Les vacances de Béatrice

21 Journée relâche pour les filles !

Quand Béatrice se réveille, le soleil est déjà bien haut dans le ciel. Elle entend Stéphanie qui s'affaire dans la cuisine. Elle prend le temps de se réveiller en repassant le film de la veille dans sa tête. Elle n'arrive pas à se rappeler le moment où elles sont rentrées dans le chalet. Finalement, elle laisse tomber sa réflexion et se met à chantonner une comptine tout en jouant avec la poupée qu'elle trouve au pied de son lit.

Stéphanie, l'entend dans le babyphone et passe sa tête par la porte :

- Salut petite marmotte.

Pour toute réponse, Béatrice se met debout dans son lit et lui tend les bras. Stéphanie la prend et la porte dans la cuisine, tandis que Béatrice lui fait un long câlin.

Stéphanie vérifie si le biberon de chocolat qui attendait dans une casserole d'eau chaude est encore assez chaud. Elle juge que ça peut aller, alors elle se dirige vers la terrasse. Elle s'installe dans un fauteuil et cale sa petite sœur contre son bras, puis lui présente la tétine que Béatrice accepte avec un large sourire. Elle n'aime pas être traitée en bébé, mais boire du lait chocolaté dans un biberon donné par sa sœur, ça, ça ne se refuse pas ! D'ailleurs, c'est plus fort qu'elle. Elle accepte tout de Stéphanie. Elle est son modèle et est tellement douce avec elle. Pas comme Alexandra qui lui crie toujours après !

Le biberon fini, Béatrice veut se redresser. Stéphanie l'aide un peu. C'est alors que Béatrice fait entendre un énorme rot, qui la surprend elle-même. Stéphanie éclate de rire :

- Et ben dis-donc ! Ça, c'est du rot !

Béatrice éclate dans un fou rire complètement hors de tout contrôle. Stéphanie sent même la couche de sa petite sœur se réchauffer. Béatrice ne s'en rend même pas compte. Elle rit à gorge déployée. Son rire communicatif a entrainé Stéphanie. Quand elles commencent à se calmer, un simple regard de l'une vers l'autre les fait repartir de plus belle. Au bout d'une bonne demi-heure, Stéphanie réussit à dire à Béatrice :

- Caroline et Marjorie viennent manger avec nous à midi. Il faut t'habiller.

Stéphanie se lève en gardant sa sœur dans ses bras et se dirige vers la salle de bains en la serrant contre elle. Elle sait que si leurs regards se croisent à nouveau, elles repartiront dans leur fou-rire. Elle l'aime cette petite sœur ! Elle avait été choquée quand ses parents lui avaient annoncé sa venue au monde. Elle se trouvait trop grande pour avoir un nouveau petit frère ou une nouvelle petite sœur. Mais le jour où elle avait tenu ce bébé dans ses bras, son cœur avait été conquis. Leur maman n'avait pas besoin de lui demander de l'aider. Elle était toujours volontaire quand il s'agissait de Béatrice. Elle savait comme personne lui calmer ses angoisses, et même ses caprices, sans jamais y céder.

Quand leur mère faisait tout pour faire grandir Béatrice (et lui aurait fait prendre des hormones de croissance, si leur père ne s'y était pas opposé) Stéphanie profitait de sa petite taille pour la faire passer pour plus jeune. Elle l'emmenait partout avec elle, prenant les transports en commun, Béatrice dans une poussette, jusqu'à ce que leur mère la vende à un vide grenier.

Un jour, Béatrice avait 6 ans mais paraissait en avoir 2, 2 et demi, Stéphanie, qui tentait de repousser les avances d'un garçon un peu trop entreprenant, fit passer sa sœur pour sa fille. Béatrice, qui ne manquait jamais une occasion de jouer le jeu que sa sœur lui faisait faire, avait fait semblant de faire un caprice pour un jouet. Le garçon l'avait prise dans ses bras et elle lui avait fait pipi dessus en criant : « Maman, maman ! » et en tendant les bras vers Stéphanie. Le garçon l'avait mise dans les bras de celle-ci et était parti, presque en courant. Il ne l'importuna plus jamais.

- Non ! J'y crois pas. Tu lui as fait pipi dessus, Bébé !

- J'avais trop envie !

- Heureusement que maman m'a obligée à mettre une de tes culottes et un short de rechange dans mon sac !