Aimer

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Il courrait, courrait et courrait encore. Qu'aurait-il pu faire d'autre ?

La neige lui fouettait le visage, cherchant toujours plus d'endroits possédant encore un peu de chaleur, ses pieds s'enfonçaient dans cette couche glacée d'un blanc immaculé.

Ses cheveux noirs contrastaient avec la blancheur des flocons, ses vêtements foncés criaient sa présence en cet endroit. Pourquoi était-il là ?

Il ne se souvenait plus de rien, juste qu'il devait courir, courir et courir encore.

Il ne savait pas où il était. Une montagne ? Une colline ? Les enfers ?

C'est ça, il était mort. Il était mort et pour le punir de tout ce qu'il avait fait de mal il était condamné à vivre dans cette enfer glacé.

Parce qu'il en était sûr. Il était une mauvaise personne. Il avait le cœur froid, incapable d'aimer, de ressentir ce que chacun ressent. Il ne se souvenait de rien mais ça c'était certain. Il était horrible.

Personne ne l'aimait parce qu'il ne méritait pas d'être aimé. Il s'était persuadé que c'était normal. Après tout, pourquoi on l'aimerait ?

Pourquoi lui devrait aimer si on ne l'aimait pas. Il avait tout bloqué, il s'etait protégé.

Il ne veut entraîner personne avec lui.

Et la nature continue à montrer qui est la plus forte, que les hommes ne font pas le poids face à elle et elle a raison. Une véritable tempête s'était levée et le jeune homme peinait à avancer.

Il ne courrait plus désormais. De toute façon il ne le pouvait plus. Il n'en avait plus la force. Il n'en avait plus envie.

Il s'était résigné. Pourquoi combattre son châtiment ? La nature avait gagné, Hadès avait gagné, le monde avait gagné.

Bientôt il ne resterait plus rien de lui. Lui qui aurait disparu tout seul. Sans souvenirs. Sans même se rappeler de son nom.

Il sombra doucement, comme pour rendre les choses encore plus cruelles.

Il n'aurait pas pu disparaître d'un coup ? Non. Il fallait que ce soit long. Qu'il sente la neige le fouetter. La glace poignarder sa peau et le froid le pénétrer de toute part.

Il sombrait doucement mais sûrement. Dans l'enfer d'une tempête. Tout seul dans le noir.

Mais d'un coup quelque chose traversa l'épais tourbillon des flocons.

C'était lumineux, c'était chaud et surtout c'était loin et inaccessible.

Un rayon de soleil.

Un rayon qui criait. Qui criait encore et encore trois mots repris par plusieurs autres voix et par l'écho menaçant de la montagne.

« Nico », « Deathboy », « mon amour».

L'homme comprit. Ces personnes cherchaient quelqu'un qui n'avait rien à faire ici. Une personne bonne qui méritait d'être sauvée. D'être sortie de cet enfer de glace, de ce froid mortel.

Il savait que ce n'était pas lui qu'ils cherchaient. Cet homme était aimé et aimait en retour. Ce n'était pas son cas. Mais alors pourquoi il luttait pour rouvrir les yeux ? Pourquoi il luttait pour pouvoir crier qu'il était ici ?

Ça ne servait à rien. Si par miracle ils le trouvaient ils le laisseraient ici parce que c'était tout ce qu'il méritait et ils le sauraient. Lui aussi le savait. Mais alors pourquoi ne voulait-il pas disparaître à jamais ? Il le devait, alors pourquoi se révoltait-il contre son sort ?

Il entendit quelqu'un hurler. Il sentit quelqu'un lui sauter dessus. On le supplia de tenir encore. De ne pas mourir parce que sans lui il ne pourrait pas vivre.

Ce rayon de soleil lui répétait qu'il l'aimait de tout son cœur. Qu'il prendrait soin de lui. Qu'il ne le laisserait plus jamais seul. Il lui interdisait aussi de recommencer les vols d'ombre avec un rhume. Il lui interdisait de lui faire sentir de nouveau ce sentiment horrible de peur, de fureur et de tristesse.

Qu'il l'aimait de tout son être et qu'il ne voulait pas qu'il en doute.

Il n'entendit pas la suite. Il sombra dans les ténèbres.

Mais il savait. Il était Nico di Angelo. Il avait retrouvé  ses souvenirs. Et il était aimé de Will Solace, il était son Deathboy, tout comme lui, aimait son Sunshine à la folie.

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24/05/21

676 mots.

Recueil d'os Percy Jackson et Harry PotterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant