Beyond The Seas

Chapitre 4 - Blackwell

Lorsque les yeux du terrifiant pirate se posèrent sur elle, Cécilia perdit contenance. La panique s'empara d'elle, figeant son corps et faisant perler la sueur sur ses paumes moites.

Bien que Cécilia ne soit pas originaire des Bahamas, elle connaissait parfaitement la légende du célèbre capitaine du Black Weapon. Les récits sur Duncan Blackwell et son équipage étaient nombreux, mais ils se murmuraient plus qu'ils ne se racontaient ouvertement. La réputation de Blackwell était teintée de mystère et de terreur. On murmurait qu'il prenait l'apparence du Kraken pour attaquer les navires croisant son chemin, qui disparaissaient sans laisser de traces.

D'une rapidité déconcertante, Duncan s'approcha de sa captive et saisit sa gorge, démontrant sa supériorité écrasante et sa force titanesque. La jeune femme pâlit instantanément sous son emprise.

- Une putain ose me dire ce que j'ai à faire. Gronda-t-il d'une voix rauque, montrant ainsi sa colère déformant ses traits en une image monstrueuse.

Les cheveux foncés et légèrement bouclés du pirate étaient négligemment attachés, laissant échapper quelques mèches au coin de ses yeux. Son regard d'un bleu pâle, aussi clair que les vagues des Caraïbes, transperçait Cécilia de part en part.

L'homme semblait émaner une aura oppressante et terrifiante, éveillant en elle une peur viscérale. Chaque son émis par sa voix rocailleuse semblait vibrer dans l'air, remplissant l'espace de menace et de danger.

- Lâchez-la ! S'écria une autre femme, avant qu'un matelot du navire ne vienne s'en saisir. Après un moment de supplice, Blackwell relâcha sèchement la jeune femme, la laissant tomber au sol.

Cécilia ferma les yeux un instant, submergée par un malaise violent. Elle mit quelques secondes à reprendre pleinement conscience de la situation, réalisant l'ampleur de ce qui venait de se passer.

- Vous feriez bien de la fermer si vous voulez vivre. Gronda-t-il en direction des deux femmes, alors qu'une violente quinte de toux secouait Cécilia.

D'un geste de la main, il ordonna à ses hommes de jeter une jeune fille à l'eau, puis il fixa du regard celle qui l'avait confronté.

- Choisissez-en quatre et enfermez les autres dans la cale. Celle-ci, on la garde. Décréta-t-il en pointant Cécilia du doigt avant de se retirer dans la cabine du capitaine.

Les heures passèrent dans une angoisse palpable pour Cécilia. Elle sentait son cœur manquer un battement à chaque fois qu'un pirate s'approchait d'elle. Son esprit tourmenté par l'incertitude et la peur, elle se raccrochait à la promesse d'un retour à la sécurité.

Lorsque Cécilia fut séparée des autres femmes, un silence pesant s'abattit sur la pièce sombre de la cale où elles avaient été emmenées.. Le bois humide et moisi émanait une odeur âcre, mêlée à celle de la mer et de la sueur. Les parois étaient couvertes de moisissures, éclairées faiblement par une unique lanterne vacillante, laissant dans l'ombre la majorité de l'espace confiné.

Les quatre femmes qui l'accompagnaient échangeaient des regards empreints d'anxiété, se tenant serrées les unes contre les autres dans un geste de réconfort. Leur peur était palpable, se reflétant dans leurs yeux hantés par l'incertitude.

- Que va-t-il nous arriver ? Demanda l'une des femmes d'une voix tremblante, brisant le silence oppressant qui régnait dans la cale.

Cécilia sentit son cœur battre plus fort dans sa poitrine, ses mains moites serrées l'une contre l'autre. Elle tenta de répondre d'une voix aussi assurée que possible :

- Nous devons rester unies. Ensemble, nous trouverons un moyen de nous en sortir.

Les mots semblaient insuffisants pour dissiper la terreur qui enveloppait le groupe. Chaque respiration était une lutte contre l'angoisse qui menaçait de les submerger.