Chapitre 8 - Jamaïque

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Depuis la tempête, Cécilia et ses amies avaient complètement perdu la notion du temps. Elles savaient simplement qu'un homme venait leur apporter quelques biscuits secs à un moment de la journée, sans savoir lequel. Un jour, cet homme apparut pour les informer qu'elles étaient parvenues à destination. Interloquées, les quatre femmes durent obéir au matelot et le suivre sur le pont.

Dès que Cécilia posa le pied à l'extérieur, le soleil lui agressa les yeux. Après plusieurs jours dans l'obscurité, elles avaient presque oublié la sensation de la caresse des rayons sur leur peau. Sous le regard de cet homme aussi imposant que redoutable, elles reçurent l'injonction de demeurer à proximité de la proue.

Le navire, après avoir surmonté des tempêtes et traversé des mers agitées, entrevit finalement les côtes verdoyantes de la Jamaïque. Les voiles, gonflées par des vents cléments, le propulsèrent lentement vers le port animé de Kingston.

Sur le pont, l'excitation était palpable parmi l'équipage. Pour tous, la Jamaïque représentait une halte bienvenue après des semaines en mer. Les marins s'affairaient à préparer l'amarrage du navire, impatients de fouler la terre ferme.

Cécilia et ses amies observaient l'agitation avec curiosité, conscientes que la Jamaïque offrait bien plus qu'une simple escale. C'était là une occasion de reprendre leur souffle et de rassembler leurs forces avant de tenter de fuir leurs geôliers.

- Nous avons bien fait d'attendre. Murmura Kesiah à voix basse.

Cécilia acquiesça. Cette escale représentait une opportunité inespérée.

Son regard tomba alors sur le capitaine, se tenant à la proue, son regard scrutant l'horizon avec une intensité brûlante. Ses ordres résonnaient avec une puissance incontestable, guidant ses hommes dans les manœuvres délicates de l'amarrage.

Malgré elle, leurs regards se croisèrent. Immédiatement, Cécilia baissa les yeux, craignant que le capitaine ne perçoive une défiance dans son regard, comme lors de leur première rencontre.

Cécilia sentit un frisson lui parcourir l'échine alors que les paroles et les menaces de mort du capitaine Blackwell résonnaient dans son esprit. Malgré ses efforts pour dissimuler son trouble, elle savait que ses yeux ne pouvaient cacher la confusion qui l'habitait. La présence imposante du pirate laissa dans son sillage une sensation mêlée de terreur et de fascination.

Elle détourna rapidement le regard, se concentrant sur les préparatifs du débarquement. Kesiah, consciente de la tension palpable entre Cécilia et Blackwell, lui jeta un regard inquiet. Elle savait que la rencontre entre ces deux-là n'était pas anodine, et que les enjeux étaient bien plus grands qu'ils ne semblaient l'être. Elle comptait bien en parler avec la principale intéressée.

Alors que le navire s'approchait des quais de Kingston, l'excitation montait à bord. Les marins s'affairaient à jeter les amarres et à sécuriser le navire pour son séjour à terre. Les voiles se rétractaient dans un ballet gracieux, tandis que le bruit des vagues contre la coque résonnait comme un écho lointain.

Cécilia sentit son cœur battre la chamade alors que le navire accostait enfin. Le pont s'anima alors d'une frénésie joyeuse, les marins se préparant à descendre à terre pour profiter de cette escale bien méritée.

Alors que le matelot les conduisait à terre, Cécilia se sentait comme une proie sous le regard du prédateur. La lumière éblouissante du soleil caressait sa peau, lui rappelant la liberté dont elle avait été privée pendant plusieurs semaines. Malgré la présence menaçante qui planait sur elle, elle se sentait étrangement vivante.

Le port de Kingston était un tableau vivant de l'effervescence commerciale et maritime. Les rues étaient animées par une foule bigarrée, tandis que les marchands s'affairaient à leurs échoppes, vendant une multitude de marchandises colorées et exotiques.

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