Chapitre 4 : Cameron

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J'étais en nage mais l'adrénaline parcourait encore mon corps. Le match était pour mercredi prochain. Ils nous faillaient nous donner à fond durant nos entraînements. Nous étions au taquet. Nous nous dirigions tous en direction des vestiaires en poussant des crient d'exaltation. Tous se poussaient pour arriver aux douches en se taquinant. Se chambrer était une sorte de routine pour nous et depuis lundi, ma petite fixette d'une certaine sirène me valait les blagues les plus lourdes. Bien sûr, Aaron et Scott en avaient parlé aux autres en la décrivant à la perfection. Il avait suffi que je les informe que j'avais son numéro de téléphone pour qu'ils retombent en enfance avec leurs gamineries d'adolescents.

Je passais sous le jet d'eau froide et me savonnai en quatrième vitesse. Nous avions fini notre journée et je voulais profiter de mon temps libre. J'allais tout d'abord manger un bout puis les gars m'avaient averti qu'il y avait une fête étudiante chez les Psi Upsilon, les hockeyeurs. Alcools et filles à foison. Exactement le genre de soirée que j'aimais. Je nouais ma serviette autour de ma taille et rejoignais mon casier. Liam était en train de s'habiller et me zieutait avec un petit sourire qui n'annonçait rien de bon, le connaissant. Je le fixais, suspicieux.

- Quoi ?

Il haussa les épaules.

- Rien.

- Ne joue pas aux enfoirés, Miller. Je te connais assez pour dire que tu prépares un sale coup.

Il haussa de nouveau les épaules mais cette fois, son sourire se fit carnassier.

- Il se pourrait que je me sois servi de ton téléphone. Au fait, sérieusement, le code de ton téléphone et vraiment la date de ta première fois ? heureusement qu'on se connaît suffisamment pour que je la connaisse, hein, se marra-t-il.

J'empoignais mon téléphone et le déverrouillais pour voir ce que cet enfoiré avait fait, tout en dressant mon majeur dans sa direction, le laissant hilare. Je fouillais mon appareil à la recherche de la connerie qu'il avait bien pu faire quand un message fit tinter celui-ci. C'était un message de Nicah. Mon cœur eut un louper. J'ouvris celui-ci et voyait un message envoyer inconnu. L'enfoiré ! Il avait contacté la sirène dans mon dos.

«Hey, petite sirène !

Ça te dit, une soirée entre potes ?

Une fraternité de l'université en prépare une pour ce soir.

Ce à quoi, elle avait répondu.

Petite sirène ? Vraiment ?

Oui, pourquoi pas ?

Je n'avais rien de prévu, ce soir.

Où est-ce que je te rejoins ?

Plus content que je n'aurais dû l'être. Je m'empressais de lui répondre.

Pourquoi ne pas se retrouver devant la piscine à 21h30.

Je passerais te chercher.

Elle ne mit pas longtemps à répliquer.

Ok. 21h30. J'y serais

Oubliant l'endroit où je me trouvais, je levais le poing en l'air en signe de victoire. J'entendis mes potes se foutre de ma gueule dans mon dos.

- La petite chérie de Cam va venir ce soir et le voilà tout émoustiller, singea Ronny en imitant une voix féminine.

Je lui jetais ma serviette à la gueule et entreprit de m'habiller en quatrième vitesse afin de subir le moins possible leurs brimades.

- Ce n'est pas devant nous que tu dois faire un strip-tease, mon chou, continua Jerry, hilare.

J'enfilais mon tee-shirt, les laissant à leur délire puis sorti du vestiaire suivi par Liam. Il riait autant que les autres. Je devais avouer que ces cons étaient drôles. Je montais en voiture sans attendre Clyde et Aaron, que j'avais emmené. Qu'ils aillent se faire foutre ! Ça leur fera les pieds !

Liam m'observait à la dérober. Il craignait certainement de m'avoir vexé avec ses moqueries mais il n'en était rien. Ils s'amusaient de mon petit coup de cœur pour cette fille. J'en aurais fait de même si cela avait toucher un autre. Lorsque je me garais devant la maison, je me tournais vers lui, un petit sourire accroché aux lèvres.

- Pourquoi tu me regardes comme ça ? Tu veux me rouler une pelle ou quoi ? me marrais-je.

Il secoua la tête en rigolant. La tension était désamorcée.

- Tu n'es pas mon genre, désolé mon chéri.

- C'est ça. Continue à te voiler la face. Je t'aurais un jour, le taquinais-je dans un clin d'œil avant de sortir du véhicule.

Nous nous bidonnions encore en nous lançant des répliques aussi nazes les unes que les autres alors que nous séparions pour entrer dans nos chambres. J'avais l'intention de piquer un somme avant d'aller manger un bout avant la soirée mais dormir n'était plus une option, maintenant que j'avais la tête envahit d'une certaine jeune femme. J'allais le revoir le soir même. Aurait-elle toujours l'air paisible et plein de vie ? Il me tardait de la découvrir.

Je ne prenais pas la peine de m'habiller correctement habituellement pour ce genre de soirée. Lorsque nous sortions en boîte de nuit, je faisais un petit effort pour ne pas me faire mettre au piquet par l'ouvreur. Cependant, ce soir, Nicah serait là et je devais faire bonne impression. Elle avait été claire. Elle ne cherchait pas de relation mais je pouvais me contenter d'une seule nuit. Voir son corps onduler sous l'eau m'avait mis l'eau à la bouche. Elle avait un corps à se damner, un visage si expressif mais elle cachait quelque chose. Je crois que c'est cela qui m'avait, tant, attirer. J'étais un curieux par nature. Elle était un mystère à découvrir, emballer dans le plus beau des papiers cadeau qui m'ait été donner de voir.

Allongé sur mon lit depuis bientôt une heure à penser à cette demoiselle et comment l'attirer dans mon lit, je me rendis compte que j'avais trop traîné.

Je me levais pour enfiler un jean et une chemise noire. Oui, j'ai bien dit une chemise... pour une soirée étudiante. Je sentais que mes potes allaient me chambrer encore quand ils me verraient. J'espérais juste qu'ils ne le fassent pas devant elle.

Quand je descendais, les gars étaient attablés devant des plats chinois. Je ne les regardais pas et ouvris la porte du réfrigérateur pour chopper la mayonnaise, les cornichons, le jambon et de la salade. Je posais le tout sur le plan de travail, toujours dos à eux mais j'entendais les rires qu'ils tentaient de garder discret. Peine perdue !

J'entrepris de me faire un sandwich puis l'avalait en vitesse. Il était vingt et une heures quinze. Il fallait que je me dépêche. J'attrapais mes clés et sorti de la maison avant de les entendre exploser de rire mais j'eus le temps de capter Jerry dire.

- Il s'est vraiment entiché de cette nana ?

Je n'entendais pas la réponse. Je claquais la porte derrière moi et fonçais déjà vers ma voiture.

Joy in the darkOù les histoires vivent. Découvrez maintenant