Lonely

12: Your hurtful words

~Tes mots blessants~

Sur le bitume, je revois ton regard, déçu, dégoûté, presque écoeuré. J'entends à nouveau ta voix prononcer ses paroles, qui sont encore bien trop douloureuses.
Ces mêmes paroles, qui m'ont réduite à néant pendant un temps bien trop long. Elles continuent de résonner dans ma tête, je ne sais pas quoi faire. Je ne sais plus.
J'ai mal.
Tu m'as fait du mal.
Parfois, j'oublie, à vrai dire, tout ce que tu m'as dit, mais quand tes mots ravageurs reviennent se mélanger à mes pensées tel un ouragan dévastateur, je te déteste.
Parce que tu n'es pas censé me faire de mal, ce n'est pas ton rôle, merde !
Tu dois m'aimer !
Me protéger, mais pas me faire souffrir !
Sache que tes mots ne m'ont pas tué ce soir-là, non, il en faut bien plus pour ça, mais quelque chose est mort en moi aujourd'hui, par ta faute à toi...
Et le pire, c'est que je n'arrive pas à te détester malgré tout ce que tu m'as fait.
Et c'est moi qui me déteste pour ça...

Selya ELMAS

Je pousse un long et dernier soupir avant d'éteindre mon réveil qui vient d'annoncer le divorce entre mon lit et moi, pour une stupide rentrée scolaire.

La vie est injuste.

Note pour moi-même : Ne plus jamais faire un marathon Harry Potter suivi d'Avengers avec sa meilleure amie le week-end avant la rentrée. Plus jamais.

Je me lève de mon merveilleux lit douillet, pour ouvrir les rideaux et prendre l'air sur mon balcon. La vue est digne d'une carte postale, l'aube qui surplombe l'océan Pacifique. Un des rares moment où il faut frais à cette période de l'année, c'est pour ça que j'aime tant me lever tôt. Je prends une grande inspiration, l'air matinale embaume mes poumons. Plein de souvenirs me reviennent, ses yeux émeraude, qui me hantent, que je remplace rapidement par des iris saphir que j'ai beau détester mais qui me font sentir en sécurité.

Je quitte aussi mon peignoir en satin et pénètre dans la douche. L'eau glacée comme à son habitude ne réussit pas à m'empêcher de penser. C'était il y a une semaine, et la scène tourne en boucle dans mon esprit. Je n'aurais pas dû. Pourquoi j'en avais aussi envie que ça. Pourquoi lui, mon pire ennemi ? Aucun mec, n'avait posé ses mains sur moi depuis 6 mois, ne m'avait embrassé, parce que je n'en avais laissé aucun. Cette merde était finie pour moi.

Mais bordel pourquoi il a fallu que je le laisse lui !

Pourquoi il arrive presque à faire tomber mes barrières, alors que je garde le contrôle ?

Pourquoi quand je regarde ses iris, j'ai l'impression de voir le reflet de mon âme ? Et pourquoi ça m'excite autant que ça m'effraie ?

Je coupe l'eau mi en colère, mi frustrée, puis pars me faufiler dans mon dressing. J'enfile un pantalon blanc large mais centré à la taille avec un crop-top vert, ça fera amplement l'affaire pour un jour de rentrée.

Quelqu'un frappe à la porte de ma chambre. Je tombe sur mon frère encore vêtu d'un simple jogging laissant son torse à l'air, avec ses cheveux fraîchement ébouriffés.

- Tu ne pouvais pas attendre que je descende déjeuner ?

- Il fallait que je te parle.

- À propos de quoi ? Pour que tu viennes me déranger.

Je sors ma trousse à maquillage et mon lisseur et commence à me préparer dans la salle de bain. Il me rejoint et s'adosse au mur.

- C'est au sujet de Lewis...