18: It's a joke ?

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C'est une blague ?

Sentir ses sens s'éveiller, son coeur vibrer, être déstabilisé par un simple regard qui transporte tant de non dit, être enivré par une odeur entêtante. Jouer avec le feu jusqu'à se brûler par ce qui nous consume. Ou tout simplement se sentir vivre pour quelqu'un.

Selya ELMAS

J'essaie de me concentrer sur le cours de philo que nous donne le professeur, mais ça reste assez compliqué notamment à cause de la présence de mon meilleur ennemi qui se trouve dans la même pièce que moi. À l'autre bout de la classe certes, mais il n'en reste pas moins que nous partageons le même air.

On s'ignore royalement depuis ce week-end, aucun de nous deux n'a cherché à provoquer l'autre. Comme si rien ne c'était passé, pour être honnête, je n'ai même pas cherché son regard, au contraire je dirais même que je l'évite.

Je me replonge dans le cours qui aborde la notion de bonheur.

Assez ironique

- Cependant Monsieur, intervené-je. Selon Schopenhauer le bonheur est un équilibre entre le désir et l'ennui, trouvez un juste-milieux et vous serez heureux, durant une durée éphémère.

- Donc selon vous Mlle Clark le bonheur n'existe pas ?

- Ce n'est-

- Il se réside dans la satisfaction d'obtenir ce que l'on veut, me coupe Lewis. Schopenhauer avait beau être un philosophe pessimiste, mais il n'avait pas tort dans sa théorie. En effet, le bonheur n'est qu'une illusion déguisée en utopie pour les hommes. Un objectif que tout le monde cherchent à atteindre.

Je me retourne pour planter mon regard dans le sien qui est des plus indéchiffrables, et reprends d'une voix tranchante.

- Effectivement, mais si on suit sa théorie, le bonheur ne réside qu'entre la satisfaction du désir et le manque, donc la souffrance, il faut qu'on crée le manque pour le combler et par la suite être heureux. Ce qui n'est pas totalement vrai selon moi, car finallement rien ne serrait concret.

Ses yeux d'un bleus profonds ne quittent guère les miens.

- Trés interressant Malya...

- Je ne suis pas d'accord, car finalement la volonté est insatiable et condamne tout les êtres au malheur. On est programmé comme ça, on désir quelque chose, on l'obtient, une forme de bonheur éphémère s'y installe, puis on fini lassé, et on passe à autre chose afin de retrouver cette satisfaction. C'est un cercle vicieux dans lequel nous sommes tous les acteurs.

Une amertume résonne dans sa voix, et je sais clairement ce qu'il sous-entend.

- Donc selon toi, quand on obtient ce que l'on désirait, on sont heureux sur le moment puis on s'en lasse automatiquement comme un vulgaire déchet, répliqué-je d'un ton légèrement agressif.

Sa mâchoire se contracte.

- Ce que tu es perspicace Clark !

Son sarcasme me fait l'effet d'une douche froide, mais je reste de marbre, malgré que ça soit vexant. Je le fusille du regard et il fait de même.

Lonely Où les histoires vivent. Découvrez maintenant