Beyond The Seas

Chapitre 20 - Solitude

Les jours s'écoulaient lentement pour Cécilia, marqués par une routine solitaire ou en compagnie des servantes. Malgré ses efforts pour chasser les pensées de Blackwell de son esprit, son absence pesait sur elle, laissant un vide étrange dans son cœur.

Elle passait ses journées à errer dans la demeure, à explorer chaque recoin dans l'espoir de trouver des réponses à ses questions. Mais chaque pièce, chaque couloir ne faisait que renforcer son sentiment d'isolement et d'impuissance.

Les servantes, bien qu'elles tentaient de lui apporter du réconfort, semblaient elles aussi affectées par l'absence du pirate. Leur comportement était empreint de nervosité et d'inquiétude, comme si elles s'attendaient à quelque chose d'imminent.

Cécilia, quant à elle, se sentait de plus en plus déconnectée de la réalité qui l'entourait. Les pensées de Blackwell occupaient son esprit jour et nuit, laissant peu de place à autre chose. Elle se demandait ce qu'il faisait, où il était, et si elle le reverrait un jour.

Depuis ce baiser inattendu échangé avec Blackwell, elle s'était retranchée dans un monde de fantaisie et de fiction, trouvant refuge dans les pages des livres. Chaque jour, elle se perdait dans des univers imaginaires, voyageant à travers des contrées lointaines et des histoires envoûtantes. Les livres étaient devenus ses compagnons fidèles, ses amis les plus proches dans ce monde étrange et hostile.

Le grincement familier de la porte la tira de sa rêverie littéraire, ramenant Cécilia à la réalité avec une secousse. Levant les yeux de son livre, elle vit Blackwell entrer dans la pièce, son regard sombre et son visage marqué par la fatigue.

La surprise la figea sur place, son cœur battant la chamade à l'idée de le voir enfin après plusieurs jours d'absence. Elle ne put s'empêcher de remarquer l'aura de tension qui l'entourait, comme s'il portait sur ses épaules le poids du monde.

Blackwell semblait épuisé, ses épaules voûtées sous le poids de ses préoccupations. Son regard croisa celui de Cécilia, et pour un bref instant, elle crut voir une lueur de soulagement dans ses yeux sombres. Mais avant qu'elle ne puisse dire quoi que ce soit, il détourna le regard, comme s'il cherchait à dissimuler quelque chose.

Cécilia se leva précipitamment de sa chaise, sentant une vague d'appréhension monter en elle. Elle se demandait ce qui avait pu arriver pour mettre Blackwell dans un tel état, et si cela avait un lien avec son absence prolongée.

- Vous êtes de retour. Fit-elle remarquer d'une voix hésitante, essayant de masquer son inquiétude sous une façade de calme. Est-ce que tout va bien ?

Blackwell hocha la tête d'un air distrait, ses yeux toujours rivés sur le sol. Il semblait perdu dans ses pensées, comme s'il cherchait les mots justes pour exprimer ce qu'il ressentait.

- Queen est mort. Répondit-il enfin, sa voix légèrement rauque.

Le souffle de Cécilia se coupa alors que les mots de Blackwell résonnaient dans la pièce, les faisant vibrer comme un sinistre écho. Elle sentit son estomac se nouer, un frisson glacé lui parcourir l'échine alors que la gravité de ses paroles s'imprimait dans son esprit.

- V-Vous avez fait quoi ? Balbutia-t-elle, l'horreur se peignant sur son visage alors qu'elle reculait instinctivement.

Blackwell leva les yeux vers elle, son regard clair et implacable. Il semblait impassible face à sa réaction, comme si la mort d'Edward Queen n'était qu'un détail insignifiant dans le grand schéma des choses.

- J'ai tué Edward Queen. Répéta-t-il d'une voix dure, sans une once de remords dans son ton. C'était nécessaire pour assurer votre sécurité.

Les mots de Blackwell tombèrent sur Cécilia comme un coup de massue, laissant dans leur sillage un mélange de choc et d'incrédulité. Elle avait du mal à assimiler ce qu'elle venait d'entendre, l'idée même que Blackwell avait commis un meurtre en son nom la terrifiait au plus haut point.