Chapitre 19 : Cameron

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Je n'ai pas dormi de la nuit, trop tourmenter par la révélation du secret de Nicah. Aveuglé par mon ego, je n'avais pas vu l'horreur qu'avait imaginée la jeune femme et j'avais perdu beaucoup de temps avec elle. Si je l'avais su plus tôt, j'aurais pu tenter de lui faire changer d'avis, de lui montrer les bons côtés de la vie. Tout me laissait à penser qu'elle avait perdu quelqu'un et qu'elle avait énormément de mal à s'en remettre. Elle semblait souffrir derrière ses sourires. Son air si serein, qui m'avait tant troublé, cachait une décision définitive. J'avais des sentiments pour cette femme. Malgré le temps qui passait, elle refusait de sortir de ma tête. Il fallait que je fasse quelque chose, que je trouve une solution pour éclairer son esprit. C'était un sentiment d'urgence qui m'animait.

Je me levais prestement. J'allais faire, une nouvelle fois, l'impasse sur le petit déjeuner. Je m'arrêterais au Starbuck du coin pour récupérer un café. Il fallait que je rencontre monsieur Parker. Lui, pourrait m'en dire plus. Il allait sûrement me jeter, comme la dernière fois, mais j'insisterais. Il devait m'écouter. Il devait me parler. Nicah et lui semblaient très proches. Il fallait qu'il me parle et qu'il agisse dans l'intérêt de celle-ci. Je ne comprenais pas qu'il n'est rien vu de la tragédie qui se jouait sous ses yeux. Il tenait énormément à elle. Il devait m'aider à la sauver d'elle-même.

Je croisais quelques-uns de mes amis dans le couloir et les escaliers qui me saluèrent. J'en fis de même, distraitement, sans m'arrêter. Il y avait urgence. Je n'avais pas le temps. J'avais peur qu'elle commette l'irréparable maintenant que j'étais au courant de ses projets. Nous devions empêcher cela.

Je fermais la portière de ma voiture derrière moi lorsque j'arrivais devant le bâtiment abritant les bureaux de direction du campus. Je priais pour qu'il soit présent. Il arrivait que monsieur Parker doit s'absenter durant un temps pour des conférences dans d'autres états. Il était un homme très occupé. Il ne s'était, cependant, plus éclipser de la ville depuis la venue de la jeune femme. Je comprenais mieux pourquoi à présent. Était-il au courant du mal dans lequel baigner Nicah ? Si cela était le cas, pourquoi ne pas réagir ?

Je dépassais le bureau de sa secrétaire, avec détermination, alors que la femme me suivait de près en protestant. Sans l'écouter, j'ouvris brutalement la porte du bureau et le découvris là, assis sur son fauteuil en cuir marron, consultant une pile de dossiers. Il leva la tête vers moi et leva un sourcil en me fixant.

- Il faut que nous parlions, monsieur Parker.

Il fit mine de protester alors je le coupais.

- Il s'agit de Nicah, dis-je gravement.

Son expression changea du tout au tout. Ses yeux se mirent à briller de tristesse. Ses épaules s'affaissèrent. Il fit un signe à la femme derrière moi qui se confondait en excuses.

- Vous pouvez nous laisser, madame Adams.

Elle partit, en s'excusant une dernière fois, puis referma la porte derrière elle.

- Pourquoi vous ne l'aidez pas ? Pourquoi la laisser dans cet état désastreux ?

- Elle t'a parlé de ces projets ? s'étonna-t-il.

- Non. Elle n'a pas eu besoin de le faire. Nous nous sommes retrouvé dans le même bar, hier soir. C'était une soirée spécial karaoké. Vous devez savoir qu'elle a un très beau grain de voix. Elle sait très bien faire passer les émotions dans sa voix lorsqu'elle chante son amour pour cette personne qu'elle veut aller rejoindre, m'énervais-je de l'inaction de cet homme.

- Elle a chanté pour lui ? reprit-il tristement en secouant la tête. Je ne sais même pas pourquoi je m'en étonne. Il est la seule personne qui occupe ses pensées.

Joy in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant