Fiction OrelxGringe - Qu'est-ce que tu caches ?

Partie 38 - Les blessures.

« Montre-moi. »

Il avait sa main posée sur celle du plus jeune, tous les deux assis sur le sol de la chambre de ce dernier. Aurélien n'avait pas enlevé une seule fois sa main de sa joue depuis qu'il l'avait fait entré chez lui et, quand ils étaient entrés dans sa chambre, Aurélien le pressant dans les escaliers en lui disant que son père était seulement sorti faire quelques provisions pour le repas du soir, il l'avait vu avec inquiétude pousser sa commode devant la porte de sa chambre avant qu'il ne le voit tomber à genoux au sol, remettant précipitamment sa main devant son visage. Il l'avait alors rejoint sans attendre une seconde de plus et avait posé sa main sur la sienne, essayant de la lui retirer du visage.

« Non... S'il-te-plaît, Guillaume... le supplia Aurélien en lui lançant un regard implorant et il répondit à ce dernier en le regardant d'un air ferme malgré les larmes qui commencèrent à couler des yeux du plus jeune.

— Je ne redemanderai pas une troisième fois, Aurél. Montre-moi. »

Le plus jeune laissa alors glisser sa main de sous la sienne sur sa joue et il retira la sienne de même de son visage pour observer ce dernier. Une grande trace rouge recouvrait celui-ci au niveau de sa joue droite, celle qu'Aurélien essayait de lui cacher depuis qu'il l'avait vu, et il posa sa main sur cette dernière en fronçant les sourcils.

« C'est lui qui t'a fait ça ?

— N-Non... balbutia Aurélien à travers ses larmes et il sentit sa mâchoire se serrer en l'entendant lui mentir encore une fois.

— Ça ne sert plus à rien de mentir, Aurél. Je sais tout.

— T-Tout...? De quoi tu parles ?

— Ton père te bat. Et non, ce n'est pas normal, dit-il sèchement et Aurélien écarquilla les yeux à cette déclaration.

— N-Non... C'est pas... Seulement... Tu ne sais pas... Tu n'as pas compris...

— Je sais que tu parlais de lui dans ton cauchemar. J'ai enfin réussi à faire le lien, Aurél. Alors ne me dis pas que j'ai tort.

— Non, je... C'est pas ça... Enfin...

— Enlève ton tee-shirt. Tout de suite. » dit-il froidement et il vit Aurélien sursauter à sa demande.

Le plus jeune lui lança un regard terrifié en faisant un petit mouvement de recul et il l'attrapa par l'avant-bras pour le forcer à rester près de lui.

« Guillaume... S'il-te-plaît, ne me demande pas-

— Aurél, enlève ton tee-shirt. Je te le redemanderai pas. Fais-le, putain ! lui cria-t-il en s'emportant et Aurélien fondit en larmes. Fais-le... Laisse-moi voir ce qu'il t'a fait... »

Le plus jeune s'exécuta alors en pleurant, enlevant son tee-shirt de par-dessus son torse, et il sentit sa mâchoire se serrer en voyant celui-ci apparaître devant ses yeux. Il y avait bien entendu l'hématome sur sa taille mais il vit aussi des bleus près de sa clavicule, à l'endroit où il lui avait bien semblé apercevoir quelque chose quand il était venu chez lui la dernière fois.

« Qu'est-ce qu'il t'a fait ? Qu'est-ce que ce monstre t'a fait, Aurél...? balbutia-t-il alors qu'il avait les yeux rivés sur les nouveaux bleus.

— C'est... C'est rien... C'est juste parce qu'il m'aime trop, Guillaume... Il fait ça... pour que je reste pur... Même si... Même si je n'aime pas quand il me frappe... Même si ça me fait mal... Mais ce n'est rien... Il fait ça pour mon bien...

— Aurél... dit-il en secouant la tête. Tu ne peux pas réellement croire à ce que tu dis, non ? Tu ne peux pas le croire... quand il dit qu'il te bat pour ton bien...

— Si... Si, c'est ce qu'il dit quand il le fait... Mais aussi... quand il me... quand il me touche... balbutia Aurélien et il sentit son cœur se briser dans sa poitrine en l'entendant dire ça, mettant abruptement fin à ses doutes alors qu'il ne voulait pas s'y laisser penser.

— Comment il te touche, Aurél ? Qu'est-ce que tu voyais... dans ton cauchemar...?

— Je... Je ne sais plus... Mais j'ai sûrement... rêvé d'une des fois où... où il rentrait dans ma chambre le soir quand j'étais petit... C'est le rêve... que je fais le plus couramment...

— Qu'est-ce que... Qu'est-ce qu'il te faisait ces soirs-là...? demanda-t-il alors qu'il sentait ses yeux le brûler violemment tant il avait envie de pleurer.

— Je... Il s'asseyait à mes côtés dans le lit et il me caressait les cheveux... Il me disait que tout allait bien... Qu'on avait pas besoin de maman puisqu'on était tous les deux... commença à raconter Aurélien alors qu'il sentait ses larmes se mettre à couler de ses yeux. Il me disait... que j'étais son petit garçon, que je lui appartenait à lui et à personne d'autre, pleura Aurélien en ressassant ses souvenirs. Il me demandait de répéter ce qu'il disait alors qu'il glissait sa main sous mon tee-shirt de pyjama et qu'il caressait ma peau... Sa main se baladait sur mon corps alors qu'il me murmurait qu'il m'aimait et que personne d'autre ne pourrait jamais m'aimer comme lui il m'aimait... Il me disait que j'étais bien trop pur pour qu'il laisse quelqu'un d'autre m'enlever cette pureté... Et il me disait que tout allait bien, que c'était normal. Qu'il avait le droit de me toucher comme ça parce qu'il était mon père... Parce que c'était lui qui m'avait donné la vie. » sanglota Aurélien et il sentit sa main glisser de sa joue jusqu'à son épaule en l'entendant lui avouer tout ça.

Il se sentit complètement perdre pieds avec la réalité en l'entendant lui révéler enfin ce qu'il lui cachait depuis tout ce temps. Mais il n'avait pas le droit de le laisser ainsi, tout seul avec son secret. Il fallait qu'il se reprenne.