Chapitre 9 _ Sur le départ

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- Réveille-toi.

Almÿra ouvrit d'abord un œil, puis le second. Elle cligna longtemps des paupières avant de se remémorer ce qui lui était arrivé, sans même prendre conscience de ce qui l'entourait. Inquiète, elle amena sa jambe vers elle, et inspecta la blessure laissée par le piège. Elle soupira de soulagement en réalisant que la plaie avait cicatrisé. Et si elle avait pu se réveiller... Alors le poison n'avait pas fait son effet.

Elle était sauvée.

La jeune Gilnéenne leva ses yeux saphir vers son frère, qui l'avait secoué jusqu'à ce qu'elle émerge.

- Tu m'as fais une de ces peurs ! soupira-t-il avec apaisement.

- Où... Où est le Roi Varian ? demanda-t-elle, un peu confuse.

Les oreilles d'Arturius se plaquèrent aussitôt en arrière, et il grommela une réponse hargneuse, visiblement énervé à la simple mention du nom du souverain :

- Lui ? Il est parti. Nous lui avons fais honneur, et il est parti. Ce méprisable Roi est indigne de...

Almÿra arrêta son frère d'un geste. Elle comprenait néanmoins qu'Arturius ignorait que Varian Wrynn était arrivé jusqu'ici... Et qu'il lui avait sauvé la vie. Il fallait absolument qu'elle le rencontre, pour tirer tout cela au clair... Et, accessoirement, le remercier.

- Peux-tu m'aider ? demanda-t-elle tandis que ses idées s'éclaircissaient. Je dois parler à Elendril.

- Le Chasseur ? s'étonna le Worgen. Pourquoi ?

La jeune Voleuse tarda à répondre. Arturius secoua lentement la tête, avant de déclarer, sans lui laisser le temps de s'expliquer :

- Je vois bien que tu es tombée dans un piège, ma sœur. Darnassus est plus dangereuse qu'on ne le croyait.

- Ce n'est qu'un malentendu, j'en suis sûre... essaya-t-elle de l'apaiser.

- Non, tu ne comprends pas. Nous déplorons déjà une victime à cause d'un piège similaire.

Almÿra fit mine d'être ébranlée par la nouvelle. Mais elle se posait tout de même une question... Comment se faisait-il que personne au sein de son peuple ne lui ait parlé de quelque chose d'aussi dramatique ?

- J'étais là, raconta-t-il d'une voix sombre. Le piège semblait... Basique. Nous lui avons retiré, avant de réaliser qu'un poison virulent se répandait dans son sang. Tu n'imagines pas notre horreur lorsque nous avons compris que son cœur avait explosé.

- Je... Je ne connais aucun poison capable d'une telle infamie... souffla Almÿra d'un air pensif.

- Celui ou celle qui a posé ce piège risque de revenir. Nous ne pouvons pas rester là. Si ton Elfe est capable de nous dire ce qui se trame...

- « Mon Elfe » ne peut rien dire, objecta-t-elle en grognant à demi-voix. Mais je dois quand même lui parler. Alors aide-moi à me lever, s'il te plaît.

Elle avait insisté sur les derniers mots d'un air menaçant, si bien que son aîné préféra ne rien répondre. Il la laissa prendre appui sur l'une de ses solides épaules et, lorsqu'elle fut debout, il la guida doucement en dehors des bois.

Lorsqu'ils atteignirent le Chêne Hurlant, tous deux furent surpris de voir leur peuple s'affairer de toute part. Visiblement, tout le monde rassemblait le peu de biens qu'ils avaient pu emporter de Gilnéas. Pourquoi ? Ils l'ignoraient.

En les voyant venir, Fäelina accourut vers eux, vêtu de sa robe habituelle toute simple qu'elle dû relever légèrement pour ne pas trébucher.

- Almÿra ! Arturius ! leur cria-t-elle en arrivant à leur hauteur. Enfin, vous voilà...

Les Nobles de Gilnéas _ Cataclysme (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant