Je le regardais, et dans ses yeux, je vis une part de vérité pure, celle que l’on aperçoit rarement. Je fixais les enfants, et en chacun d’entre eux, je voyais en effet que j’étais comme eux. Chacun d’eux avait cette petite flamme, ce petit sentiment que je ressentais toujours, dont j’avais refusé de me séparer, comme quelque chose auquel on se rattache et sans lequel on ne pourrait pas vivre.
_ Alors c’est pour ça que vous me suivez ? Parce que je n’ai jamais vraiment grandi ? Parce que je ne suis jamais devenue une véritable adulte ?
_ Vous dégagez l’odeur de ceux qui ne sont pas encore mature.
_ Et les autres la sentent ? Je veux dire, cette odeur ?
Je me demandais bien quel type d’odeur on pouvait avoir. En fait, non, je crois que je préférais ne pas savoir tout compte fait.
_ Non, il n’y a que les jeunes métamorphes qui la sentent.
_ Et que voudrais-tu que je fasse ? Je suppose que vous ne me suivez pas que pour l'odeur, si?
_ Nous voudrions remercier l’Alpha et le Lysran, ainsi que son bêta.
_ Et comment ? Ah, c'est l'histoire de l'anniversaire de la meute?
_ Oui, et nous voudrions leur donner une photo de la meute entière, répondit alors une autre jeune fille. Cassandra.
_ Cassandra, pourquoi ne faîtes-vous pas une photo pendant une cérémonie où vous êtes tous là ?
_ Parce qu’il n’y a jamais tout le monde, répondit-elle. Nous sommes trop nombreux et il y a trop de personnes parties avant les photos.
_ Et nous avons vu tes peintures, ajouta Jonas.
_ Vous voudriez que je peigne la meute ? demandais-je. Mais c’est impossible, je n’ai pas vu la moitié des membres de la meute, et je ne saurais dans quel ordre il faut le faire. Il y a un ordre de rang d’autorité à respecter, non ?
_ Oui, mais nous, nous pouvons avoir des photos de chacun d’entre eux, et on pourra te montrer comment classer, fit Cassandra. Mais ça doit rester notre secret.
_ Ok, je suis d’accord, mais où est-ce qu’on pourrait se rejoindre ? demandais-je.
_ Pourquoi pas ici ? Jamais personne ne vient jusqu’au lac, dit alors Jonas.
_ S’il pleut, on pourra se mettre dans la cabane, d’accord. Bon, je vais avoir besoin de trois complices dans la maison, commençais-je le sourire aux lèvres. Cela me rappelait mes petits complots avec mon frère et ma soeur. Nous étions des terreurs quand nous étions tous les trois réunis. Mes parents pouvaient en témoigner.
Et on commença à comploter. Je leur passerais de la peinture et une grande toile que j’avais commandée avec d’autres pour qu’elle passe inaperçue. Ils les emmenaient dans les bois. J’étais toujours entourée de beaucoup trop de monde pour pouvoir tout emmener. On commença trois jours plus tard. Les enfants me suivaient toujours partout. Au bout de trois jours, je m’apercevais de l’ampleur de la tâche, deux ou trois enfants cherchaient encore des portraits de personnes qu’on ne voyait jamais et de ceux qui étaient morts. Trois jours plus tard, je ne me sentais pas bien, et j’étais en train de peindre. Cela faisait plus de deux heures que je laissais cette douleur diffuse de côté, espérant qu'elle allait disparaître, comme par enchantement, mais en général, cette technique a tendance à ne pas marcher.
_ Je vais m’arrêter, Gina, tu peux ranger la toile ?
_ Vous ne le faîtes pas, Jaë Amber ? me demanda-t-elle.
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Mon âme soeur a peur de moi...
FantasyIsabella a un énorme secret: en réalité, elle s'appelle Amber Finnigan. Après être passée par le programme de protection de témoins, elle n'est plus la même, un fantôme de la personne qu'elle était. Lorsqu'un jour, son cauchemar revient, des superna...