Chapitre 26

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Je tente d'éviter son regard pour cacher mon embarras, mais Sam est du genre insistant, il ne va pas s'arrêter là.

— Ada, parle-moi. Tu sais que tu peux me faire confiance.

— Je ne peux pas et je ne veux pas. Je veux juste oublier, me plaigne-je au bord des larmes.

Il caresse délicatement mes cheveux

Mon téléphone vibre à l'instant même où je prie pour que quelqu'un me sauve.

A Adèle :

Rejoins-moi dans cinq minutes pour un rdv potins.

Je me redresse en piquet et sors du lit en vitesse. À son message, je sais très bien qu'elle veut me cuisiner. Je prétexte un rendez-vous urgent et par chance, il s'éloigne. Sam a dû comprendre que me forcer ne servirait à rien, pas sur ce sujet.

La chevelure flamboyante d'Alizé flotte dans l'air et je n'ai aucun mal à la retrouver dans cette marée noire de monde. À priori, tous les voyageurs se sont donné le mot pour se retrouver sur le pont.

— Ils sont lourds tous ces gens à venir nous emmerder. On va ailleurs ? Si je vois encore une raie poilue sortir d'un maillot de bain, je hurle, se lamente-t-elle.

Je ricane silencieusement et l'entraine dans un des couloirs. Au moins, je sais que personne ne viendra nous assommer d'une présence. Je me laisse glisser sur la moquette et m'adosse contre un mur.

— Quand je te disais autre part, je pensais quand même à un lieu avec, au moins des chaises ou des fauteuils.

— Tais-toi et assieds-toi, clamé-je.

Alizé pince ses lèvres et s'assied à mes côtés.

— J'imagine que tu veux commencer à poser des questions ? Demandé-je.

— On va commencer par le sujet brulant : Samuel et Adèle. Tu veux avouer tout de suite ou tu vas encore me faire languir ?

— Tu connais déjà l'histoire.

— Je veux les détails sombres et inavouables. Donc, vous avez remis le couvert ? Tu as dégusté ce corps qui pervertirait une nonne ? Ou en...

— Je t'ai déjà dit qu'on avait dérapé qu'une fois et que je n'étais pas prête à recommencer avant d'être sûre de ses attentes.

Elle me lance un regard en coin accusateur mais je l'ignore royalement.

— Alizé, t'es un détecteur à sexe. Tu sais très bien quand je...

— Quand tu libères le Rocco qui est en toi, sourit-elle malicieuse.

Je lève les yeux au ciel. Elle a beau m'agacer à des moments, si elle n'était pas comme ça, elle me manquerait.

— Et toi avec ton Victor ?

— J'ai l'impression d'avoir touché le graal. Tout est parfait, sans prise de tête et il est à croquer. J'ai l'impression d'avoir trouver ma flamme jumelle du cul.

— Si tu le dis, pouffé-je.

Alors que la discussion continue sur un ton léger, elle se tourne vers moi et me prend les mains. Alizé les serre entre les siennes et plante ses yeux perçants dans les miens.

— Je t'ai pas fait venir uniquement pour te demander comment se passait tes dernières quarante-huit heures. Je veux parler franchement avec toi et surtout sérieusement, commence-t-elle sans le moindre sourire.

— Tu me fous les jetons avec ton air de prof, blagué-je soudainement mal-à-l'aise.

— Tu es mon âme sœur, pas juste ma sœur ou ma meilleure amie. Non, c'est plus fort. Je t'aime et pour cette raison, il faut que je sois honnête et que je te secoue quand je sens que tu t'encroutes, te relèves quand tu chutes et soutienne quand tu en as besoin. Ce que je veux te dire c'est que je te sens encore emmurée dans ton mal-être et ça, je ne le supporte pas.

À L'AUBE DE NOS SECRETS II TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant