Beyond The Seas

Chapitre 30 - Des bâtons dans les roues

L'entrée soudaine de Benjamin dans la maison surprit les jeunes femmes, qui se sentirent prises au dépourvu alors qu'elles menaient une réunion secrète, contrant les plans de leur défunt père. 

- Que signifie cette mascarade ? Pourquoi suis-je exclu de vos discussions ? 

Benjamin, furieux, fut d'abord surpris par le retour de Cécilia, qu'il croyait morte depuis son enlèvement par Blackwell. Puis l'annonce de la mort de William, leur père, s'ajouta à sa confusion et à sa colère. Son visage se figea dans une expression mêlant l'incrédulité et la rage alors qu'il prenait la mesure de la situation.

- Cécilia, vous êtes revenue ? Je pensais que vous étiez perdue, que Blackwell avait eu raison de vous ! Et William ... il est mort ? Comment cela a-t-il pu arriver ?! S'exclama-t-il, sa voix trahissant une confusion profonde.

Cécilia, déterminée à ne pas céder à Benjamin, chassa ses paroles d'un geste de la main, refusant de lui faire part des détails sur la mort de William et des circonstances de son retour. Elle soutint son regard avec fermeté, décidée à ne pas laisser ses émotions lui échapper devant lui.

Ce ne sont pas des détails que tu as besoin de connaître, Benjamin. Je suis de retour et je compte bien assumer mes responsabilités envers mes sœurs. C'est tout ce qui importe. Déclara-t-elle d'une voix ferme, sa détermination rayonnant dans ses yeux. 

Benjamin, surpris par le manque de déférence de Cécilia à son égard, se renfrogna. Ses sourcils se froncèrent et une lueur d'irritation traversa son regard.

- Dans ce cas que faites-vous ? Pourquoi suis-je exclu de vos discutions ? Les consignes de votre père étaient bien claires !

- Nous discutions de notre avenir, Benjamin. Un avenir que nous souhaitons choisir nous-mêmes, sans être contraintes par les volontés de notre défunt père. Gronda Cécilia, se levant avec assurance pour lui faire face. 

- Votre défunt père a laissé des instructions claires quant à votre destinée, Cécilia. Vous avez l'obligation de respecter mes souhaits. Il répondit, les sourcils froncés. 

- Nous respectons notre père, mais nous avons aussi le droit de décider de notre propre vie. Nous ne serons pas des pions dans un jeu orchestré par vous ou quiconque d'autre.

- Vous osez me défier ? Vous oubliez votre place, Cécilia. Vous êtes une femme et votre devoir est de vous soumettre aux décisions des hommes. Il reprit, le ton montant d'un cran. 

- Je ne suis pas une marionnette, Benjamin. Et je refuse de me soumettre à qui que ce soit, homme ou femme. Nous prendrons notre destin en main, que cela vous plaise ou non.

Les autres sœurs de Cécilia observaient la scène avec une certaine appréhension, mais aussi avec une lueur d'admiration pour leur aînée qui osait affronter Benjamin avec autant de fermeté.

Floyd, observant la situation avec attention, se tenait en retrait, prêt à intervenir au moindre signe de débordement. Son regard scrutait chaque mouvement, chaque expression sur les visages des personnes présentes dans la pièce. Bien qu'il ne soit pas familier avec les dynamiques complexes de la famille de Cécilia, il était déterminé à assurer sa sécurité et celle de ses sœurs.

Sa posture était ferme mais calme, prêt à agir avec diligence si la situation venait à dégénérer. En tant que bras droit de Blackwell, il avait l'habitude de gérer des situations délicates et de faire preuve de sang-froid dans les moments de tension. Cette fois-ci ne faisait pas exception, et il était prêt à intervenir pour protéger Cécilia et ses sœurs contre toute menace. 

Benjamin recula instinctivement en voyant Floyd avancer vers lui, ses yeux s'agrandissant légèrement de surprise. Il sentit une pointe de crainte monter en lui alors qu'il réalisait qu'il avait peut-être sous-estimé la situation. Les mots prêts à jaillir de sa bouche furent étouffés par la présence menaçante du second de Blackwell, dont l'attitude imposante laissait peu de place à la discussion. Voyant que Floyd était prêt à intervenir en cas de besoin, Benjamin ravala sa colère et tenta de garder son calme, bien que son visage trahissait encore son agacement.