Chapitre 15

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 Marchant sur les pavés de la ville où nous faisons excursion pour la journée, je raconte mon rendez-vous avec Samuel à Alizé qui m'écoute comme si je décrivais des scènes d'une des télénovelas pourries dont elle raffole tant.

— Vous êtes chiants sérieux. Il y a une attirance physique entre vous mais vous vous bornez à rester à l'écart. Vous pourriez prendre votre pied mais non... Vous faites les prudes. Rien ne vous empêche de profiter sans vous prendre la tête, rétorque-t-elle.

— Ça changerait tout entre nous. On a un contrat professionnel, il faut le respecter.

— Mais qu'est-ce qu'on s'en fout du contrat. À la vitesse où ça va, dans quelques jours vous remettez le couvert. T'auras beau combattre l'attraction, tu seras toujours dirigée par elle. Ce n'est que le début alors vous essayez de contrôler mais un jour ou l'autre, vous n'aurez d'autres choix que de céder. Votre presque baiser n'est qu'un aperçu de votre folle passion, susurre-t-elle en plissant des yeux.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Elle lit trop de romans à l'eau de rose ou bien elle regarde trop de films romantiques. Ce qui se passe dans la vraie vie est bien différent.

— Adèle, tu ne vas pas me dire que maintenant que tu l'as presque embrassée, tu ne rêves pas de recommencer ?

— Non, mens-je.

— Alors explique moi pourquoi, tu as mis autant de temps pour te remettre de tes émotions ? Si tu étais aussi résignée, tu serais passée à autre chose rapidement.

— C'est juste que c'était le premier mec après Célestin.

— Oh arrête de parler de ce blaireau ! Je te jure que si je le vois, je l'émascule. Déjà que tu avais un baobab dans les fesses, là, il t'a rendu encore plus craintive.

— Merci, maugrée-je.

— Ne le prends pas mal mais t'es dans la retenue pour chaque chose et encore plus quand il s'agit d'amour. Regarde-moi, je profite sans m'attacher et je vis ma meilleure vie. Je suis aussi libérée que possible et je n'en vis que mieux. Je suis consciente que je ne suis pas prête à me caser et encore moins me contenter que d'un seul homme. Je ne m'en formalise pas et je compose avec sans remord. Peut-être qu'un jour, les choses changeront et je verrais l'amour différemment, mais je ne suis pas là à me triturer le cerveau pour chaque minuscule détail, dit-elle.

Nous nous arrêtons à la terrasse d'un café. Le soleil tape bien trop fort pour continuer sans se reposer.

— Tu sais que j'aimerais que les choses soient différentes. J'aimerais être aussi libérée que toi, mais à chaque pas que je fais, tous ces souvenirs reviennent et je suis prise dans un tourbillon. Je n'ai pas la force de revivre toutes ces conneries. Je m'en suis sortie une fois, mais je ne pourrais pas supporter une seconde chute, me confié-je.

— Tous les hommes ne sont pas comme lui Adèle. T'es encore marquée par ce qu'il t'a fait et c'est normal, mais un jour tous ces doutes et ces peurs s'envoleront. Il faut juste que tu en aies envie. Je veux dire, envie de passer à autre chose et envie de prendre des risques. La vie est un risque en lui-même, c'est juste à toi de choisir comment tu veux la vivre.

— J'essaye tellement de me détacher de tout ça, mais j'ai l'impression de tirer un boulet qui est constamment accroché à mes pieds.

Le serveur nous interrompt dans notre discussion à cœur ouvert. Il nous apporte notre commande et repart comme si de rien n'était.

— Je sais que c'est dur pour toi de faire confiance et de t'engager. Mais il n'y a pas que ça. Tu peux t'amuser sans avoir..., commence-t-elle.

— Je sais et c'est justement ça mon problème. Je ne peux pas envisager d'avoir une relation avec quelqu'un s'il n'y a pas de sentiment. Je suis du genre à m'attacher et dans ce type de situation, je me ferais avoir.

À L'AUBE DE NOS SECRETS II TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant