Chapitre 13:

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Je regardais cette Sarah. Comment pouvait-elle dire une telle chose ? Tous les autres me fixaient, d'un air choqué, mais aussi profondément désolé. Ils savaient eux que savoir contrôler le feu était plutôt une malédiction pour un loup-garou. Le feu, chez les métamorphes était vu comme une chose maudite, à cause d'une légende. Mais quand Tyler me l'avait raconté, j'étais rentré de cet endroit depuis plusieurs. J'avais essayé, à de multiples reprises de lui expliquer. Je butais sur des problèmes d'élocution à l'époque quand j'essayais d'en parler. Aujourd'hui, je n'en avais plus, je savais simplement que si j'en parlais, il ne me regarderait plus comme avant. Pouvoir destructeur, le feu avait détruit de nombreuses meutes. Je me rappelle encore de ce moment que nous avions partagé. Comme tous les jours ou presque, il m'accompagnait au bord du lac, il m'avait regardé alors que je montais dans un canoë, et s'était assis avec moi. Enfin, je m'étais plutôt assise sur lui qu'autre chose, et il avait commencé à parler. J'ai d'ailleurs appris dans ces moments privilégiés entre nous, que parler, raconter était une chose qu'il aimait beaucoup.

_ C'est étrange, tu nous montres un peu la dualité des métamorphes, m'avait-il dit ce jour-là. Je l'avais regardé, me demandant bien de quoi il allait me parler.

_ Pourquoi ? avais-je demandé, ce qui l'avait surpris. Le nombre de mots que je prononçais ne faisait pas foule.

_ Ils te l'ont tous dit, nous sommes peu à venir jusqu'au lac. Nous n'aimons pas beaucoup l'eau. Et pourtant, certains d'entre savent se transformer en des poissons ou des dauphins et autres. On pourrait donc croire que les métamorphes préfèrent le feu. Paradoxalement, nous haïssons ce dernier encore plus que l'eau. Toi, tu le fuis depuis que tu es arrivée, plus encore que nous, mais tu vas dans l'eau.

Il s'était tu un moment, avait laissé un soupir s'échapper. Il jouait avec mes cheveux. Il le faisait quand il était un peu stressé. J'avais pris du poids, mon ventre avait gonflé, et il me regardait toujours avec plus d'attentions tous les jours. J'aurais pu dire aussi avec plus d'amour, mais si c'était cela, j'avais peur qu'il ne me laisse tomber le jour où je ne serais plus enceinte. Cette peur qu'il ne me laisse ne me quittait pas. Elle ne m'avait d'ailleurs jamais quitté. Aujourd'hui, devant cette table, la peur de lui dire la vérité me faisait toujours aussi peur. Il avait repris, comme s'il avait peur de ce qu'il allait me dire.

_ On raconte qu'un métamorphe a pu contrôler le feu il y a plusieurs siècles. Celui-ci a d'abord aidé sa meute. Il n'y avait plus d'incendies. Il ne faisait pas froid et plus aucun enfant ne mourrait de froid dans la région. Il a trouvé son âme sœur. Ils vivaient heureux. Mais un jour, il a perdu le contrôle. Le feu reprenait ses droits. Il a fini par tuer son âme sœur, sa meute, et est devenu fou, tuant des centaines d'innocents sur son passage. Si le feu est très pratique pour tuer un vampire, il peut aussi laisser des cicatrices et des marques très douloureuses à un métamorphe s'il ne meure pas de ses blessures. Depuis toujours, le feu a été comme maudit, ceux qui essaye de le maîtriser autrement que pour quelques bougies ou se chauffer son mal vu. Ils finissent bannis des meutes.

_ Ca se fait encore ?

_ Non, on n'a pas eu d'autres cas, en tout cas, je n'en ai pas connaissance.

Quelques jours plus tard, Eric m'avait expliqué que le père de Tyler avait été brûlé vif. Sa mort avait été longue et très douloureuse. Mais surtout, la mort de son père avait entraîné la folie de sa mère. Celle-ci avait au fur et à mesure perdu l'esprit, et finit par se tuer elle-même.

Je revenais de mes souvenirs, et je regardais la tablée. Certains sortirent, et je vis le regard de Jonathan. Il semblait désolé, mais la peur était dans tous les regards.

_ Bien, dit-il alors que nous nous étions tous rassis. Je sais que vous n'appréciez pas vraiment ce pouvoir, sachez qu'elle ne l'apprécie encore moins que vous. Nous nous sommes tous aperçus que ce n'était pas quelque chose de provisoire, comme si notre énergie alimentait ce pouvoir. Mais j'aimerais souligner autre chose, sur quatre femmes, trois sont enceintes, est-ce pareil pour vous messieurs ? Avez-vous eu des enfants ?

Alors qu'on faisait le compte, on s'aperçut très vite que les résultats du décompte étaient terrifiants. Sur douze métamorphes, dix avaient eu au moins un enfant. J'étais celle qui étaient en haut du palmarès avec sept, mais tout de même, nous comptabilisions presque vingt-cinq enfants à nous tous. Cela faisait beaucoup trop.

_ J'aimerais qu'on fasse des analyses sanguines, dis-je alors. Si on a un problème, je voudrais le savoir, et j'aimerais aussi que ce soit fait sur mes enfants.

Ils me fixèrent, c'était la première fois que je parlais. La plupart acquiescèrent. Puis vint un sujet qui me faisait froid dans le dos.

_ Nous allons devoir envisager parler de cela, me dit Jonathan, je suis désolé, Amber.

_ Je m'y attendais, répondis-je tout en resserrant ma main sur mon verre d'eau. Comment allais-je bien pouvoir aborder un tel sujet...

On finit par se mettre d'accord, Jonathan fit promettre Nicola et Monica de ne rien dire sur mes pouvoirs.

_ C'est à elle de le faire, ce sera déjà bien assez difficile pour elle, autant que ce soit avec ses conditions à elle.

Le lendemain, alors que nous étions dans mon appartement, il y avait presque un silence de mort. Cela m'arrangeait, je pouvais réfléchir calmement. Je croisais une photo, moi et une de mes amies humaines. Nous étions dans la ville, en train de sourire. Je regardais la jeune femme que je voyais sur cette photo. Cela faisait bien longtemps que je n'étais plus cette personne, et pourtant, des fois, je rêvais que tout cela ne soit qu'un mauvais rêve. Jamais je ne voudrais perdre Tyler ou mes enfants, mais tout le reste était un fardeau. Un fardeau qui me semblait aujourd'hui trop lourd à porter. Ce voyage était censé me changer les idées. Il n'a fait que m'enfoncer dans mes souvenirs. Cette nuit, j'avais vu mon combat, celui avec Jonathan. Je me rappelais avec quelle facilité j'avais tué ces vampires. Je me rappelais aussi de la brûlure que j'avais infligée à Jonathan. Il ne m'en avait jamais voulu. Au contraire, il avait été le premier à me soutenir, ça m'avait toujours étonné.

Dans la voiture, sur le chemin du retour, Nicola et Monica adoptèrent la même politique, ils ne parlèrent pas. Alors que les heures s'entassaient, ça commençait à m'énerver.

_ Mais putain, quand est-ce que le moulin à paroles va se remettre à parler ? avais-je dit alors qu'on était sur l'autoroute.

Ils m'avaient fixé avant d'esquiver un sourire. Ils avaient compris que toute cette morosité n'était vraiment pas la bienvenue.

_ D'accord, je ne suis pas dans la situation la plus enviable, mais moi, je ne vais pas avoir à me déshabiller devant tout le monde comme Henry. Un homme invisible, avec des vêtements, ça le fait pas vraiment.

Ils avaient tous les deux presque ri. Sur le reste du trajet, Monica me posa beaucoup de questions, sur le comment j'allais en parler, qu'est-ce que j'allais faire et tout, je n'avais pas vraiment de réponses, et cela m'agaçait à peu près autant qu'elle. Elle, la curiosité la tuait. Moi, j'en avais marre que le destin joue avec ma vie. Je ne disais pas être malheureuse, parce que ce serait faux. Aujourd'hui j'étais heureuse avec Tyler et mes enfants, mais je ne savais pas de quoi serait fait demain, c'était certain. Alors qu'on arrivait, Eric, Ian et Tyler nous attendaient au portail. Monica avait envoyé un message à Eric qui s'inquiétait. Tout comme les deux autres, mais Monica était la seule à avoir pris pitié. Tyler était monté dans la voiture, tandis que les quatre autres étaient partis vaquer à leurs occupations avec leurs affaires.

_ Hey, ça va ? me demanda-t-il.

_ Oui, j'ai juste quelques soucis en tête, comme d'habitude, dis-je tout en soupirant.

_ Quel type ?

_ Le type qui me fait peur, dis-je honnêtement. Il était peut-être temps. J'aimais Tyler. Il m'avait démontré pendant assez de temps qu'il ne voulait pas me quitter, j'avais plus qu'à prier pour qu'il ne change pas d'avis aujourd'hui.


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Salut les gens, oui, je sais, chapitre un peu court, je me rattraperais. Désolée de publier aussi tard, mais coupure d'électricité ce matin, et pfuit le chapitre que j'avais écrit... Donc bon, j'étais contente de ne pas avoir enregistré, vous me direz que ça m'apprendra, mais bon...

Bon, trêve de papotage, j'espère que vous avez tous apprécié, je reviendrais d'ici quelques jours pour la suite, n'hésitez toujours pas à commenter, voter, voir même me dire ce qui vous semble étrange ou pas si bien.


Mon âme soeur a peur de moi...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant