Chapitre 3

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Les jours suivants, Odin s'était absenté. Freya et Kaïa échangeaient leurs places de temps en temps, pour une très courte durée.
Freya sortait la plupart de la journée et accordait un petit temps libre à sa sœur le soir.
Un matin, dans les jardins, elle aperçut une Lady tout à fait charmante, qui admirait un soldat au loin.
Assise sur un banc, la Déesse les observa un moment. Elle leva discrètement la main, faisant jouer ses doigts dans les airs, faisant apparaître une petite lueur rosée.
Elle était tellement concentrée qu'elle ne vit pas Loki en train de l'observer.
Quand celui-ci se racla la gorge pour faire remarquer sa présence, elle referma aussitôt la main sur la manifestation de son pouvoir.

- Je t'en prie, continue. Ne t'arrêtes pas pour moi.

- Je croyais que tu ne voulais pas que mon pouvoir t'approche.

- Cette chose ne m'était pas destinée. Et je suis curieux de voir ta magie à l'œuvre. Mère ne cessait d'en faire les éloges quand elle était encore là.

Freya recommença alors à agiter ses doigts, et dirigea la faible lueur vers le couple qu'elle souhaitait aider à se former. Quand ils furent chacun touchés par sa magie, Freya ferma les yeux et sourit. Quand elle les ouvrit, Loki admira leur couleur, qui variait entre le rose et le violet avant de redevenir gris.

- C'est tout?

- Il faut leur laisser un peu de temps. Ils ne vont pas se sauter dessus!

- Dommage.

Loki baissa les yeux sur les mains de la jeune femme. Une petite trace trônait sur son poignet gauche, comme un cercle parfait. Une tâche de naissance, sans doute.

- Mère aurait pu t'apprendre bien plus, il dit avec mélancolie.

- Je sais. Visiblement, c'est ce qui était prévu.

- Comment as-tu trouvé ta soirée avec Thor et ses amis? Continua Loki pour changer de sujet, sentant sa peine le ratrapper.

- Tu devrais le savoir, puisque tu y étais.

- Je me souviens surtout de la manière dont tu es partie.

- Je devais sûrement être fatiguée.

- Tu ne t'en souviens plus?

- Pourquoi ces questions?

- Je cherchais simplement à faire la discussion. Maintenant, si tu veux bien m'excuser, j'ai d'autres choses plus intéressantes à faire.

Thor arriva à son tour, et Loki pressa le pas.

- Laisse-moi deviner. Il avait quelque chose à faire? Demanda le Dieu.

- Exact.

- Il me fuit comme la peste depuis que je l'ai ramené ici. Une chance que Père ait accepté de le faire sortir de prison.

- Tu sais, je pense qu'il est simplement... blessé.

- Tu parles comme notre mère... elle aussi disait cela de lui. Elle le défendait quoi qu'il arrive.

Freya posa sa main sur le bras de Thor, qui posa à son tour sa main sur la sienne.

- Existe-t-il quelqu'un de plus pur que toi?

Elle ria, un peu gênée.

- L'Amour est pur, et nous en avons tous un peu même au plus profond de nous.

- Et est-ce le fait de le contrôler qui te donne cette beauté?

- Vous me flattez, Altesse.

Thor rigola à son tour tout en continuant de caresser la main de la jeune femme.

- J'aimerais passer un peu plus de temps avec toi, Freya. Juste toi et moi, si tu le veux bien.

- Ça sera avec plaisir.

- Et si nous partions nous promener hors du palais, demain soir? J'aurais certainement terminé mes tâches.

Freya accepta, avant de se souvenir de sa sœur. Le soir était le seul moment où elle sortait, car il y avait moins de monde dans les jardins.

****

- Je te demande juste ce soir, Kaïa, s'il te plaît!

- Pourquoi?! Quand est-ce que le Roi sera de retour? Je n'en peux plus d'attendre. Et je ne suis pas si mauvaise que ça, pourquoi je dois absolument me cacher?

- Même la majorité de notre peuple n'est pas au courant de ton existence. Papa et Maman ont choisi de te cacher pour une raison.

- Et je l'ignore encore!

- J'imagine que tu l'apprendras un jour ou l'autre.

- Tu le sais.

- Non, mentit sa sœur.

- Qu'est-ce que j'ai bien pu faire pour mériter ça? J'ai l'impression d'avoir manqué une partie de ma vie, je suis quasi inexistante il n'y en a que pour toi. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal?

- Nous en parlerons quand tu seras prête.

- Nous avons bientôt vingt et un ans, Freya. Je pense être assez grande pour savoir.

- Assez! Je dois y aller, Thor doit déjà m'attendre. Reste ici ce soir, s'il te plaît.

Kaïa soupira et regarda par la fenêtre. L'espace d'un instant, elle y vit son reflet. Elle avait de plus en plus de mal à le supporter, voyant en elle le visage de sa sœur.
Quand elle aperçut Freya et Thor au loin, s'éloigner du palais, elle se rendit à la bibliothèque, bien décidée à ne pas obéir.
Elle voulait seulement emprunter un ou deux livres histoire de s'occuper, puis elle remonterait dans sa chambre.

Tandis qu'elle cherchait un ouvrage intéressant dans les allées, elle entendit des rires qui se voulaient discrets.
Un homme et une femme s'embrassaient, riaient.
Kaïa pouvait sentir la magie de Freya autour d'eux.
Le couple était tout nouveau, tout juste formé.

Un peu plus loin, Loki était en train de lire quand il fut déranger par les rires.
Il avait déjà du mal à se concentrer. Il repensait à Freya lors de la soirée avec son frère.
Quelque chose clochait chez elle. Elle cachait quelque chose.
Même si les deux sœurs pensaient cacher leur secret convenablement, c'était impossible devant le Dieu de la Malice en personne. Elles ne pourraient pas le tromper bien longtemps contrairement aux autres.
Sa lecture interrompue, il se glissa entre les rayons de livres, quand il aperçut une lueur bleue et très discrète arriver droit sur le couple.
Elle était sombre, presque noire.
Son regard la suivit pour voir d'où elle provenait, et ses yeux se posèrent sur celle qu'il pensait être Freya.
Quand la lumière enveloppa les amoureux, leurs sourires tombèrent immédiatement. La femme se mit à pleurer, tandis que l'homme s'énervait sur elle.
Loki porta à nouveau son regard sur Kaïa et observa ses yeux gris devenir bleu et aussi sombre que sa magie. Ses mains jouaient toujours avec, et il regarda son poignet.
Il plissa les yeux pour essayer de mieux voir, mais il était trop loin pour cela.
Incapable d'ignorer ce qu'il venait de voir, il se dirigea vers elle et lui saisit le poignet en remontant sa manche. La trace juste sous la paume de sa main ne formait plus un cercle mais un croissant de lune.

- Qui es-tu?!

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- Qui es-tu?!

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