Chapitre 55 : Cameron

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C'était le grand soir. Mes parents attendaient cette soirée avec impatience. C'était la première fois que je leur présentais une fille. Ils étaient heureux que ce moment arrive. Cependant, je priais pour qu'ils n'effraient pas Nicah et qu'elle ne fuit pas la maison à grands pas.

Nicah, assise sur le siège passager, regardait par la fenêtre mais je pouvais clairement ressentir son stresse. Avant de partir, elle avait essayé une dizaine de tenue avant d'abandonner à trouver la robe parfaite, selon ses critères. Elle avait opté pour une robe patineuse noire, toute simple, fatiguée de sa séance d'essayage. Elle était magnifique et semblait ne pas s'en rendre compte. Elle allait plaire à mes parents. Je n'en doutais pas un seul instant mais Nicah était d'une nature angoissée, se dévalorisant facilement. Elle ne serait pas rassurée seulement lorsqu'elle aurait confirmation de la bénédiction de mes parents.

Je me garais devant la maison éclairée et me tournais vers elle.

- Ça va aller, mon ange. Mes parents ont hâte de te rencontrer. Je leur ai parlé de toi et ils me harcèlent depuis pour que je te ramène à la maison.

- S'ils ne m'aiment pas... tu vas me quitter ?

Surpris par sa question, je ne réagis pas immédiatement. Erreur. Elle se mit à trembler. Je pris son visage entre mes mains pour qu'elle me regarde.

- Nicah... Je veux que tu m'écoutes attentivement... Jamais... JAMAIS, je ne pourrais te quitter. Tu entends ? Cesse de t'angoisser pour ça.

- Tu dis ça maintenant mais s'ils ne m'approuvent pas, tu ne penseras pas pareil.

- Bien sûr que si. Toi et moi... c'est pour la vie, mon ange.

- Promis ?

- Je te le promets.

Elle me scruta un moment en silence puis souffla fortement.

- D'accord. Je te crois. De toute manière, tu ne pourras pas m'éjecter de ta vie. Je te suivrais partout.

Aussi sérieuse que possible, de telles paroles m'aurait fait peur venant de quelqu'un d'autre mais venant d'elle, je trouvais cela plutôt rassurant et flatteur. Peut-être étais-je aussi obsessionnelle qu'elle.

- Je n'en doute pas un seul instant. Tu es prête ?

- Non... mais allons-y avant que mes jambes me portent dans la direction opposer.

Je me pressais de sortir de voiture, prenant sa menace au sérieux et fis le tour de la voiture quand je vis qu'elle n'engageait aucun mouvement pour en faire de même.

- Mon ange ?

Elle tourna la tête vers moi, le visage fermé.

- Il faut que tu sortes.

Elle sortit une jambe et s'immobilisa à nouveau.

- L'autre jambe, riais-je sous cape.

Elle soupira.

- Je rirais bien moi aussi quand tu rencontreras ma mère et que tu stresseras.

J'éclatais de rire face à sa moue boudeuse alors qu'elle sortit complètement de la voiture.

- Tu n'es pas possible, continuais-je à rire.

- Ravi de t'amuser.

- Je suis désolé mais tu devrais te voir. Je t'assure que mes parents sont des gens très gentils. Tu te sentiras idiote d'avoir autant angoissé lorsque tu t'en rendras compte par toi-même.

- Peut-être mais en attendant, j'ai peur. J'ai besoin de plaire aux gens que tu aimes, Cam. J'ai besoin qu'ils m'approuvent pour ma tranquillité d'esprit.

- Ce que tu ne veux pas entendre, c'est qu'ils t'approuvent déjà.

Je la pris dans mes bras afin de la réconforter après avoir cessé mes moqueries. Elle avait vraiment peur et savoir qu'elle ressentait le besoin de leur convenir, m'avait calmé. Elle était si exigeante envers elle-même.

Je jetais un œil à la maison et je pus apercevoir ma mère trépigner derrière la fenêtre, partiellement cacher par les rideaux.

- Ne regarde pas mais ma mère essaye de tricher en nous observant depuis la fenêtre en trépignant d'impatience à te rencontrer.

Tout le corps de Nicah se crispa.

- Est-ce qu'elle a l'air déçue ?

- Loin de là. Je suis sûr que mon père doit batailler pour l'obliger à rester à l'intérieur. Elle a vraiment hâte de te voir.

- Pourquoi ? Pourquoi vouloir rencontrer une folle suicidaire ?

Mon souffle se bloqua. La colère imprégna mes muscles, les tendant. Je reculais et l'observais, les sourcils fronçaient.

- Tu n'es pas une folle suicidaire. Je t'interdis de penser ça de toi.

Elle baissa la tête. Je comprenais mieux son appréhension concernant ce dîner. Elle ne se pensait pas assez bien pour moi et craignait que mes parents pensent comme elle.

- Je suis faible et perturber. Je suis une malade mentale, Cam. Quels parents seraient heureux que leur fils fréquente une femme comme ça ?

- Tu n'es pas faible. Tu es la personne la plus forte que je n'ai jamais rencontrée. Tu n'es pas une malade mentale. Tu souffres tout simplement. Il n'y a que toi qui à cette image de toi. Les gars... Le docteur Harris... Henry... Mandy... Hayley... et moi... nous te voyions comme une femme extraordinaire qui mérite bien plus d'amour et de tendresse que n'importe qui. Alors arrête de te dénigrer. Ouvre les yeux sur la personne que tu es, mon ange. Tu verras la merveilleuse personne que tu es.

La larme qui se déversait de son œil droit, m'indiqua qu'elle avait enfin entendu mes paroles. Elle baissa une dernière fois la tête puis jeta un œil à la maison puis revint sur moi. Elle m'embrassa légèrement puis me prit la main, le visage crispé. Elle n'était pas prête mais se battait contre ses démons pour ne pas reculer. J'étais fier d'elle. Je l'attirais à moi et m'engageais dans l'allée du jardin en la gardant tout près de moi... 

Joy in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant