Hetna

8. Ryker

Les autres groupes étaient partis depuis maintenant plus d'une heure. Et depuis, Ryker tournait en rond dans le vaisseau, s'assurant que tout allait bien et que leur atterrissage forcé par le Gouverneur n'avait pas endommagé les systèmes. Il vérifia également que l'Infinité était toujours bien sous leur contrôle. Même si Denholm le lui avait affirmé, il n'avait pas particulièrement confiance en ses paroles.

Il ne savait pas combien de temps prendrait le Président pour les rejoindre. Allait-il traverser l'Hellion comme eux ? Officiellement, Ryker et son équipe étaient les premiers à l'avoir utilisé. Peut-être était-ce trop tôt pour y envoyer le Président. Il n'y avait cependant pas d'autre moyen pour arriver au plus vite. Même en prenant l'itinéraire le plus court, il faudrait des années pour atteindre Hetna.

Alors qu'il était perdu dans ses pensées en longeant un couloir, sa montre s'alluma soudain lui indiquant un appel dans la salle des commandes. Il s'empressa de rejoindre son poste.

— Commandant Ryker, commença la voix d'une femme avec un accent anglais. Notre traversée s'est bien passée. Nous avons besoin de vos coordonnées afin de vous rejoindre.

Ainsi le Président avait bien emprunté l'Hellion. Il vérifia leurs coordonnées sur le tableau de bord et les transmit à la pilote. Celle-ci lui annonça qu'il ne leur faudrait pas longtemps pour atterrir.

Au même instant, Ryker entendit la porte s'ouvrir. Il se tourna et découvrit le Lieutenant Coens.

— Déjà de retour ?

— Nous avons découvert quelque chose, expliqua-t-il simplement. Jacob a préféré rentrer afin d'analyser un échantillon de façon plus précise.

— Un échantillon ? répéta John. De la tempête ? Comment ?

— Pas de la tempête. C'est autre chose, un minerai.

Le Commandant ne répondit pas. Si Jacob Chéro estimait qu'il était utile d'analyser un minerai, peut-être y avait-il une raison. Il lui faisait confiance.

— Puisque vous êtes là, il faudrait prévenir l'autre groupe que le Président sera là d'une minute à l'autre. Je l'accompagnerai.

Coens hocha la tête et tenta de contacter la Capitaine. Mais comme dans la forêt, il était impossible d'établir un contact. Pourtant, ils pouvaient toujours communiquer avec Exaly. Le problème venait donc de l'autre groupe. Ryker serra les poings. Si c'était la faute du Gouverneur, il s'en voudrait d'avoir laissé partir Hoxs, Keayo et les autres. Il aurait dû s'en douter, c'était sûrement un piège. Zell Denholm s'était montré bien trop accueillant alors même qu'il ne les connaissait pas. Le mauvais pressentiment qui l'habitait depuis leur atterrissage ne faisait que se renforcer.

Plutôt que de céder à la panique, il tenta de rester calme et entreprit de réfléchir. Il fallait trouver un moyen de localiser l'équipe de Keayo au plus vite. Ryker n'avait aucune idée d'où le Gouverneur les avait envoyés. Ils pouvaient être n'importe où. Il n'eut pas le temps de réfléchir plus, un haut-parleur s'activa.

— Commandant, nous sommes au-dessus de vous. Nous allons rejoindre la terre ferme.

John décida de sortir pour accueillir le Président et l'informer de la situation. Le Lieutenant le suivit sans poser plus de questions. Une fois dehors, ils assistèrent à l'atterrissage d'Atlas, l'un des vaisseaux canadiens. Cela expliquait l'accent de la femme qui s'était adressé à lui, il s'agissait sûrement d'Elena Gale, la Lieutenant canadienne.

Il sut qu'il avait vu juste lorsque la porte s'ouvrit pour laisser passer le Président Dukes et quelques soldats dont Gale. Il la reconnaissait facilement pour avoir plusieurs fois travaillé avec son équipe. Coens et lui saluèrent le Président dans les règles alors que celui-ci les rejoignait.