la laissant échapper un soupir de douleur.

- Pitié, pas toi.

Il pleurait, abondamment, il n'arrivait pas à s'arrêter. Il aurait voulu hurler, hurler à la mort. Hurler pour faire savoir au monde entier que tout ceci était injuste. Que depuis le début, tout était injuste. Pourquoi eux, pourquoi avaient-ils été choisis ? Ils n'avaient rien de spécial. L'univers était donc si cruel?

- Newt, peina l'adolescente, je t'ai-
- ... NON! Pas d'adieux! Pas de scène dramatique ! On va te sortir de là! On va te sauver! On s'en sort toujours pas vrai? s'affligea le jeune homme en arrachant un morceau de son tee shirt pour faire un bandage et stopper l'afflux de sang qui devenait dangereusement mortel.

Dans un dernier soupir, la jeune fille sourit. Elle avait toujours admiré sa bravoure et son optimisme.

- Je t'aime Newt.

« Newt, pensa t-elle, Newt comprendra. »

Un voile noir recouvrit ses yeux.

Si seulement elle savait.

Le Labyrinthe - Newt (terminé) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant