Chapitre 30

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Ça fait vingt-quatre heures que nous sommes tous les deux dans cette maison. J'ai évité d'être dans la même pièce que lui, malgré le fait qu'il m'ait fait un petit déjeuner complet.

Il est déjà vingt heures, je sors de la chambre pour me rendre dans la cuisine. Je trouve Drew en pleine préparation.

Drew: j'ai fini de faire le repas, ce soir le menu c'est spaghetti bolognaise

Moi: je n'ai pas faim

Il dépose la cuillère qu'il avait en main sur le plan de travail. Sa mine a changé.

Moi: tu te sens bien ?

Je n'ai droit à aucune réponse, il tourne le dos et quitte la pièce. Je n'ai rien dit de mal donc je ne comprends pas son comportement.

Je le suis jusqu'à sa chambre.
En entrant je le vois entrain de faire sa valise.

Moi: qu'est ce que tu fais ?

Oui je sais que c'est une question bête.

Il ne répond pas, ce qui commence à m'énerver.

Moi: je te parle Drew

Drew: je vais partir d'ici, je vais te laisser te retrouver seule. Peut-être que c'est ce que tu as le plus besoin, te retrouver seule. J'ai l'impression que ma présence ici te dérange. Je fais des efforts pour toi mais toi tu ne le remarques pas. Je ne vais plus te déranger, fais ce que tu veux , je te demanderai juste une chose c'est d'avoir une garde partagée.

Moi: mais....

Drew: au revoir Sophie

Il vient de sortir. Que dois je faire? Ça ne devait pas se passer comme ça.

Je cours aussi vite que possible. Il vient juste de fermer le coffre de la voiture.

Moi: ne t'en vas pas s'il te plaît

Drew: pourquoi rester si c'est pour ton indifférence ?

Moi: je veux te parler, je n'ai pas envie que tu partes. J'ai besoin de toi dans ma vie.

Il est surpris ça se voit par son expression faciale.

Moi: s'il te plaît

Il accepte et reprend sa valise.
Nous rentrons et nous installons dans le salon.
Nous sommes assis l'un en face de l'autre. Je me suis mise en face de lui mais assise sur le parquais.

Moi: il est temps pour moi de me confier

Drew: je t'écoute

Moi: je vais te relater toute l'histoire dans les moindres détails mais j'aimerai que tu ne m'arrêtes pas. Sinon je n'aurai pas le courage de continuer.

Je reste silencieuse au début, je réfléchis où je dois commencer cette histoire.

Moi: je vais commencer par le jour de ton départ.

J'ai l'impression d'arrêter de respirer.

Moi: ce jour là j'ai fait une crise, j'étais dans le flou total je ne comprenais pas ce qui m'arrivait, dans mon état second j'ai tout cassé autour de moi jusqu'à l'évanouissement. Je me suis réveillée le soir même à l'hôpital, et Youcef était là, il ne m'a pas laissé tomber et il c'est comporté en véritable ami. J'étais pas bien dans ma tête mais je me sentais en sécurité avec lui, coco et ses parents. Ils m'ont laissé le temps qu'il fallait pour que je me remette de mes blessures. J'ai recommencé à vivre normalement à ne plus penser à toi mais il fallait que j'avoue à tout le monde notre mariage secret. Je ne voulais plus rien avoir en rapport avec ta personne, il fallait que je me libère de ce secret.

Je prend mon souffle avant de continuer.

Moi: je pensais qu'il n'y avait plus de lien entre nous, hormis les papiers de notre union bien sur. Jusqu'au jour où j'ai apprit que j'allais devenir maman.

J'essuie rapidement mes larmes.

Moi: devenir maman voulait dire tellement de chose, moi qui ne voulais plus rien avoir avec toi je me retrouvais enceinte. J'étais perdu, je ne savais pas comment j'allais m'en sortir. Une grossesse à risque avait dit le médecin, ce qui me faisait peur.

Il me prend la main et la caresse doucement.

Moi: c'était tellement difficile de vivre ces neuf mois sans toi

Je ne sais même pas comment j'ai commencé à pleurer, c'est comme si son toucher était libérateur.

Moi: je pleurais chaque soir parce que tu n'étais pas là, j'avais juste besoin de toi. Seulement de toi. Tout a empiré le jour de l'accouchement, je crois que c'est de là que j'ai commencé à te détester ou a t'aimer encore plus, je ne sais pas tout était mélangé dans ma tête. Je ne savais plus distinguer le bien du mal.

Il s'approche et essuie mes larmes.

Moi: je suis rentrée dans un profond sommeil après avoir fait une hémorragie interne, je préfère dire ça que coma.

Je vois qu'il est choqué par ce que je viens de dire. Il me relève doucement et je comprend qu'il veut que je me mette sur ses genoux. Nous voilà confortablement installés, je me sens bien dans ses bras.

Moi: je n'ai pas pu prendre soin d'eux à leurs naissance, et je m'en suis beaucoup voulu. J'ai même dû voir une psychologue tellement je me sentais folle, ils avaient tous peur que je fasse une bêtise. Pour moi tout ça était de ta faute, si tu avais été là tout aurait été différent, mais tu n'étais pas. J'avais même du mal à les regarder de peur de voir ton visage ou même des traits.

Il me caresse le dos.

Moi: j'ai apprit à vivre pour mes enfants, ils sont devenu ma priorité. Youcef n'a pas voulu mentir aux enfants alors ils ont grandit en sachant que tu étais leur père mais qu'ils ne pouvaient le raconter à personne. Ils ont vécu des moments durs, on les a traité d'enfants batard tellement de fois.

Je ferme mes yeux repoussant ces souvenirs.

Moi: ensuite il y a eu la série d'appel, je savais que c'était toi. Le jour où j'ai craqué c'est le jour où tu as parlé à l'autre bout du fil, je ne sais pas si tu t'étais rendu compte de la date mais moi j'étais au bout de ma vie.

Drew: je suis vraiment désolé

Moi: j'ai dû retourner chez ma psy, et c'est là que j'ai compris que je ne pouvais pas t'oublier, c'était impossible. Mon amour était simple et celui de felie obsessionnel.

Drew: felie!?

Moi: oui felie, elle a été horrible avec moi et tous les autres, tout ça parce qu'elle était folle de toi, et le malheur a fait que Théo tombe amoureux d'elle.

Drew: Théo!?

Moi: oui Theo, c'était notre ami, notre frère, notre partenaire de tout et rien. J'aurai tellement aimé que se soit lui qui change felie et non le contraire. Felie est pourrie jusqu'à la moelle.

Drew: mais elle est avec vous! Je pensais que tout était rentré dans l'ordre

Moi: je ne sais pas si un jour on lui refera confiance, mais saches le, cette fille, on lui a donné une seconde chance à cause de l'enfant sinon rien. La mort de Théo a détruit tellement de personne.

Je repense à tout ce que Théo souhaitait pour nous, être heureux. Je ferme les yeux et revois son image, il me sourit, je sais à présent qu'il est fière de moi.

Je regarde l'homme qui m'a prit dans ses bras, il est tellement beau, en tout cas moi je le trouve super beau. Il est temps de passer à autre chose.

Je le caresse la joue.

Moi: je vous aime monsieur Barimore

Il sourit, ce qui me fait également sourire.

Drew: ah bon !?

Moi: je n'ai jamais cessé de vous aimer

Drew: je vous aime de tout mon cœur madame Barimore

Voilà nos lèvres qui se collent.

DREAM  2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant