Chapitre 14

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Comme si je n'étais pas assez mal, il fallait qu'on me ramène le photographe !

— Je viens récupérer Mme Epimoni, affirme-t-il décontracté.

— Elle allait s'en aller.

Il se tourne vers moi et d'un signe de tête, m'ordonne d'avancer. Si je n'étais pas si pressée de quitter cette pièce, j'aurais visé mes fesses sur la chaise. Depuis sa crise lunatique, on ne s'est pas reparlé. Depuis trois jours, je n'ai aucune nouvelle de lui et ce n'était pas pour me déplaire.

J'avance d'un pas déterminé vers les escaliers mais encore une fois, il m'arrête.

— Je peux savoir ce qu'il t'a pris de sauter sur elle ? Fulmine-t-il.

Il a vraiment des problèmes pour gérer sa colère. Cinq secondes avant, il était aussi passible qu'un mouton et là, il s'énerve, contre moi qui plus est.

— Si tu es venu me chercher, comme tu le prétends alors tu dois savoir ce qu'il s'est passé, rétorqué-je.

Je grimpe les escaliers, Samuel à mes trousses. Visiblement, il n'est pas prêt de me lâcher.

— Tu vas me suivre encore longtemps ? J'aimerai pouvoir vaquer à mes occupations sans avoir un toutou qui me suit constamment, signalé-je.

— Écoute moi bien, Adèle, je ne vais pas te sauver la mise à chaque fois alors réprime tes ardeurs et sois civilisée, s'emporte-t-il.

S'il ne me parlait pas comme à une abrutie, j'aurais pu être surprise qu'il m'appelle par mon prénom mais l'absurdité de ses mots m'en empêchent.

— Mais tu te fous de ma gueule ? Je ne t'ai jamais demandé d'être derrière moi à surveiller tous mes mouvements. J'ai réussi à vivre presque 25 ans sans toi, ce n'est pas maintenant que tu vas être indispensable. Et puis, de nous deux, c'est toi le moins civilisé. Tu te comportes comme un ours, persiflé-je.

— C'est ça, toi, tu es la gentille petite fille qui a une attitude des plus parfaite. Tu te moques de qui ? Si je n'étais pas venue te voir dans ta cabine, tu serais au fond du trou à te morfondre comme si toutes les foudres s'abattaient sur toi et là encore, tu te bats avec une femme.

— T'es vraiment qu'une tête de cul, l'insulté-je.

Je prends sa mâchoire entre mes doigts et lui chuchote.

— Je n'ai pas besoin de toi. Si tu veux te la jouer Robin des bois à aider les plus démunis, vas t'amuser avec d'autres gens. J'en ai ma claque.

Je m'écarte mais son bras encercle ma taille. D'un mouvement habile, il inverse notre position. Je me retrouve contre le mur et lui m'emprisonne de son corps. Ses cuisses frôlent les miennes, la soudaine chaleur incendie ma peau, un frisson parcoure l'entièreté de mon échine dévoilant à mon geôlier ma faiblesse. Samuel scrute l'effet qu'il me produit avec un sourire en coin.

Je déglutis difficilement.

Bordel, reprends-toi Adèle, c'est un con.

Je braque mon regard sur le mur pour éviter d'être figée dans le creux de ses yeux. Jusqu'ici, j'avais plutôt bien réussi à résister au charme qu'il dégage mais sans le comprendre, à cet instant, mon corps me trahit.

Adèle, il est peut-être irrésistible mais il est surtout complètement instable. Tu ne peux pas supporter un homme qui souffle le chaud et le froid. Tu vas y laisser des plumes ! Encore une fois...

Samuel comble les quelques centimètres qui séparent nos deux corps. Il n'y a plus de doute sur ses muscles, je sens ses abdominaux même à travers nos t-shirts, ses cuisses fuselés même à travers son jean et ses biceps durs contre mes bras.

À L'AUBE DE NOS SECRETS II TOME 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant