Fiction OrelxGringe - Qu'est-ce que tu caches ?

Partie 5 - Le préau.

Lorsqu'il sortit du lycée plusieurs jours plus tard, riant avec ses amis, son regard se posa machinalement sur le garçon qui commençait petit à petit a l'obséder de l'autre côté du préau. Celui-ci était penché sur un petit vélo de couleur bleu ciel, le guidon de ce dernier entre ses mains, et il se demanda si c'était le sien. Le plus jeune semblait être en train d'essayer de faire sortir ce dernier du parking à vélos en observant la roue avant de celui-ci et il fronça les sourcils en apercevant Julien et sa bande assis sur le petit muret près du parking à vélo, l'observant en rigolant. Le garçon ne releva pas la tête de son vélo bien qu'il pouvait jurer qu'il devait les entendre se moquer de lui et il se demanda pourquoi ces derniers lui avaient dit qu'ils ne le connaissaient pas alors qu'ils semblaient au contraire très bien savoir qui le garçon était. Puis il vit soudainement Julien se lever du muret afin de se diriger vers le garçon et quand il fut à ses côtés il le vit se pencher vers lui pour lui parler, posant sa main sur le haut de son dos et près de sa nuque. Le garçon ne releva pas la tête pour autant et il fronça les sourcils, attentif à la scène.

« Vous voyez ? Qu'est-ce que je vous avais dit ? dit-il après un petit moment en se tournant légèrement vers ses amis à ses côtés, faisant un signe de tête dans la direction de Julien qui parlait à voix basse au garçon, une main sur son dos. Ils le connaissent bien, j'avais pas rêvé. »

Il se mit alors en marche, dans l'idée d'aller parler au garçon, et il entendit ses amis le suivre dans son dos. Cependant, il vit ce dernier relever la tête et se mettre lui aussi en marche, poussant son vélo pour qu'il avance à ses côtés, et il accéléra l'allure, refusant de le laisser s'échapper encore une fois sans lui avoir parlé. Il fut pourtant obligé de s'arrêter quand un groupe de filles passa devant lui, lui coupant brusquement le chemin, et quand celles-ci furent passées le garçon avait disparu.

« Quoi ? Mais... il était juste là ! » s'exclama-t-il en s'emportant et il sentit son ami Matthieu poser sa main sur son épaule.

Quand il se tourna vers lui il le vit lui lancer un regard qui semblait dire Mais pourquoi tu t'énerves ? Calme-toi, et il poussa un long soupire désespéré. C'était la deuxième fois que le garçon disparaissait ainsi devant ses yeux. Est-ce qu'il n'arriverait donc jamais à lui parler ? se demanda-t-il, frustré, avant de se rappeler de Julien et de sa bande qui étaient toujours près du muret. Il se dirigea alors vers ces derniers à grands pas avant que ses amis n'aient eu le temps de lui demander où il allait et il arriva près d'eux un instant seulement après que Julien n'ait rejoint ses amis lui aussi. Celui-ci se tourna vers lui en l'apercevant et lui lança un regard surpris :

« Guillaume ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— Le garçon, dit-il, légèrement essoufflé et essayant de reprendre sa respiration discrètement. Je t'ai vu lui parler. Tu le connais ?

— Le garçon ? Quel garçon ? demanda Victor à côté de Julien et il sentit sa mâchoire se serrer en l'entendant dire cela.

— Arrête de te foutre de moi, Victor. Je vous ai vu rigoler en le regardant sortir son vélo du parking à vélos et toi, Julien, je t'ai vu aller lui parler. Alors ne me dites pas que vous ne le connaissez pas. »

Il sentit ses amis le rejoindre à ses côtés et Julien regarda ces derniers en haussant les sourcils avant de se passer une main dans les cheveux :

« Qu'est-ce que tu veux que je te dise, Guillaume ? J'ai vu qu'il avait un problème avec son vélo alors je suis allé lui proposer mon aide, c'est tout. Ça veut pas dire pour autant qu'on le connait.

— Qu'est-ce qu'il avait son vélo ? demanda-t-il alors et Julien lui jeta un regard perplexe à cette question, semblant se demander ce que ça pouvait lui foutre.

— J'en sais rien, on aurait dit que la roue avant était dégonflée... Du coup, il ne pouvait pas monter dessus. Je lui ai proposé d'aller demander une pompe au secrétariat pour la regonfler mais il m'a dit que c'était pas grave et qu'il allait rentrer comme ça et s'en occuper chez lui. »

Il fronça les sourcils, se demandant si Julien lui disait la vérité, se rappelant de la main qu'il l'avait vu poser sur le dos du garçon d'un air un peu trop familier pour des gens qui ne se connaissent pas. Et il l'avait bien vu lui parler à la cafétéria aussi, non ? Ça n'avait aucun sens. Il allait le lui dire quand Julien se tourna vers sa bande de potes pour attraper son sac posé sur le muret à côté de ces derniers et se retourna vers lui, le coupant dans sa lancée :

« Faut qu'on y aille maintenant, Guillaume, si tu veux bien nous excuser. À la prochaine au foot ? »

Il hocha la tête machinalement, ne sachant pas que répondre, et les regarda s'en aller en les suivant du regard avant de se tourner vers ses amis pour leur jeter un regard confus. Il y avait vraiment quelque chose qui ne tournait pas rond dans cette histoire. Pourquoi ceux-ci s'escrimaient à lui mentir ?