Chapitre 14

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- Tu sais que pour gagner le combat il faut que tu tus ton adversaire, dit Timothé.
- Oui je sais.
Il me regarda longuement avant de continuer.
- Il n'y a aucune raison pour que tu ne sortes pas vivante de l'arène. Peut être blessée mais vivante.
Je souris faiblement. Je savais que je risquais ma vie mais Juliette avait absolument besoin d'aide. Je ne pouvais pas rester sans rien faire à la regarder mourir. Ce soir là je ne mangeais pas grand chose et ne parlais pas même si Raphaël essayait de me détendre. Je n'arrêtais pas de penser à ce combat, s'en était une obsession. La nuit passa trop vite à mon goût, c'est Timothé qui me réveilla en me secouant doucement l'épaule. Ma tête me faisait mal, mon nez me lançait et ma lèvre me piquait. J'étais déjà devant la porte quand le gardien arriva pour venir me chercher.
- À tout à l'heure, dit Timothé avant que je m'en aille.
Je ne lui répondis pas, il était trop optimiste. La grille s'ouvra et j'entrais dans l'arène. Je n'écoutais pas ce que disait l'animateur et j'essayais de ne pas entendre le public crier. Je vis un garçon entrer et j'en restais bouche-bée. Je le reconnus même s'il avait changé physiquement. C'était Mathieu, mon tout premier adversaire. Il avait grandi et grossit mais grossit en muscle. Déjà que j'avais eu du mal à me débarrasser de lui mais alors là j'allais en baver. Je vis mon patron me faire signe d'approcher alors j'allais vers lui.
- Les sponsors de Juliette on était assez nombreux pour que je t'achète ça.
Il me tendit un couteau double lame.
Je le regardais, étonnée.
- Que ça ? Demandais-je.
- Je te passerai la hache pendant le combat.
- Vous avez le droit de faire ça ?
- On a tout les droits ici.
Je retournais en face de Mathieu qui était armé de deux poignards. Mon cœur s'accéléra et mes paumes de mains devinrent moites.
- MAINTENANT !
La sonnerie retentit. Je ne réfléchis pas une seule seconde et m'élançais vers lui, de son côté il fit de même. Nous nous percutons de plein fouet et le choc me fit reculer. Je repartis de plus belle et j'évitais de justesse un de ses coups. Je lui entaillais le poignet ce qui le fit lâcher un de ses poignards. Il voulut le ramasser mais je lui mis un coup de pied dans la tête. Il recula et se rattrapa de justesse. Du sang commença à couler de son nez mais il l'enleva d'un revers de main. Je sentis sa lame me couper le bras avant de m'érafler le flanc. Il lança son poignard dans ma direction mais il ne fit que frôler ma joue et alla se planter dans le mur. Je devais profiter de son désavantage vue qu'il était désarmé alors je me jetais sur lui et le plaqua au sol. Je levais mon couteau, prête à le blesser ou même à le tuer mais je ne fis rien. Il profita de mon hésitation et me désarma. Il réussit à me faire rouler sur le côté et il prit le dessus. Il enroula ses mains autour de mon cou et commença à m'étrangler. Je détournais les yeux de son visage et vus à quelques centimètres de ma main l'un de ses poignards. J'avais beau tendre le bras pour l'attraper il était trop loin. Je m'étirais le plus possible et touchais le bout du manche. Je fis encore un effort et réussis à le saisir. Ensuite tout se passa très vite. Je lui plantais le poignard dans le cou et je le vis se raidir. Du sang coulait de sa plaie encore et encore. Il bascula sur le côté, mort. Je restais un moment allongée trop abasourdie puis me levais doucement et difficilement. J'avais gagné mais il y avait eu un prix. J'étais devenue une tueuse. J'avais la mort de quelqu'un sur la conscience.

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