23: Halloween

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Partie 1

Toi qui tue pour survivre, moi qui soigne pour vivre. En te voulant je déchante. Avec la colère qu'on s'hurle je déjante. Tu ris de ma peine quand je te murmure un "je t'aime", une récurance de ta haine, qui me mène aux enfers.


Selya ELMAS


Dans les comptes pour enfants,  Halloween et vu comme la fête du cauchemars où les fantômes reviennent parmi le commun des mortels. Mais dans l'histoire de ma vie ce n'est pas qu'une simple légende.

J'ai appréhendé ce jour durant les deux semaines qui se sont écoulé. Et le voilà enfin, comme si le mal ne se traînait pas dans le présent. Je regarde la pluie taper inlassablement la fenêtre de ma chambre dans laquelle je reste enfermé depuis... je ne sais plus... sans doute depuis que le soleil s'est couché.

Trois ans jour pour jour que ma vie est devenu un enfer sur terre. Cette fameuse soirée où ils ont fait bien pire que me tuer. Trois putain d'années depuis lesquelles je survie !

Ça doit faire quelques minutes ou des heures, que je dois être en position fœtal au pied de mon lit, mes jambes repliées sous mon menton, mais mon corps est inapte à bouger. Paralysé par les souvenirs. Seule la douleur qui s'émanne de mes cicatrices me rappelle qu'il est là. Les larmes ne coulent plus, elles ont bien trop été présentes durant la nuit. Une autre sorte de douleur qui prend le dessus, une douleur qui vous tranche la gorge. Seulement moi et mes démons encore plus présent que d'habitude.

Moi et mes souvenirs.

Mon passé.

Eux.

Lui.

Moi.

Les voix recommencent à bourdonner autour de moi, me replongeant infatigablement dans ma boucle infernale, qui a été la pire humiliation qui soit.

Je me répugne toujours autant bordel !

J'acours aux toilettes malgré mes jambes engourdis, et vomis le peu qu'il me reste dans l'estomac. Mes doigts tremblent, mais restent dans le vide. Je n'ose pas toucher cette peau, tous ces endroits de mon corps qui me font souffrir atrocement depuis qu'ils ont été salis.

J'aimerais pouvoir me laver et encore me laver jusqu'à faire définitivement disparaître ce sentiment

Mais après tout je vais bien nan ?

Ce ne sont que les victimes qui disent qu'elles vont mal.

Je ne suis pas une victime.

Je ne veux plus en être une.

Si j'en suis une et je ne peux plus rien faire pour changer ça.

Je crois qu'une heure de plus passe quand j'aperçois le jour qui commence à se lever. Je suis toujours assise. J'ai mal. Ma tête est tambouriner par les souvenirs. Tout repasse en boucle dans mon esprit, chaques mots.

"Sale pute réveilles toi ! T'évanoui pas avant que les spectacles ai commencé"

Chaque images, son regard qui continue à hanter mes nuits.
Chaque gestes, qui me répugnent et m'empêchent de reprendre mon souffle.

Lavez moi de ça je vous en prie ! suplié-je.

J'en ai marre, je suis fatiguée d'être aussi détruite, ce n'est pas humain. Ce n'est pas humain ce qu'ils m'ont fait subir, ce qu'il m'a fait subir. Je ne méritais pas ça merde !

Lonely Où les histoires vivent. Découvrez maintenant