Chapitre 16 _ La Bataille de Gilnéas

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Almÿra fut projetée avec force. Elle heurta le mur avec tellement de violence que la douleur lui arracha un hurlement plaintif qu'elle ne pu contrôler. Lorsqu'elle se retrouva face contre terre, elle serra les crocs, et fit crisser ses longues griffes sur le pavé de la cité.

Elle était seule.

Les miliciens qui l'avaient suivi jusqu'ici étaient déjà tous morts. Présentement, il ne restait plus qu'elle pour les venger, et pour éradiquer cette menace infâme.

Il s'était présenté sous le nom de Morganis, et il tenait le rang de Général avec beaucoup de passion. Il était fort. Horriblement fort. C'était un Mage, assurément, mais il ne manquait pas de force physique. Pour un cadavre en décomposition, c'était tout de même étonnant. Et effrayant.

Morganis Sombreveine avait pourtant était Humain, autrefois. Il n'était plus possible de discerner les traits qu'il avait eu de son vivant, car aujourd'hui, sa peau verdâtre parsemée de couture et de cicatrice était tout ce qui lui restait. Même ses mains semblaient avoir été recousues à la hâte, à moins que ce ne soit la pourriture de sa chair qui créait horriblement la discorde entre ses membres.

Il empestait. Almÿra maudissait cet odorat surdéveloppé qui était le sien, mais elle n'avait pas le choix. Il fallait qu'elle se relève. Qu'elle lutte contre lui et sa magie de glace.

- Vous vous amusez bien, petits Gilnéens ? demanda Morganis en s'avançant vers elle. Vous avez créé une sacrée pagaille !

Il désigna les piles de cadavres autour de lui. Des Réprouvés, pour la grande majorité.

- La Dame Noire ne va pas apprécier, maugréa-t-il.

- Nous lui réglerons son compte, à elle aussi... grogna Almÿra avec un sourire en coin.

- Vous pensez qu'elle vous laissera faire ? s'amusa Morganis. Vous venez d'assassiner bon nombre de ses précieux enfants ! Notre Reine ne pardonne pas.

Enfant. Le terme était fort, mais juste. C'était Sylvanas qui décidait de vie et de mort sur les cadavres, et ceux qui acceptaient cette nouvelle vie devaient se ranger à ses côtés, la servir, lui vouer une fidélité sans borne. Ils étaient ses sujets, ses créations, ses enfants.

- C'est moi qui les ai anéantis, se vanta Almÿra en se redressant malgré la douleur. Qu'elle vienne, votre Reine, je l'attends.

Elle montra les crocs devant le Réprouvé, ne révélant aucun signe de peur. Pourtant, elle était terrorisée. Morganis avait prouvé à plusieurs reprises qu'il était bien plus puissant qu'elle, et que tout ce qu'il lui avait fait subir jusque là n'avait été qu'un divertissement pour lui.

Calme, le mort-vivant pointa son bâton glacé vers elle, visant sa gorge sans la moindre hésitation. La pointe de son arme s'illumina d'une aura bleutée, d'un froid terrible qui lui paru très proche du zéro absolu.

- Tu n'as pas l'air de comprendre la situation dans laquelle tu te trouves, petite Voleuse. Tu n'auras jamais le loisir de rencontrer la Dame Noire ; je me serais déjà débarrassé de toi.

Almÿra toisa son ennemi, sans rien perdre de son allure.

- Pourtant, je suis encore là. Qu'attendez-vous pour me régler mon compte ? Auriez-vous peur ?

Le regard illuminé de Morganis s'intensifia légèrement. Il eut un rictus désagréable, avant de rétorquer :

- Les Réprouvés ne connaissent pas la peur.

Il baissa lentement la pointe de son bâton vers le ventre d'Almÿra, et projeta sur elle sa puissante magie. La force du givre expulsa la Worgen, qui se prit de nouveau le mur de plein fouet. Cette fois-ci, elle cracha tellement de sang qu'elle su que c'était peine perdu d'essayer de se relever.

Les Nobles de Gilnéas _ Cataclysme (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant