Chapitre 46 : Nicah

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Je débarquais de l'avion, sous le soleil du Missouri. Je venais de passer une semaine avec ma mère et je me sentais ressourcer. J'avais encore des bas mais ceux-ci ne me conduisaient plus aux plus extrêmes et c'était déjà un gros changement dans ma vie. J'avais retrouvé l'espoir. Un espoir qui me faisait miroiter ce que j'avais entraperçu auparavant. Avant que je ne gâche tout. La semaine chez ma mère m'avait fait beaucoup de bien. Nous nous étions, enfin, parler à cœur ouvert. Nous avions, enfin, pleuré la disparition de mon père ensemble. Je savais qu'elle aurait préféré me garder avec elle à Atlanta mais si vie, il y avait, celle-ci était dans le Missouri, à présent. Nous avions longuement discuté avec Henry, également, et nous avions convenu que je devais être suivi, psychologiquement, afin de m'aider lorsque je tombais. Ils m'avaient convaincus de laisser le psychiatre m'aider à l'aide de médicaments s'il en jugeait bon. J'étais d'accord. Quelque chose de profond n'allait pas chez moi et cela pouvait être chimique. Henry me l'avait expliqué, dans les grandes largueurs afin de ne pas m'ennuyer. Mon cerveau ne marcherait pas correctement. Toutes personnes souffrants de dépression subiraient un déséquilibre chimique lié, entre autres, à la sérotonine. Un bon traitement m'aiderait à pallier à ce désordre mental. J'étais prête à tout essayer si, au final, je pouvais espérer une vie normale.

Henry m'avait promis de s'occuper de tout. Il était formidable. Il était si heureux de me savoir chez ma mère et apprendre la nouvelle qu'il était prêt à remuer ciel et terre pour m'apporter tout son soutien.

J'avais aussi recontacte Mandy. Après lui avoir envoyé un message pour l'informer que je rentrerais bientôt, elle m'avait appelé. J'avais tout déballé à mon amie après seulement cinq minutes de conversation téléphonique. J'avais eu besoin que cette personne, si proche de moi, connaisse mon histoire, mes fêlures. Elle m'avait alors avoué être étudiante en psychiatrie et avoir su depuis longtemps que j'étais dans un sale état. Elle n'avait pas voulu me contraindre à lui parler si j'en avais pas envie mais espéré, quand même, que je le ferais tôt ou tard. Finalement, il aura fallu que je tourne cette page de ma vie pour réussir à lui parler. Elle était censée venir me chercher à l'aéroport pour me ramener à la maison. Elle avait prévu une soirée entre filles où je pourrais m'épancher plus longuement, pleurer si je le souhaitais, et surtout rire de ses bêtises. J'avais vraiment la meilleure des amies.

Je n'avais toujours pas de nouvelle de Cam, malheureusement. Il fallait dire que je ne l'avais pas recontacté non plus. J'avais peur. Je l'avais si mal traité que je ne pouvais que comprendre s'il ne voulait plus que je fasse partie de sa vie mais il fallait que je prenne mon courage à deux mains et que j'essaye. Je n'avais jamais été douer avec les mots. Je ne savais pas y faire mais s'il fallait que je les trouve pour qu'il accepte de, ne serait-ce que, réintégrer ma vie, je le ferais. Il me manquait tant. Encore plus depuis que je m'étais rendu compte de l'erreur monumentale que j'avais commise ce jour-là, au refuge d'Hayley. Je voulais de nouveau éprouver ce qui m'avait traversé lorsqu'il m'avait enlacé après son match. Cela avait été si agréable, si apaisant et perturbant, mais dans le bon sens du terme. Je n'étais pas prête pour lui. Je l'étais, à présent. Devrais-je, peut-être attendre d'être complètement guérie avant de le revoir. Ainsi, il n'aurait pas à subir mes changements d'humeurs intempestifs. Il était le seul point, encore, flou dans ma tête.

Après avoir récupéré mes bagages, j'essayais de repérer Mandy au milieu de la foule de voyageurs. Je n'avais pas à la chercher bien longtemps, cependant. Elle était la seule personne à sauter avec un énorme carton où il était écrit «je cherche ma meilleure amie, si vous n'êtes pas elle, dégagez le chemin !». Je rigolais en secouant la tête. Elle m'avait manqué. Sa folie m'avait manqué. Lorsqu'elle me repéra, elle hurla mon nom en poussant les gens qui se trouvaient sur sa route. Arrivée devant moi, elle lâcha le carton et me percuta de plein fouet pour me câliner.

- Qu'est-ce que tu m'as manqué.

Elle recula pour se saisir de mes épaules, avec, cette fois-ci, un air mécontent.

- Tu ne me fais plus jamais ça, c'est clair ? aussi non, je vais mourir d'une crise cardiaque à chaque fois que tu disparaîtras et je suis trop jeune et jolie pour mourir maintenant.

Comment ne pas aimer cette fille, franchement !

- Je te le promets.

Elle attrapa ma main et me tira vers la sortie en m'obligeant à lâcher ma valise pour la porter elle-même.

- Tu vas tout me raconter. Je veux tout savoir.

Elle se stoppa, une fois dehors, et me regardait avec une pointe de tristesse.

- Je suis désolée pour ton père. Je suis désolée que tu te sois perdu dans ce deuil mais je ne suis pas désolée que tu sois là, devant moi. Je t'aime, Nicah, et je ne veux pas te perdre alors nous allons nous battre ensemble pour vaincre cette saloperie de dépression. Tu as droit à une belle vie et tu l'auras.

Je sentis une larme coulait le long de ma joue, qu'elle s'empressa de récolter de ses doigts.

- Tu n'es pas seule, ma chérie. Tu as plus de personnes que tu ne le crois autour de toi et qui t'aime. Il te suffit d'ouvrir bien grand tes beaux yeux tourmentés.

Elle me caressa la joue puis recommença à tirer sur ma main jusqu'à sa voiture. Le silence se fit dans la voiture durant de longues minutes avant qu'elle ne le brise. Personnellement, je ne l'aurais pas fait, encore trop bouleverser par ses paroles bienveillantes.

- Ta mère devait être heureuse de te revoir.

Un sourire étira mes lèvres aux souvenirs de la première nuit passer chez celle-ci. Nous n'avions pas dormi. Nous étions resté éveiller de longues heures à papoter de ma vie, puis de la sienne, à pleurer la mort de papa, à nous remémorer nos instants avec lui. Par la suite, le quotidien familier et rassurant que nous avions avec ma fuite, c'était réinstaller naturellement, comme si je n'étais jamais partie. J'avais eu l'impression d'avoir, de nouveau, seize ans. J'avais laissé ma mère me materner comme elle aimait le faire. J'en avais bien profité. Je lui avais, également, parler du journal que j'avais tenu pour elle. Elle avait demandé à le lire. D'abord réticente, j'avais cédé sous son insistance constante. Durant sa lecture, elle s'était souvent tourné vers moi, les joues inonder de larmes. Elle m'avait posé beaucoup de questions sur Cam, ce qui m'avait mise très mal à l'aise. Elle s'en était amusée avant d'avouer qu'elle était heureuse de me savoir amoureuse. Elle souhaitait le rencontrer. Je lui avais dit que ce n'était pas gagner au vu de la façon dont je l'avais traité mais elle n'avait rien voulu savoir. Il était évident, pour elle, qu'il allait me pardonner. Si tout était aussi facile. Elle s'était dite fière de moi pour avoir accompli tant de choses, même si elle aurait préféré que je ne fasse pas d'activités dangereuses, tel que le saut en parachute ou à l'élastique, comme je l'avais deviner. Cela m'avait fait rire. Elle avait fini par me suivre, oubliant son inquiétude. Ce séjour nous avait fait beaucoup de bien à toutes les deux. Je me sentais ressourcé et prête au combat contre moi-même. Plus forte, je savais que je pouvais y arriver. Le visage de ma mère en tête, mon sourire s'élargit encore plus.

- Oui. Elle était très heureuse... 

Joy in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant