Chapitre 51 : Cameron

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Les rues étaient bondées alors que nous marchions, main dans la main, afin de nous rendre à son rendez-vous avec le docteur Harris. Lorsque je lui avais demandé quand était sa prochaine rencontre avec l'homme, je redoutais qu'elle refuse que je l'y accompagne mais Nicah avait vraiment changé. Elle tenait à me laisser entrer dans sa vie, à ma guise. Avais-je, certainement, affaire à la véritable Nicah, maintenant..

Après le délicieux baiser que nous avions échangé, dans ma chambre, la veille, nous nous étions plus quitté. Nous avions passé le week-end enfermer chez elle. Elle m'avait informé que Mandy passerait le week-end avec Peter. Aussi chez elle, nous ne serions pas dérangés afin de rattraper le temps que nous avions passé séparer. Je n'avais pas cours avant dix heures et sa séance ne commençait à huit heures du matin. Elle m'avait même avoué être contente de pouvoir me présenter à son psychiatre. Elle voulait qu'il voie les réels progrès qu'elle faisait.

Je m'inquiétais qu'elle puisse être stressée par son rendez-vous à venir alors je lui lâchais la main pour venir passer mon bras autour de sa nuque et la ramener à moi. Elle leva la tête pour me regarder et m'adressa un magnifique sourire. Elle s'arrêta et se mit sur la pointe des pieds pour déposer un baiser aérien sur mes lèvres.

- Ne t'inquiète pas, Cam. Le docteur Harris est un homme très doux et gentil, tenta-t-elle de me rassurer.

De toute évidence, la personne que je cherchais à rassurer, c'était moi. En effet, je n'avais pas la dégaine du parfait beau-fils. J'avais peur que l'homme s'inquiète pour elle et lui suggère de réfléchir à notre relation.

- Je ne suis pas inquiet, mentis-je.

Elle ricana en me jetant un regard en coin.

- Bien sûr que si, tu l'es. Je ne sais pas pourquoi mais tu l'es.

- Est-ce que tu crois qu'il...

Elle se stoppa en voyant mon air incertain. Les sourcils froncés, elle me fixa.

- Quoi ?

- Qu'il pourrait ne pas approuver notre relation.

Elle soupira en secouant la tête.

- Cam... je m'en veux de t'avoir fait tout ça parce que tu n'es plus aussi confiant en ma présence. Chaque fois que nous étions ensemble, je peux le sentir. C'est comme si tu cherchais à en profiter un maximum. Je ne vais pas disparaître et personne ne pourra me convaincre de d'évincer de ma vie, d'accord ?

- C'est juste que je ne veux pas te perdre, Nicah. Tu es importante pour moi, dis-je sans parvenir à sortir de ma bouche les mots qui me brulaient la gorge tant ils étaient véridiques.

Elle prit mon visage entre ses mains et me regarda avec une tendresse que je découvrais jour après jour.

- Je veux que tu écoutes bien ce que je m'apprête à te dire parce que je ne l'ai jamais dit à personne, excepté mes parents, d'accord ?

Le cœur battant à tout rompre, je hochais la tête.

- Cameron Antword, tu es l'homme le plus exceptionnel qui m'a été donné de rencontrer depuis mon père. J'ai besoin de toi auprès de moi. Tu me donnes l'espoir d'une vie plus heureuse malgré le malheur qui m'a mise à terre. Je ne me vois pas sans toi. Il est même possible que j'en devienne envahissante et que tu n'en puisses plus de moi, rigola-t-elle. Je t'aime, Cam...

Les derniers mots qu'elle prononça me traversèrent. Des frissons euphorisants parcoururent mon corps. Elle m'aimait. Elle ne laisserait pas mes craintes se concrétiser. Je me penchais sur elle et l'embrassais comme si c'était la première fois alors que nous avions passé tout le week-end dans cette position. Je décollais mes lèvres des siennes et posais mon front contre le sien.

- Je t'aime aussi, mon ange. Je promets de te rendre heureuse jusqu'à la fin de notre vie. Chaque seconde passées à tes côtés sera, pour moi, le plus beau cadeau que la vie est pu me faire.

Elle souriait grandement. Une larme s'échoua sur ses lèvres. Je m'empressais d'aller la cueillir du bout de la langue avant de la fixer comme un putain de psychopathe obsessionnel. Elle passa son bras autour de ma taille et me fit avancer mais je ne pouvais détacher mon regard d'elle. Je l'aimais tellement. Comment en étais-je arrivé là, moi qui changeais de partenaire chaque semaine ?

Elle m'avait complètement envoûté.

- Allons-y. Je ne peux pas me permettre d'arrivée en retard à mon rendez-vous.

Cinq minutes plus tard, nous nous arrêtâmes devant un petit immeuble récent, partiellement vitrée, de trois étages. Elle nous fit entrer et prendre l'ascenseur jusqu'au deuxième. Les portes s'ouvrirent sur un grand espace. Devant nous, un grand bureau équipé se présentait à nous. Une femme rousse semblait s'affairer parmi une pile de dossiers. Lorsqu'elle leva la tête, elle afficha un grand sourire.

- Bonjour Nicah.

- Bonjour Kelly. Je vous présente mon petit ami, Cameron.

- Bonjour, la saluais-je alors qu'elle me scrutait. Pas comme une femme séduite mais plus comme un agent fédéral.

- Enchanté, jeune homme.

Nicah rigola à son comportement.

- C'est un bon gars, Kelly. Henry l'a approuvé.

La femme leva un sourcil, étonnée.

- Ce vieux bougre l'a accepté dans la famille ? Eh bien, c'est étonnant.

Nicah éclata de rire.

- Je ne te le fais pas dire mais il faut dire que si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à lui alors...

- Vous avez mon approbation, Cameron, changea la secrétaire d'avis à mon égard.

- Euh... merci ?

Je détournais mon attention sur Nicah, surpris par cet échange.

- Kelly est une grande amie d'Henry. Elle est chargée de s'assurer de mon assiduité dans mes séances. C'est un peu l'espionne d'Henry.

- Ça ne te gêne pas ?

- Non. Je lui en ai fait baver à lui aussi. Il a perdu confiance en moi. C'est à moi de travailler pour récupérer votre confiance à tous. S'il a besoin de ça pour mieux vivre, j'accepte avec plaisir.

Cela me contraria. Non pas qu'Henry la surveillait de près mais plutôt qu'elle vive toujours avec un sentiment de culpabilité puissant. Elle cherchait à se débarrasser de la culpabilité vis-à-vis de son père mais gagner en culpabilité par rapport à nous et cela n'était pas bon. Je voulais qu'elle soit heureuse et ce n'était pas très bien parti si elle ne se libérait pas de cela. Je la pris dans mes bras et l'embrassais sur le front essayant de lui transmettre tout mon amour avec l'espoir que cela apaiserait, un tant soit peu, son mal-être, à ce niveau-là. 

Joy in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant