Partie 27 - Le père.

111 9 1
                                    

Il sourit doucement en voyant Aurélien sur le point de se réveiller, le plus jeune poussant un petit soupire ensommeillé au contact de ses doigts et de son visage, et il se pencha vers lui pour murmurer à son oreille afin de le réveiller en douceur :

« Réveille-toi, Aurél... Il est déjà dix heures... »

Il déposa un baiser sur sa tempe sur laquelle le bleu était toujours bien visible malgré les jours qui étaient passés et au baiser, Aurélien poussa un autre petit soupire, de bien-être cette fois. Il se recula, attendant qu'il se réveille, et quand Aurélien ouvrit enfin les yeux, papillonnant lentement des paupières, un petit sourire attendri s'inscrivit sur ses lèvres :

« Eh, la princesse aux bois dormants... T'es enfin réveillé ? »

Le plus jeune le dévisagea en silence un petit instant avant qu'il ne le voit se mettre à rougir :

« Pr-Princesse...?

— Je dis ça parce que tu te réveilles tard, rit-il en glissant sa main dans les cheveux emmêlés d'Aurélien et celui-ci lui lança un regard intimidé, rougissant doucement.

— Dé-Désolé... Ça fait longtemps que tu es réveillé, toi ?

— À peu près deux heures... J'ai essayé de me rendormir en voyant que tu dormais toujours, mais sans succès. Puis faut dire que j'ai eu du mal à me rendormir hier soir aussi... Après ce qu'il s'est passé...

— H-Hier soir...? De quoi tu parles ? lui demanda Aurélien et il haussa les sourcils, surpris.

— Tu ne te souviens pas ? lui demanda-t-il, étonné, et Aurélien secoua la tête d'un air hésitant. Aurél. Ton cauchemar.

— Je... N-Non... Quel cauchemar ?

— Aurél, tu ne t'en rappelles pas ? Vraiment ? dit-il et Aurélien secoua la tête de nouveau. Tu me diras, c'est peut-être mieux comme ça.

— Quoi...? Guillaume, dis-moi ce que c'était...! s'exclama Aurélien en se redressant sur le lit, s'agenouillant sur le matelas. Qu'est-ce que c'était que ce cauchemar ?!

— Juste... des mauvais souvenirs, Aurél. Sur des choses qui n'arriveront plus, ok ? Ça ne sert à rien de les ressasser maintenant.

— Non, dis-moi ! Qu'est-ce j'ai fait ? Est-ce que j'ai parlé dans mon sommeil ?

— Un peu plus que ça, Aurél... accepta-t-il de dire en voyant l'air paniqué du plus jeune. Tu... t'es mis à pleurer... Tu n'arrivais plus à respirer, comme si tu suffoquais et... Tu suppliais quelqu'un de te lâcher. Tu disais que ce n'était pas normal, qu'il t'avait menti, que personne ne faisait ça... Et j'ai compris... J'ai compris, tu sais. Tout va bien maintenant. Il ne te fera plus de mal à présent. Tu ne dois pas t'inquiéter.

— Q-Quoi...? Comment ça...? Qu'est-ce que tu racontes ? Qu'est-ce que tu as compris ?

— Tout va bien, Aurél. On va prendre notre petit-déjeuner et je te ramène chez ton père, ça te va comme programme ? Avec un peu de chance, j'arriverai même à lui parler. Tu crois qu'il est rentré de chez son ami ? »

Il dégagea la frange du plus jeune avant de se pencher vers lui pour venir embrasser sa tempe encore endolorie et Aurélien le laissa faire sans dire un mot. Alors il se leva, le sourire aux lèvres de ne pas avoir été repoussé, et se tourna vers Aurélien pour le regarder tendrement :

« Tu viens ? J'ai une de ces faims, moi... »

Aurélien releva la tête pour lui lancer un regard inquiet et quand il fronça les sourcils, celui-ci se leva précipitamment pour le rejoindre. Alors il lui sourit doucement et vint ébouriffer ses cheveux, attendri. Il était adorable.

***

Il repensa à sa rencontre avec le père d'Aurélien, un petit sourire sur les lèvres et les yeux fixés sur le plafond de sa chambre. Quand il avait ramené le plus jeune chez lui il avait vraiment espéré pouvoir croiser son père, afin d'enfin le rencontrer, et quand celui-ci était venu ouvrir la porte alors qu'Aurélien cherchait ses clefs, il s'était senti chanceux. Enfin, le voilà. Celui qu'Aurélien avait tellement eu peur de blesser en lui racontant la vérité qu'il avait préféré encaisser sans broncher plutôt qu'il ne soit mis au courant de ce qu'il se passait au lycée. Le père du plus jeune lui avait jeté un regard surpris en le voyant sur le pas de sa porte et sans réfléchir il avait pris sa main dans la sienne pour le saluer. Enchanté de faire votre connaissance. Je m'appelle Guillaume, je suis un ami de votre fils, s'était-il présenté et l'homme devant lui l'avait regardé d'un air étonné encore un moment avant de répondre de la même manière, lui souriant. Mr Cotentin, enchanté de même. Merci de m'avoir ramené mon fils. Il m'a manqué hier soir. Il fronça les sourcils en repensant à cette phrase tout à coup. Hier soir ? Mais Aurélien lui avait dit que son père n'était pas à la maison hier soir, non ? Est-ce qu'il ne lui avait pas dit qu'il était allé visiter un vieil ami à lui et qu'il allait rester dormir chez lui ? Alors est-ce que Aurélien lui avait menti ? Pour pouvoir aller chez Claude et ensuite dormir chez lui ? Non, le plus probable était que son père était revenu plus tôt que prévu finalement, décidant au dernier moment de ne pas dormir chez son ami. Mais il n'avait pas paru inquiet ce matin, ce qui voulait dire qu'Aurélien devait l'avoir prévenu qu'il dormait chez lui hier soir, non ? Alors est-ce que c'était son père qu'il avait eu au téléphone quand il s'était absenté chez Claude ? Pourtant... C'était justement après cet appel qu'Aurélien lui avait demandé s'il pouvait dormir chez lui, disant que c'était mieux vu que son père n'était pas à la maison... Il fronça les sourcils de nouveau, n'arrivant pas bien à se souvenir de ce moment-là et à trouver une logique là-dedans. Après tout, qu'est-ce que j'en ai à faire...? J'ai rencontré son père, il était sympa, je me suis présenté et lui aussi... C'est tout ce qui compte, et maintenant il sait qui je suis. Il éteignit la lumière de sa chambre puis se tourna sur son lit et ferma les yeux, visualisant derrière ses paupières closes le petit regard hésitant d'Aurélien quand il lui avait dit au revoir en partant. Il avait tellement hâte de le revoir.

Fiction OrelxGringe - Qu'est-ce que tu caches ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant